C’est dans une salle pleine à craquer que le fameux dossier portant sur le «Fonds mondial», a été appelé par la Cour d’assises. C’est une affaire dans laquelle l’ex-ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré et 17 autres sont à la barre, depuis le lundi dernier, pour l’éclatement de la vérité dans cette affaire qui défraie la chronique.
C’est le lundi 3 décembre dernier que le procès a véritablement commencé pour l’éclatement de la vérité dans l’affaire du Fonds mondial. A l’ouverture de l’audience, tous les accusés ont répondu présents à la barre de la Cour d’Assises. Après la lecture de l’acte d’accusation contre les présumés coupables par le greffier, le premier qui a comparu à la barre fut le comptable gestionnaire des ressources dudit fonds, Ichiaka Diallo, né le 22 août 1957 à Markala, région de Ségou, fils de Mamadou et de feue Assitan Niaré le comptable domicilié est à Hamdallaye Aci, rue non codifiée porte 877.
Ce dernier est accusé du détournement au préjudice du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnlt) et le paludisme (Pnlp) de la somme de 128 454 079 Fcfa à laquelle s’ajoutent celles de 39 784 997 Fcfa et 85 049 764 Fcfa dont les décharges revêtues de la signature des bénéficiaires n’ont pu être retrouvées, soit un montant de 253 288 840 Fcfa au préjudice du Ministère de la Santé.
Après la première journée, plusieurs autres accusés comparaîtront devant les magistrats. Parmi les accusés, Mohamed Berthé, né le 5 Mai 1965 à Gagnoa, République de la Côte d’Ivoire, fils de feu Amara et de feue Salimata Koné, médecin domicilié à Kalaban-Coro, rue 477, porte 152. Il est reproché à ce dernier, qui était l’adjoint de la coordinatrice du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnlt) le détournement de 31 millions Fcfa en complicité avec la coordinatrice du Pnlt.
Il ressort alors de l’arrêt de renvoi, que le sieur Berthé a reconnu que c’est lui qui a eu l’initiative des fausses factures et que pour ce faire, il a fait confectionner de faux cachets qu’il a utilisés pour établir de fausses factures afin de couvrir le détournement reproché à Alima Naco. Il doit en conséquence, selon le même arrêt, être retenu dans les liens de la prévention pour crime d’atteinte aux biens publics par faux et usage de faux. Il est cependant nécessaire de rappeler qu’au cours des débats à la barre, le sieur Berthé a totalement nié les faits à lui reprochés, tout en brandissant des pièces justificatives de ce qu’on lui reproche.
Dans la même logique, le sieur Allassane Coulibaly, né le 14 novembre 1954 à Bamako, fils de feu Ballo et de Fily Soucko, comptable domicilié à Hamdallaye Aci 2000 rue 211 porte 20 est aussi accusé de détournement de 125 millions Fcfa au préjudice du Fonds mondial. Il est ressorti dans l’arrêt de renvoi, qu’Allassane Coulibaly et Charles Sanogo, tous deux en service à la Direction nationale de la Santé ont détourné des chèques dont le montant total s’élève à 125 087 944 Fcfa.
Toujours à la barre, Youssouf Boré et Alou Badra Coulibaly, ont comparu dans le cadre du détournement de la somme de 37 732 770 Fcfa. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y avait un point de discorde entre M. Boré et les magistrats sur les frais de location de la salle du Mémorial Modibo Keita, lors de la tenue des ateliers et formations, dans le cadre du programme tuberculose.
Mais il fallait attendre la comparution de Alou Badra Coulibaly pour savoir ce qui ce passait réellement avec cette structure. Dans son instruction à la barre, Alou a déclaré qu’il partait au Mémorial Modibo Keïta chercher les fausses factures avec une dame du nom de Mariko. Cela était fait à la demande de Youssouf Boré. Etant à la barre, le sieur Alou Badra Coulibaly a versé des larmes de crocodile, en disant «Je suis en location, je rendais service à Boré parce qu’il me rendait service à chaque fois que j’avais des problèmes d’argent. Je faisais des bons que je payais à la fin du mois. Que vais-je devenir si on me reproche le détournement de 37 millions Fcfa alors que je n’ai même pas une maison à mon nom ?».
Ce qu’il faut savoir, c‘est que les magistrats habillés en robe rouge et noire ont du pain sur la planche pour l’éclatement de la vérité dans cette affaire très suivie par les populations car ayant fait couler beaucoup d’encre et de salive. Affaire à suivre…
Seydou Oumar N’DIAYE