Coordination des professions céréalières : A l’heure des inter professions

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Elles constituent un cadre de plaidoyer et de lobbying pour aider le gouvernement à adopter des politiques et des orientations en matière de promotion des filières agricoles et de développement agricole en général.

 

Le ministre de l’Agriculture, Baba Berthé, a présidé hier au Conseil national du patronat, la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’orientation du processus de mise en place des interprofessions céréalières au Mali. C’était en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis, Mme Mary Beth Leonard, des responsables de projets de développement agricole comme le Projet Initiatives intégrées pour la croissance économique au Mali (IICEM) financé par l’USAID. On notait aussi la présence de représentants des structures techniques : PAM, Institut du Sahel (INSAH), Programme de compétitivité et diversification agricoles (PCDA), Coordination des organisations professionnelles paysannes (CNOP), de commerçants de céréales et de transformateurs de céréales comme « Faso kaba ».

 
La session va faire le point de toutes les initiatives en cours en vue de les fédérer, discuter de tous les points de préoccupation de tous les acteurs, établir une feuille de route consensuelle pour la mise en place des interprofessions céréalières. Autre objet de l’atelier : mettre en place une entité qui sera considérée comme un lieu commun de partage et de concertation et qui va insuffler une nouvelle dynamique à l’installation des interprofessions céréalières.

 

L’atelier s’inscrit, selon l’ambassadeur des Etats-Unis, dans le cadre du soutien et de l’accompagnement des activités de l’initiative du président américain Barack Obama dénommée « Feed the future » – en français « Initiative alimentaire pour l’avenir » – mise en œuvre au Mali par le Projet IICEM de l’USAID.

 

Les mécanismes qui seront créés contribueront à établir des liens de collaboration entre les différents maillons de la chaîne de valeur et aboutiront à la création d’une coordination nationale des professions céréalières. Cette coordination initiera des actions concrètes et engagera le plaidoyer afin d’éliminer toutes les formes d’entraves à la promotion et à la compétitivité des chaînes de valeurs céréalières au Mali et dans la sous-région.

 

Mme Mary Beth Leonard a rappelé que dans le cadre de l’Initiative du président Obama, l’USAID a apporté un appui conséquent aux différents acteurs des chaînes de valeurs céréalières dans ses zones d’intervention. Elle a cité, entre autres, l’aménagement et la réhabilitation de 16 périmètres irrigués et de retenues d’eau couvrant plus de 600 hectares, la construction de 56 magasins de stockage de produits agricoles d’une capacité totale de 150 tonnes, l’accompagnement de plus de 35.000 acteurs ainsi que la sensibilisation des autorités sur les avantages et les gains de la libre circulation des denrées alimentaires et des céréales.

 

Le ministre de l’Agriculture a estimé que les producteurs, les commerçants et les transformateurs de céréales doivent travailler en synergie pour rendre les chaînes de valeurs plus compétitives sur les marchés extérieurs et plus rentables pour l’économie nationale. La promotion des interprofessions céréalières appelle à fédérer les efforts des différents acteurs, à tisser des relations de partenariat entre eux pour mieux identifier leurs besoins et utiliser leur poids comme un levier pour négocier et bénéficier de prestations plus efficaces.

 

Baba Berthé assure mesurer le poids des difficultés relatives au pari de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle dans notre pays, où il existe une multitude d’intervenants plus préoccupés par leur survie et évoluant plus dans l’informel que le formel. Le département est prêt à jouer sa partition pour former, informer et sensibiliser les acteurs sur les avantages liés aux interprofessions céréalières. Il est essentiel pour le développement agricole que les producteurs vendent à des prix rémunérateurs leurs productions et génèrent des revenus susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie, a soutenu le ministre Berthé.

 

Le surplus de production de céréales ne peut être exporté sur les marchés de la sous-région et vendu à des prix intéressants que si les interprofessions des céréales fonctionnent correctement et que les opérateurs économiques sont bien outillés dans le cadre du commerce international. Pour cela, il faut s’atteler à lever des obstacles comme les barrières physiques notamment les postes de contrôle, de sécurité et de douanes sur les routes et la lenteur dans la délivrance des documents requis.

 

Les interprofessions sont un cadre de plaidoyer et de lobbying pour aider le gouvernement à adopter des politiques et des orientations en matière de promotion des filières agricoles et de développement agricole en général. La mise en place de l’interprofession des céréales du Mali se veut un processus inclusif qui intégrera plusieurs acteurs de la production, de la transformation et du commerce. Elle intégrera le Réseau ouest africain des interprofessions des céréales de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) installé en mars dernier à Lomé. Notre pays rejoindra dans cette initiative le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Niger et le Togo.

 

M. COULIBALY

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