Convocation reportée ou annulée de l’Imam Mahmoud Dicko: quand le gouvernement se tire une balle dans les pieds

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En décidant de reporter ou d’annuler, selon les informations,  la convocation de l’Imam Mahmoud Dicko, le gouvernement malien donne le bâton pour se faire battre.

L’affaire Ras Bath n’a rien servi aux autorités maliennes. Comme le porte-parole  du Collectif pour la Défense de la République (CDR), Mohamed Youssouf Bathily, l’Exécutif vient d’enfanter un autre monstre. Il s’agit cette fois-ci de l’Imam  Mahmoud Dicko, qui n’en demandait pas tant.

En effet, en décidant de reporter ou d’annuler, selon les informations, la convocation de l’Imam Mahmoud Dicko, le gouvernement  se tire une balle dans les pieds. C’est comme s’il  donnait le bâton pour se faire battre.  Si l’Exécutif savait qu’il n’avait pas les moyens d’écouter l’Imam Dicko autant ne pas lancer une convocation. Car ce rétropédalage de la justice revigore l’Imam de Badalabougou, qui se sentira  désormais pousser des ailes.

En fait cette situation pouvait être évitée si le gouvernement avait fait preuve de clairvoyance et de lucidité. L’ancien président du Haut Conseil Islamique,  par la force des choses est devenu l’icône d’une frange importance de la population. En témoigne le nombre de personnes qui sont descendues dans la rue, le mardi 3 mars,  pour s’opposer à sa convocation par la justice.  Les manifestants assimilent cette interpellation à une volonté du pouvoir de museler la seule voix qui crie dans le silence du désert

Quoiqu’on dise, les propos de l’Imam Dicko trouvent aujourd’hui un écho favorable auprès d’une bonne partie de l’opinion qui voit en lui le seul rempart contre les dérives du régime. Il faut dire que l’homme bénéficie des circonstances favorables notamment la grève des enseignants et les scandales financiers (achats des équipements de l’armée) qui ébranlent les tenants du pouvoir.

Sûr de sa popularité  l’Imam de la mosquée de Badalabougou en fin stratège restera comme un caillou dans les chaussures du pouvoir. Il faudra désormais compter avec lui dans les jours à venir surtout qu’il est face d’un régime qui manque d’autorités et d’idées. Sur ce dernier point,  Jean Jacques Rousseau prévient pourtant  que « les nations ne périssent jamais par le trop grand nombre de personnes, mais par le manque d’idée ».

Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net

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5 COMMENTAIRES

  1. Je conseille a’ l’imam Dicko de jouer la carte de la paix et de la stabilisation . Ce n’est pas en destabilisant d’avantage le Mali qu’il aidera notre faso a’ sortir de l’impasse!!! Il a fait son mandat comme president du HCI. Aujourd’hui c’est Madani Haidara le president de cette association.
    Nous ne laisserons pas les membres de notre communaute’ hamalliste aller a’ la boucherie pour satisfaire des ambitions politiques!!!

  2. “Convocation reportée ou annulée de l’Imam Mahmoud Dicko: quand le gouvernement se tire une balle dans les pieds” Non Sissoko le titre devrait etre: Convocation reportée ou annulée de l’Imam Mahmoud Dicko: quand le gouvernement se tire une balle dans la tete”

    • En tout cas à travers cet acte nous comprenons que nous qui croyions que le Mali malgré sa grandeur est plus faible que certains citoyens et cela à cause d’assoifés du pouvoir qui au lieu de se concentrer sur le mandat qui leur a été donné par le peuple ne se soucient que de leur fauteuil et des avantages qui y vont avec. Quelle désolation!

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