Aéroports du Mali ; Plus de 200 millions Fcfa pour un besoin fictif en électricité

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Gl Abdoulaye KoumareLa grande tragédie mercantile à Aéroports du Mali (Adm) continuent de faire des vagues qui n’atteindront probablement leur épilogue qu’avec un dépôt définitif de bilan. Ce triste sort est manifestement d’actualité puisque qu’il taraude péniblement des travailleurs craintifs de voir le bazar actuel évoluer jusque dans les proportions de l’irréversible : le danger d’une tension trésorière susceptible de se conclure par l’incapacité à supporter le poids de la mauvaise gestion.

 

Les procédés dolosives de manquement à l’orthodoxie financière se confondent et ne se ressemblent pas à Adm. Non satisfaite d’être passée par le maquillage, la mascarade, voire la superposition de documents dans l’attribution du très alléchant marché de «fourniture et pose» d’un système de climatisation, entre autres, la direction générale a encore osé franchir tous les seuils de tolérable en matière de passation des marchés publics.

 

Elle s’est notamment  illustrée par des pratiques frauduleuses d’un autre acabit dans la passation de deux autres marché relatifs tous en rapport avec la «fourniture  et pose de groupes électrogènes de 700 Kva».

 

 

A l’instar du premier marché précité, lequel oscillait entre quatre-vingt-dix et la centaine de millions de nos francs, les deux marchés, dont le montant cumulé dépasse le double du premier, font sourire tous ceux qui savent que l’achat desdits engins ne saurait se justifier que pour un besoin d’autonomie totale de l’Aéroport de Sénou en consommation énergétique.

 

 

Le marché du premier groupe électrogène semble avoir respecté la procédure et la règlementation en vigueur, du moins, parce qu’il a fait l’objet d’un appel d’offres lancé le 25 juillet 2013. Le jackpot a été provisoirement attribué revenu à Sogemac pour un montant de 108 millions Fcfa, avec un délai d’exécution d’un mois et une avance de 30 %. Le résultat de l’appel d’offres N° 0018 Met-Adm a ainsi bénéficié de la caution de la direction générale des marchés publics, autorisant du même coup la signature du contrat passé avec l’entreprise retenue.

 

 

Comme si cela ne suffisait pas, une note technique est intervenue dans ces entrefaits, le 5 septembre, pour l’acquisition d’un autre groupe électrogène de même capacité pour les besoins du même aéroport, alors même que le premier marché est en pleine exécution. C’est donc pour faire bonne figure, que la direction générale des marchés publics en a été saisie par une note technique en date du 5 septembre 2013, puis d’une autre note dite complémentaire vingt-quatre plus tard.

 

 

Comme tout le monde le voit, il s’agit, à l’évidence, d’une copie conforme de la même supercherie par laquelle un tour lui a été joué par la même structure lors de l’attribution d’un autre marché passé simultanément, à savoir : «La fourniture et de poses d’armoires frigorifiques, de climatiseurs split, de commodités de toilettes et de spots lumineux».

 

 

Le deuxième groupe électrogène, dont la commande a été justifiée par la fallacieuse urgence d’investiture du nouveau président de la République, aura couté la somme de 95 millions Fcfa. Le marché a été attribué à une entreprise dénommée Blubsky électrification rurale, qui avait l’obligation –du moins sur le papier- de s’acquitter de son exécution dans un délai de sept jours pour coïncider avec les festivités marquant le début du mandat d’Ibrahim Boubacar Keïta.

 

 

Le hic ! C’est que l’exécution du marché a commencé sans l’ombre d’un contrat, d’autant que la direction générale des marchés publics, qui devait le cautionner, semble avoir été saisie pour simple information et non pour un avis quelconque. Pis encore, nos sources indiquent que l’engin qui devait servir à l’investiture du nouveau président de la République ne fonctionnait toujours pas au mois de novembre dernier, c’est-à-dire près de deux mois après son acquisition dans la précipitation.

 

 

En tout état de cause, les deux marchés cumulés auront couté à Adm la faramineuse somme de 203 millions Fcfa, une dépense visiblement consentie  beaucoup plus pour satisfaire des appétits malsains que pour combler des attentes et besoins pertinents. Ce faisant, la structure s’inscrit ouvertement dans une dynamique de gestion bananière avec son corollaire de dépenses à vue, d’impact négatif sur le traitement salarial des agents et de risque de disparition tout court.

 

A KEITA

 

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