Affaire du fonds mondial devant les assises : Le ministère public requiert l’acquittement de Oumar Ibrahim Touré

0

Cela fait huit jours que l’affaire du fonds mondial est devant les assises afin de dégager la ou la non culpabilité des différents accusés cités dans les dossiers. Après leur comparution à la barre, place était à la partie civile, le réquisitoire du ministère public et les plaidoiries des conseils des accusés. La partie civile qui était représentée respectivement par le ministère de la Santé et le contentieux, a blanchi l’ex-ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré et ses co-accusés cités dans l’affaire AKAMA-SA. Le ministère public, représenté par le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Tessougué dans sa réquisition, a demandé l’acquittement pure et simple d’Oumar Ibrahim Touré et ses co-accusés.

Oumar Ibrahim Touré

Lors de l’audience d’hier lundi 10 décembre toujours dans l’affaire du fonds mondial, le contentieux de l’Etat, Daouda Doumbia et la partie civile, représentée par le ministère de la santé ont blanchi l’ex-ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré en confirmant que les marchés N°0261/DGMP/2009 (75 850 000 FCFA) et N°0741/DGMP/2009 (223 570 000 FCFA) ont été exécutés à 100%. Avant de souhaiter que Oumar Ibrahim Touré et ces co-accusés soient mis hors de cause.

Une thèse qui permettra au ministère public, lors de son réquisitoire de dire que ce procès a été un gâchis pour toute la nation car selon lui, cette affaire a fait couler beaucoup d’encre mais à tort. Il est difficile de retenir Oumar Ibrahim Touré et ces co-accusés vu que la partie civile et le contentieux de l’Etat ont déjà affirmé que les marchés ont été exécutés. “Ma déception fut grande quand je voyais tout ce qui se disait dans la presse dans cette affaire. Une presse qui a été alarmiste au lieu de chercher les réalités de cette affaire. A cela s’ajoute les différentes méthodes de la procédure judiciaire qui n’ont pas été respectées avec des d’arrestation barbares. Il sera difficile de les retenir dans les liens de la prévention” a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a sollicité la Cour de retenir Mamadou Ousmane Ba, le Directeur général d’AKAMA-Sa et l’ex-DAF de la santé, Ousmane Diarra dans les liens du favoritisme et non pour atteinte aux biens publics.

Il a également demandé l’acquittement du régisseur de la DAF, Doulaye Coulibaly, la Coordinatrice du PNLT, Alima Naco et les quatre commerçants, tous des vendeurs de motos, Issa Sow, Mambé, Coulibaly, Dramane Simpara et Mamadou Makadji.

S’agissant des autres accusés cités dans le dossier pour d’autres affaires de détournement à savoir le comptable des ressources du fonds mondial, Ichiaka Diallo (qui a reconnu avoir détourné 121 millions de FCFA) l’adjoint de la coordinatrice du PNLT, Mohamed Berthé et son cousin Issiaka Bérété (prestataire de service) et le chargé de la communication du PNLT, Djoumbogo Yalcouyé, le procureur général Daniel Tessoungué a demandé à la Cour de les retenir coupables.

En attendant la plaidoirie du conseil d’Oumar Ibrahim Touré, représenté par Me Tall, on peut dire que toutes les preuves sont réunies pour que l’ex-ministre de la Santé retrouve la liberté avant le verdict de la Cour.

Bandiougou DIABATE

Limogeage au fonds mondial :

L’inspecteur général John Parsons qui avait enquêté au Mali sur les détournements désormais licencié

Le conseil d’administration du fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a limogé le jeudi 15 novembre 2012 son inspecteur général pour insuffisance de résultat. John Parsons, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait fait état de graves malversations dans quatre des 140 pays bénéficiaires des subventions du Fonds dont le Mali. Le procès qui est en cours depuis une semaine à la Cour d’appel de Bamako dans le cadre des assises doit en principe connaitre son épilogue aujourd’hui.

Toutefois, la décision du Conseil est intervenue après un examen attentif de sa performance qui a été jugée non satisfaisante, sur la base de différents facteurs : une évaluation des performances, une évaluation externe indépendante par les pairs de la fonction d’audit et un rapport à la Commission par son Comité de vérification et d’éthique.

John Parsons était chargé de superviser les audits et enquêtes menés par le Bureau de l’Inspecteur général, dont la mission est de fournir au Fonds mondial une assurance indépendante et objective sur la conception et l’efficacité des contrôles en place pour gérer les risques affectant les programmes qu’il soutient financièrement.

Le Conseil a déclaré que ces audits et enquêtes sont essentiels à la santé du Fonds mondial, car destinés à mettre en évidence les cas de malversations financières et à garantir aux donateurs et exécutants que l’argent est bien géré et utilisé.

Le conseil d’administration a aussi indiqué qu’il admettait la nécessité de préserver la continuité des audits et des enquêtes en cours pendant que le fonds mondial cherche un nouvel inspecteur général.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, pour rappel, est une  institution créée en 2002 à l’initiative des Nations unies. Il  a mis à la disposition du gouvernement malien près de 80 millions de dollars sur 123 millions de dollars prévus. Des enquêtes révèlent des décaissements illégaux et même des chèques bancaires falsifiés. Pour mener des investigations plus poussées, les enquêteurs du Fonds mondial sous la conduite de John Parsons, débarquent à Bamako. Il est ressorti des investigations menées à travers le pays que des marchés fictifs ont été passés et  que dans les centres de santé, les médicaments censés être sur place pour soigner les malades, n’existent pas.

Le ministre de la santé au moment des faits Oumar Ibrahima Touré est obligé de démissionner  courant 2010 pour se mettre à la disposition de la justice. Beaucoup d’autres personnes ont fait l’objet d’arrestations dans le cadre de cette affaire.  Lors de son passage à la barre jeudi dernier, l’ancien ministre a déclaré “ne pas se reconnaitre dans les détournements et favoritisme“. Le verdict qui pourrait tomber aujourd’hui nous en édifiera sur la responsabilité des prévenus.

Abdoulaye DIARRA

Commentaires via Facebook :