Les 17 et 18 décembre 2011, se sont tenus au Stade du 26 Mars, dans le pavillon des sports, les travaux de la 1ère convention nationale du parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes). L’événement tant attendu par beaucoup de Maliens de tous bords politiques confondus a surpris plus d’un à cause des résultats auxquels sont parvenus les membres du directoire du parti. Mais, à y voir clair, rien n’est fait. Car, le chemin reste long, puisqu’à l’exception de la validation du Comité directeur national qui comprend 21 vice-présidents. Le choix d’un candidat unique et consensuel du parti à la présidentielle a été remis à janvier, de même que la tenue des conventions des jeunes et des femmes qui étaient les épisodes les plus attendus. L’on pense ainsi que si l’orage a été détourné de justesse, la tornade, elle, ne l’est pas encore, vu surtout le visage que les différentes tendances de la jeunesse ont affiché.
Les jeunes contestent le report de leur convention !
Il était prévu que la 1ère convention du Pdes se tînt simultanément avec les conventions des mouvements de jeunes et de femmes pour doter ses deux instances de bureaux officiels. Mais, à la surprise générale, on a joué à la politique de l’autruche. Raisons invoquées : statutairement, la convention nationale des jeunes et des femmes doit se tenir avant ou après la convention nationale du parti et non en marge de celle-ci. En plus, les deux instances n’avaient jusque-là pas de textes les régissant et donc, la première convention du parti avait été mise à profit pour les en doter.
Si les femmes se sont confinées dans leur légendaire sagesse en laissant faire leurs hommes, il n’en a pas été de même pour les jeunes, plus fougueux. Ceux-ci, des deux tendances les plus en vue –car là aussi, il y en a plusieurs, les plus représentatives étant bâties autour respectivement d’Amadou Koïta, la première, celle du président sortant qui s’agrippe au poste comme une tique et qui espère une rallonge de son mandat quoiqu’il soit frappé par la limite d’âge. La seconde tendance, celle d’Abdoulaye Maïga, beaucoup plus favorable à accueillir ce report et la troisième et la plus hostile, c’est la tendance Moulaye Haïdara. Cette tendance est celle que nous avons annoncée favorite de la convention dans notre parution de la semaine dernière. Et, elle a effectivement démontré sa force. Mais c’est sans compter avec le simulacre d’unité qu’a affichée le comité directeur du parti en maintenant Amadou Koita et ses amis pro-Bittar dans le parti, histoire de sauver la face. Pour calmer le jeu, les dirigeants du parti ont jugé nécessaire d’intégrer ou de maintenir les candidats des trois tendances au sein du Cdn.
Et, nous a signalé un membre du comité directeur national (Cdn) du parti, en la personne de Beydi Diakité, élu communal en commune IV, la convention des jeunes et des femmes aura lieu au plus tard avant la première quinzaine du mois de janvier. Période qu’également le Cdn a choisie pour la tenue de sa première conférence nationale à l’issue de laquelle un candidat consensuel sera investi.
Le choix du candidat du parti se fera à l’issue d’une conférence nationale
Là aussi, contrairement à ce qui avait été dit, les membres du Cdn ont essayé de détourner l’orage. Ce qui semble quasiment réussi. Mais le défi reste de taille. Car, le consensus dans ce parti n’a plus aucun sens quand on sait que plusieurs tendances sont là, qui veulent voir, chacune, son champion investi. Ahmed Sow, Ahmed Diane Séméga ou Jeamille Bittar ?
Le choix se fera à l’issue de la 1ère convention nationale du parti, prévue pour au plus tard la première quinzaine du mois de janvier. Selon les rapporteurs de la commission groupes politiques et identité du parti qu’a dirigée le député Hammadaou Sylla de Banamba, le choix d’un candidat consensuel sera fait à l’issue de ces assises de janvier. Reste à savoir qui des trois hommes sortira du lot. Des sources nous indiquent que le Cdn a été nuitamment et longuement reçu par le Mentor à Koulouba. Toute chose qui a quand même permis pour le moment de détourner l’orage. Mais la tornade est à venir. Elle le sera en janvier.
Quid de l’Umam de Bittar ?
Il n’en a nullement été question d’autant qu’elle n’existe pas pour les membres du Pdes qui ne connaissent en elle qu’une concurrente. Reste à savoir si, au cas où il ne serait pas le candidat du parti à l’issue de sa très prochaine conférence nationale, Bittar se camperait sur sa position de candidat de l’Umam. Car, ses partisans de l’Union l’ont déjà investi officiellement depuis le 22 octobre 2011.
Le per diem du congrès de fusion des associations de soutien à ATT
Plus de 15 mois après le congrès de fusion des différentes associations de soutien à ATT pour donner naissance au Pdes, les congressistes se plaignent de n’avoir pas encore perçu leur per diem des mains des organisateurs.
Si Amadou Koita, un des principaux acteurs de cette fusion en tant que représentant du Mouvement citoyen, nie tout, car selon lui, tout le monde a reçu ses frais de séjours et de participation aux travaux depuis l’an dernier, certains jeunes, régionaux craignent que leur dû ne leur soit pas donner.
Pour le tout nouveau secrétaire à la mobilisation, Nouhou Togo, pas question pour le Pdes de régler cette facture car elle est imputable plutôt au Mouvement citoyen. Alors, où est passé le magot des jeunes ?
De 500.000 F Cfa, la cotisation mensuelle des membres du Cdn n’est plus qu’à 10.000
Au lendemain de sa création, votre hebdomadaire a été le seul à révéler cette information. La cotisation mensuelle des membres du Comité directeur national du parti des amis d’ATT était fixée à 500.000 F Cfa. Ce qui constituait, avait-on dit une insulte pour le contribuable malien. A présent et à la faveur de la dernière convention du parti, les réflexions ont abouti au résultat suivant : 50, 100, 500 F Cfa selon que vous êtes militant, membre d’un comité, d’une section par mois. 2000 F et 5000 F pour respectivement les maires et pour les présidents de conseil de cercle (il en sera de même pour les futurs sénateurs du parti). 10.000 F pour les membres du Cdn, pour les députés, les présidents d’Assemblée régionale, 100.000 F pour les ministres du parti et pour les présidents d’Institutions de la république et 25.000 F pour les Directeurs nationaux. Ce dernier cas retient notre attention en ce qu’il revêt un caractère particulier. En effet, selon le maître de cérémonie et porte-parole du président du parti, « les directeurs nationaux ne doivent pas perdre de vue qu’ils sont parvenus à leur poste grâce au parti… ». Ce qui suppose certainement que tous les directeurs issus des rangs de ce parti ne sont pas nommés sur la base du mérite, mais par favoritisme voire clientélisme…
Les véhicules du Pdes
Un confrère malgache s’étonnait, en 2005, de ce qu’il a appris sur notre pays. D’après le confrère, qui était venu couvrir le Sommet Afrique-France de cette année-là, contrairement à ce qu’on avance, le Mali ne peut être considéré comme un pays pauvre vu le niveau de vie des…gens d’« en haut ». Il déclarait en effet avoir aperçu une horde de véhicules particuliers au moment de l’embouteillage sur le Pont Fahd et vu leur marque et leur prix. Et, le Pdes l’a démontré le week-end dernier, à la faveur de sa dernière convention. La cour de la direction du Stade du 26 Mars était transformée en un véritable parc de belles voitures. Des 4X4, des Jeep, dernier cri, des 406, 407, des C6 et C7, etc. Après tout cela ne doit guère étonner puisque c’est pour les gros bonnets du parti dit présidentiel.
Amadou Salif Guindo