Dans son dernier rapport, la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (CASCA), soutient avoir décelé des cas de mauvaise gestion des fonds et des parcelles au niveau du gouvernorat du district de Bamako et met en cause l’ancien chef de l’exécutif de Bamako, Ibrahima Féfé Koné, nommé récemment gouverneur de Sikasso.
Ce dernier, à la suite d’un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, balaie d’un revers de main toutes ces accusations et dit au passage sa part de vérité sur sa gestion des biens publics lorsqu’il était aux affaires dans la capitale des trois caïmans.
Le dernier rapport de la CASCA, faut-il le rappeler, reproche à l’ancien gouverneur du district de Bamako le double paiement des frais de location de sa résidence, soit 1 200 000 FCFA au lieu de 600 000. Le rapport mentionne également la cession par l’ex-gouverneur des parcelles à partir d’arrêtés préparés et finalisés au niveau du service des domaines au lieu du gouvernorat. Enfin, les inspecteurs de la CASCA soutiennent avoir constaté, la non-justification par le gouvernorat des appuis accordés aux services et organismes d’un petit montant de 3 000 000 FCFA.
A tous ces points ci-dessus mentionnés, le gouverneur du district de Bamako a tenu à apporter sa part de vérité. S’agissant du premier point, à savoir le double paiement de sa résidence, il a été on ne peut plus clair : " Je résidais à la Cité du Niger 2, Cité UATT. Ce bâtiment était loué à 1200 000 FCFA, la moitié de ce montant était prise en charge par l’Etat à partir d’un contrat conclu par la Direction générale de l’administration des Biens de l’Etat (DGABE). Et l’autre partie à savoir 600 000 FCFA était payée par moi-même. J’ai opté pour cette variante car l’Etat ne peut bailler un bâtiment de plus de 600 000 FCFA. Aucun fonds du gouvernorat n’a servi au paiement du surplus ; les documents comptables de la régie du gouvernorat du district, des services financiers régionaux peuvent corroborer cette déclaration ", a précisé M. Koné. A le croire, ce n’est pas la première fois qu’il paye de sa propre poche les frais de location de sa résidence : " Je l’ai fait à Kayes lorsque j’étais l’adjoint au commandant de cercle. J’ai refusé le bâtiment administratif, je me logeais à mes propres frais, idem pour mon séjour à Gao ". Donc, en terme clair, poursuivra t-il, il n’y a pas eu un double paiement, mais un paiement à deux niveaux. S’agissant de la cession des parcelles, il a envoyé les enquêteurs de la CASCA, au décret numéro 01-040/P-RM du 2 février 2001 déterminant les formes et conditions d’attribution du domaine privé immobilier de l’Etat. " Ce décret stipule, en ses articles 37 et 38, que les personnes désireuses d’acquérir à l’amiable un terrain domanial doivent adresser leur demande à l’autorité compétente (gouverneur pour le cas du district de Bamako). Cette autorité transmet la demande au service des domaines pour instructions. Après instruction, le service des domaines prépare le projet d’arrêté de cession pour la signature du Gouverneur. Sous ma gestion, il n’y a pas eu de problème à ce niveau parce que je suis resté collé aux textes " s’est-il défendu.
En ce qui concerne la gestion des trois millions de FCFA, le gouverneur a levé toute équivoque : " C’est un montant qui été remis à un service régional pour un besoin d’intérêt général contre une décharge dûment signée et cachetée par ce service. Donc ce fonds n’a pas servi à un besoin personnel du gouverneur " a-t-il fait savoir.
En somme, le gouverneur ne se reproche rien, ni au niveau de la gestion des fonds alloués au gouvernorat durant son passage, ni au niveau de la gestion de l’épineuse question foncière.
Kassoum THERA