Le premier mouvement social populaire d’opposition au Mali, Convention pour la renaissance « C.R Faso Gnetaga » a fêté le dimanche dernier dans la salle Meru Ba de Ségou son deuxième anniversaire. C’était à la faveur d’un méga meeting animé par le tonitruant ex secrétaire général du lycée Cabral de Ségou et non moins secrétaire général du parti « C.R Faso Gnetaga »Ousmane N’Diaye. L’occasion pour ce jeune opposant historique du mouvement démocratique de fustiger le laxisme de l’Etat, les déboires du régime ATT et d’inviter en retour les jeunes à se préparer activement pour le changement radical en 2012. Fichier Race ou Ravec, il a mis en garde les tenants du pouvoir contre les risques d’élections ratées ou mal organisées qui pour lui pourraient mettre les gens dans les rues. Cette cérémonie a enregistré en plus des membres du bureau, la présence des délégués venus des régions et plusieurs invités de marque.
Le parti « C.R Faso Gnetaga » a deux ans, et reste fidèle à ses idéaux de départ à savoir la conquête du pouvoir par le peuple et pour le peuple. Faso Gnetaga veut poursuivre le combat du mouvement démocratique dont certains leaders semblent aujourd’hui essoufflés. Mis à l’épreuve de la gestion des affaires publiques depuis une génération, le mouvement démocratique a montré en effet toutes ses limites et a perdu la confiance du citoyen, estime le secrétaire général de la Convention populaire, M. N’Diaye. Donc, son parti qui se veut une alternative politique crédible est un espoir au peuple malien fourvoyé par le système actuel en place. C’est pourquoi, de sa création à maintenant, sans tambour ni trompette, le parti ne cesse de rassembler les militants. La preuve avec 3000 militants en 2009 le parti est passé en un intervalle de deux ans à plus de 58 000 militants actifs et continue la sensibilisation en vue de son prochain congrès. Au cours de cette cérémonie tenue en présence de milliers de jeunes, Ousmane N’Diaye et ses partisans n’ont pas fait de cadeau au régime ATT et à son prédécesseur Alpha Oumar Konaré, celui-là même qui est à l’origine de l’exclusion à vie de l’école malienne de Ousmane N’Diaye et de plusieurs de ses camarades. Les jeunes on s’en souvient avaient donné du fil à retordre à Alpha Oumar Konaré quand ils avaient engagé des actions violentes contre les pratiques du système dans les années 1998. Selon, M. NDiaye face à la montée du mensonge, du vol, et surtout à la renonciation aux pratiques politiques orthodoxes que la C.R Faso gnetaga a décidé de faire son apparution dans les arènes politiques maliennes après six ans d’intense réflexion et de débat, pour venir au secours du peuple.
« Face à un Président épuisé, un gouvernement incompétent qui succède à un autre, une Assemblée Nationale sans mission, nous nous retrouvons dans un Etat piégé. Le laxisme a conduit le pays dans l’incivisme, et l’injustice intégrale » a dénoncé Ousmane N’Diaye. Aussi, a-t-il fustigé les agissements des proches du Président de la République Amadou Toumani Toumani (ATT) allant dans le sens d’un référendum constitutionnel à la prolongation du mandat présidentiel, en passant par le problème de fichier électoral qui se pose à l’approche des élections de 2012 soit à moins de 10 mois du scrutin. Le Secrétaire général a révélé à l’assistance que « le Président ATT ne voulait pas partir du pouvoir après 2012, mais qu’il y a été contraint par les évènements ». Selon lui, le problème de fichier qui oppose l’Etat à certains partis politique est un faux débat, l’essentiel est la bonne organisation des élections en 2012 avant d’ajouter qu’une élection mal organisée équivaut à une situation d’émeutes dans la rue. Plus loin, il hausse le ton « on ira plus aux élections pour élire n’importe qui et n’importe comment ? Le temps est venu de poser les problèmes de fonds. Les conditions d’organisation doivent être revues pour mettre fin à 15 ans d’élections galvaudées. L’organisation sérieuse du scrutin nécessite une nouvelle liste électorale fiable avec tous les équipements indispensables. C’est la condition première pour aller aux élections de 2012 ».
Il a par ailleurs décrié l’indifférence totale de l’Etat malien envers ses ressortissants résidents à l’étranger et cité en exemple le calvaire vécu par nos compatriotes vivant en Côte d’ivoire et en Libye où l’Etat, selon lui, n’a rien fait pour les rapatrier face au danger de la crise qui a secoué et qui continue de secouer ces pays.
Parlant de la lutte contre la corruption, il a encor mis en cause le régime de 1992 à nos jours qu’il assimile à un échec, un désespoir, en passant par la confiscation du pouvoir, et de l’accaparement des fonds de l’Etat. Il a poursuivi ses critiques en fustigeant le système ATT et indexé les échecs du système qui a conduit aux déboires des citoyens au chômage des jeunes, le manque notoire d’autorité, la faillite de l’école malienne, la promotion des incapables, la spéculation foncière, le favoritisme, l’impunité, le manque de repères pour la nouvelle génération à cause de certains programmes de l’ORTM et sa non participation à un débat constructif réel, la faille des partis politiques à former et informer les citoyens et à exercer correctement leur rôle et leurs missions dans la construction nationale. Face à ce tableau peu reluisant, Ousmane N’Diaye a appelé les maliens à trancher entre le camp populaire et démocratique et les tenants du Pouvoir en place. Le meilleur choix nécessite un engagement en vue d’opérer le changement tant attendu. En clair, il s’agit de faire la politique autrement que ce qu’on a vu jusque- là.
Pour l’heure, le comité central du parti est à pied d’œuvre pour le premier congrès de la convention prévu les 24-25 septembre prochain à Sikasso où le parti investira son candidat pour les échéances présidentielles de 2012.
Notons que cette cérémonie a pris fin par une visite de courtoisie aux notables, chefs religieux et traditionnels de la Cité des Balanzans.
Abdoulaye DIAKITE