La Convergence pour le Développement du Mali (CODEM) serait souillée par une sale affaire interne de corruption. Certains ténors du parti réclameraient des pots de vin à tous ceux qui prétendent à des postes au cabinet du ministère délégué auprès du ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales chargé de la décentralisation.
Après la nomination de David Sagara à la tête du ministère délégué auprès du ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales chargé de la décentralisation, les membres du parti auraient été invités à s’inscrire afin d’obtenir des places dans le cabinet. À cet effet, une commission aurait été mise en place pour recevoir les inscriptions. Une centaine de prétendants seraient enregistrés.
Mais à leur grande surprise, certains dirigeants à la tête de la commission exigeraient des pots de vin comme condition d’accès au cabinet de David Sagara. À en croire notre source proche de l’affaire, cette décision a provoqué de la frustration chez les candidats. Certains ont voulu se taire de peur que l’affaire ne s’ébruite et ne ternisse l’image du parti. Malgré cela, les auteurs de la corruption maintiennent leur position en profitant du silence de leurs victimes.
Pour l’instant, le ministre Sagara encore moins le président de la CODEM Housseyni Amion Guindo ne sont pas au courant de cette magouille interne. Pourtant, ils doivent être informés afin qu’ils prennent des mesures idoines. Ce genre d’acte illégal et immoral commis par des barons d’un parti mérite d’être dénoncé et puni. Au moment où les Maliens pensent être sur la voie de lutter contre la corruption et l’impunité, des gens prétendant être un jour à la commande s’illustrent négativement. Est-ce normal?
Nous avons là une des raisons pour lesquelles le chef de l’État s’est lancé dans une série de balayages au sein de l’administration. Depuis le limogeage collectif des DFM, nos confrères ont beaucoup parlé de la ruse des partis politiques qui auraient pris l’habitude de renflouer leurs caisses avec l’argent du contribuable. L’affaire des pots de vin de la CODEM est une autre facette de tricherie de certains dirigeants politiques qui utilisent des postes ministériels comme fond de commerce.
Cette affaire de payer cher pour arriver au cabinet en dit long. Si des cadres sont soumis à des sales pratiques pour travailler dans un cabinet ministériel, ces derniers feront subir le même sors aux usagés. Voilà pourquoi l’administration est pourrie. C’est un scandale qui interpelle les dirigeants du parti de la quenouille. Housseyni Amion Guindo et David Sagara doivent impérativement mettre fin à l’entreprise de ces corrupteurs. Sinon, ceux-ci risquent de porter atteinte à l’image de la CODEM au seuil des élections générales de 2012.
Issa Santara
