Après la révélation du scandale sur la gestion du fonds mondial, l’heure est aujourd’hui au volet du traitement judiciaire de l’affaire.
A ce jour, plus d’une dizaine d’agents de l’Etat et d’opérateurs économiques ont été inculpés pour malversation et détournement de l’argent du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Les agents de l’Etat impliqués dans ce scandale viennent pour la plupart du ministère de la santé chargé de la gestion de ce fonds. Des cadres et non des moindres ont été mis au frais par la justice malienne en attendant de faire toute la lumière sur cette affaire. Parmi lesquels on peut citer entre autres le Directeur administratif et financier dudit département, Ousmane Diarra, la Coordinatrice du programme national de lutte contre la tuberculose, (PNLT), Dr Halima Nako et son adjoint Mohamed Berthé sans compter d’autres interpellations qui ont été faites dans les rangs des agents de la DAF du ministère de la Santé.
La dernière inculpation en date est celle du Directeur national des marchés publics consécutive à l’attribution de certains marchés douteux. Le procureur de la République près le tribunal de première instance de la Commune III du District de Bamako et non moins président du pôle économique de Bamako veut en effet se rassurer qu’il n’y a aucune collusion entre agents de l’Etat et opérateurs économiques dans l’attribution des marchés relatifs aux moustiquaires, aux véhicules entre autres. Une prudence qui a fini par payer d’autant plus que certains opérateurs économiques ont aujourd’hui maille à partir avec la justice. Ce feuilleton judiciaire commence cependant à prendre certaines tournures qui ne rassurent pas aujourd’hui grand monde.
En effet, la crainte d’une instrumentalisation de la justice se dessine de plus en plus.
La sortie médiatique du procureur Sombé Théra tendait-elle à informer le peuple malien des tenants et aboutissants de cette affaire ou simplement à rassurer les partenaires techniques et financiers ? La deuxième hypothèse semble être la bonne d’autant plus que depuis lors il y a eu une cascade d’arrestations sans tenir compte de la présomption d’innocence.
Toujours est-il que dans ce dossier, on a comme l’impression que Sombé Théra veut aujourd’hui redorer son blason.
Sinon comment comprendre qu’après avoir traité en catimini le dossier du trésor de Sikasso dans lequel près de 7 milliards de francs Cfa ont été enlevés par le trésorier payeur et la quasi-totalité des opérateurs économiques du Mali, le procureur Sombé Théra opte aujourd’hui pour la rigueur dans le traitement de ce dossier ? Où est passé alors le remboursement de l’argent détourné en lieu et place de la poursuite, c’est-à-dire de l’action publique ?
Birama Fall