Objectif :donner la position des partis de la mouvance présidentielle par rapport au document paraphé et réaffirmé sa volonté à soutenir le gouvernement dans la recherche d’une paix définitive au Mali .La conférence était présidée par le Dr Boulkassoum Haïdara ,président de la CMP .Il avait à ses cotés ,l’ancien ministre Nancoma Keïta ,secrétaire politique du RPM et non moins secrétaire exécutif de la CMP, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise ,Président du parti CDS-Mogotiguiya ,l’honorable Assarid Ag Ibarkawane,représentant l’ADEMA-PASJ, Bocar Moussa Diarra, ancien ministre, président de l’UM-RDA.
A l’entame de son intervention, le président de la CMP a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en la mémoire des victimes de la fusillade intervenue au quartier Hippodrome de Bamako dans la nuit du vendredi au samedi. Selon le Dr Boulkassoum Haïdara, cette rencontre n’est point une question de politique interne ou de politique politicienne, mais qu’il s’agit plutôt de parler du Mali et de la survie de notre nation. Pour lui, après l’examen du document la CMP a relevé que l’acquis fondamental est préservé c’est à dire, l’unité nationale et l’intégrité du territoire,la souveraineté de l’Etat, sa forme républicaine et son caractère laïc .Selon Boulkassoum Haïdara ,l’essentiel a été acquis. C’est pourquoi il a adressé les sincères félicitations de la convention au président de la république pour sa clairvoyance et sa patience, au Premier ministre pour sa sérénité, son savoir faire et sa considération et aux ministres chargés directement de la négociation pour leur persévérance et leur endurance. Il a invité la coordination des Mouvements de l’Azawad à signer le document d’accord. Boulkassoum a remercié très sincèrement l’accompagnement de la communauté internationale dans la gestion de la crise. Il a ensuite salué l’implication de l’Amenokal Mohamed Ag Intalla(Patriarche Touareg) dans les actions de paix.
Apres cette brève introduction, les différents présidents de la CMP se sont livrés aux questons des journalistes. A la question de savoir les points du préaccord qui gênent la majorité présidentielle, le secrétaire politique du RPM, Nancoma Keïta a répondu :« rien ne gêne en réalité dans cet accord. Tout est des défis. Dès l’instant qu’on est d’accord sur l’essentiel, le défi consiste à transformer toutes les raisons de doute en réussite. Ce sont des gens de bonne foi et qui ont le souci de la république qui sont prêts à tout pour la paix .Il faut mettre l’accord en adéquation et en harmonie avec tout l’existant. Il y a lieu de s’interpeller et de se faire le défi d’harmoniser l’arsenal juridique avec l’accord qui vient d’être paraphé. Il faut que les générations d’aujourd’hui et du futur aient l’intelligence et la droiture nécessaire de positiver cet accord pour en faire un instrument de promotion de la république. On ne peut pas tout résoudre dans un débat de trois ou de cinq mois. L’Etat étant une continuité, tout compromis est appelé à se parfaire au fur et à mesure de la capacité des générations successives. Cet accord oblige l’opinion internationale à respecter le Mali de part le rehaussement de la cohésion nationale .
Par rapport à la question de compréhension sur la notion « l’essentiel a été sauvé » ,le président de la CMP ,Dr Boulkassoum Haïdara dira qu’au delà du respect de ligne rouge(unité nationale, principe de la laïcité ,forme républicaine) tous les cas de crime de guerre, de crime contre l’humanité ,crime de génocide ,les viols ne seront pas impunis ». Et le président du CDS, Mamadou Bakary Sangaré d’ajouter que cet accord est un premier marchepied sur lequel désormais tout va se passer. Selon lui, il n’y a jamais eu d’accord de résolution d’un conflit qu’il n’y a eu des points d’ombres. A ses dires, avec cet accord, le gouvernement malien a fait la plus grande preuve de sa bonne foi pour que désormais notre pays ne connaisse plus ce genre de crise. Mamadou Bakary Sangaré de préciser cet accord constitue l’une des satisfactions des engagements pris par IBK. Pour lui, IBK a été élu pour résoudre cette crise. « La ligne rouge n’a pas été franchi, le Mali reste un pays unitaire. La démocratie malienne a été sauvée. Le Mali reste un pays laïc. » a indiqué le président du CDS .
Répondant à la préoccupation d’un confrère relative à la position de la CMP en cas de refus de signature du document par la CMA, l’honorable Assarid ag Ibarkawane a déclaré que seul le gouvernement du Mali a la compétence de prendre des décisions en rapport avec la MINUSMA, l’Algérie, la France. Un autre confrère a voulu savoir si l’opposition a été impliquée à la conférence .A ce niveau, Nancoma Keïta a précisé que la CMP a souhaité de tout temps que par rapport aux questions fondamentales de la nation, qu’il n’y a pas de majorité ou d’opposition. Selon lui, c’est une affaire de tous qui ne doit laisser personne à l’écart .Pour lui, seule la vie du Mali compte. Nous devons être sous le même toit pour produire les mêmes propositions dans le sens de la réconciliation nationale. En ce qui concerne la représentation des régions du Nord dans les institutions de la république, Nancoma Keïta dira que l’Etat a accepté cet aspect bien avant qu’il soit écrit dans le document. Pour lui, ce phénomène constitue bien avant aujourd’hui une culture dans nos institutions. Il a souligné que cela existe déjà et que son inscription dans nos institutions ne doit pas faire l’objet de panique. Car dit-on, il y a des groupes sociaux qui ne sont numériquement nombreux, mais qui sont nombreux dans nos institutions et dans la culture de l’Etat.
S’agissant de la position de la CMP à la notion de « l’Azawad » Assarid Ag Ibarkawane a fait comprendre que, le document d’accord précise que cette question sera définitivement tranchée lors d’un débat national sous l’égide du gouvernement ou de la médiation et au cour duquel chacun va donner son point de vue. Il a indiqué que nulle part l’accord ne dit que c’est Tombouctou ou Kidal qui sera appelé Azawad. Pour ce qui est des forces armées, Assarid a martelé que contrairement au pacte national, le présent accord prévoit le retour effectif des forces de défense dans toutes les régions du Nord. Pour conclure, Dr Boulkassoum Haïdara a affirmé que rien ne doit nous divertir et que seul le Mali doit compter.