Convention pour la Renaissance : « Il faut tout faire pour empêcher le référendum puisqu’il n’a aucune utilité pour le moment », dixit le S.G. Ousmane N’Diaye

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Lors d’une conférence de presse (qu’il a tenue à Paris) et d’une rencontre avec d’autres formations politiques d’opposition du Sénégal et de la Guinée pour dénoncer le tripatouillage de la Constitution, le Secrétaire général de la Convention pour la renaissance (CR Faso Gnètaga), Ousmane N’Diaye a clairement donné sa position et celle de son parti concernant le référendum que les autorités maliennes s’apprêtent à organiser. Selon lui, le peuple malien n’a pour le moment aucun intérêt dans ce référendum puisqu’il faut plutôt centrer les forces et énergies à une autre question plus pressante : la bonne organisation des élections de 2012.

La position de Ousmane N’Diaye est on ne peut plus claire par rapport à ce projet de reformes, car pour lui, il s’agit de tout faire pour empêcher la tenue de ce référendum qui n’a pour le moment aucune utilité. « J’appelle  les autorités à y renoncer puisque nous avons d’autres problèmes plus urgents à régler, et il faut centrer les forces et énergies sur le règlement de ces problèmes », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Dans de pareilles conditions, si le référendum est organisé, ça va passer avec force comme ça a eu à passer à l’Assemblée nationale qui est aujourd’hui une boîte d’enregistrement qualifiée de « made by ATT».

Si on doit faire quelque chose, il faut se centrer sur un débat de fond  pour  les élections de 2012 et régler tous les problèmes qu’il faut résoudre pour la bonne tenue de ces échéances électorales. Ma position est que je suis contre ce projet de reformes, et je mettrai tout en œuvre pour exprimer ma position en tant que secrétaire général  d’un parti  politique ».

Par rapport au choix du fichier électoral, Ousmane N’Diaye  a fait savoir  que si  les élections auront lieu, il est pour tout sauf pour un fichier  consensuel qui ne veut rien dire puisqu’il s’agit-là de légitimer un fichier truqué qui a servi deux élections qui n’avaient pas de sens. Selon lui, depuis 1997, il n’y a plus eu d’élections crédibles au Mali. « Si les gens pensent qu’ils ont intérêt à se maintenir dans cette position, nous qui sommes les nouveaux venus sur la scène politique, ne seront pas d’accord avec ce fichier-là. Je suis contre un fichier électoral consensuel, ma formation politique est aussi contre ! », a- t-il martelé avant d’expliquer qu’il faut un fichier électoral fiable qui permette au peuple malien d’aller à des  élections crédibles. A défaut de cela, on aura toute la légitimité pour empêcher la tenue des élections truquées et honteuses comme celles que le Mali a connues de 1997 à maintenant », a-t-il expliqué.

A en croire Ousmane N’Diaye, le Gouvernement et ATT, leurs amis et ses  alliés sont en train de jouer avec le feu, puisqu’il ont une seule idée en tête : garder le pouvoir dans leur camp. Toujours selon le S.G. de la CR Faso Gnètaga, ils ont eu tout le temps nécessaire pour  mettre en place un fichier électoral fiable, mais ne l’ont pas fait. « De 1991 à 1992, il y a eu une Transition au cours de laquelle des élections générales crédibles et un référendum ont été organisés, et à moindre coût », a-t-il souligné avant d’expliquer que depuis lors, les fichiers électoraux ont été bâclés, et des élections honteuses organisées au Mali. « Si les élections de 2012 ne se tiennent pas comme il le faut dans les urnes, la rue aura son mot à dire », a-t-il prévenu.

Aux dires de Ousmane N’Diaye, ce qui pose problème au Mali, c’est la question de majorité et d’opposition. « Au Mali, il y a aujourd’hui des gens qui ont été incapables de s’assumer et qui s’accrochent à un Président pour gouverner ensemble », a-t-il fustigé avant de déclarer que  l’Assemblée nationale a été fabriquée par ATT et travaille sous sa volonté. « Au Mali, quand on parle d’opposition, on résume cette opposition au parti SADI, et cela est une confusion », a-t-il laissé entendre. « Si on arrive à avoir une CENI crédible et un fichier électoral crédible, qu’on aille aux élections. Si tel n’est pas le cas, et qu’on s’entête à aller à ces élections, la crise politique que le Mali connaît depuis bientôt quinze ans va finir par s’exprimer,  et  chacun devra assumer ses responsabilités », a-t-il conclu.

 

Dieudonné Diama

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