A peine la quatrième année d’union entre le parti au pouvoir, RPM, et ses alliés politiques entamée, les divergences de vue ne se cachent plus. Les calculs pour 2018 se jouent au tour de deux concepts : « 2018, la victoire d’IBK » ; « 2018, la victoire pour la Majorité ».
Au sein de la majorité présidentielle, le parti au pouvoir, RPM, semble adopter la stratégie de transformer les alliés politiques en des moutons de panurge. Plus d’une soixantaine, ils n’ont aucun poids lorsqu’il s’agit des grandes décisions de gouvernance. Les nouvelles semblent toujours les parachuter soit du haut sommet de l’Etat soit de certains barons du RPM qui n’ont jamais pensé à la concertation, au respect des engagements du regroupement.
Le malaise entretenu pendant trois ans pourrait bien expliquer l’échec dans la gouvernance. Aucune politique claire pour la satisfaction du peuple malien et du coup, les retombées politiques deviennent fatales comme en témoignent les récents évènements : les élections législatives partielles de Tominian avec la victoire de l’opposition (URD) qui gagne largement face à 65 partis politiques (CMP) ; la déception des Maliens de l’extérieur au regard du caractère désespérant de la politique étrangère des autorités etc.
Au regard des faits qui menacent l’horizon, l’heure devrait être à l’union au sein de la majorité présidentielle afin d’examiner les échecs et élaborer des stratégies pertinentes pour se maintenir au trône en 2018. Chose aussi difficile dans la CMP avec cette divergence de vue qui fait de nombreux mécontents.
Tout serait parti de la relecture des clauses de collaboration afin de les adapter au contexte si difficile du moment. Comment faire pour cagner l’élection présidentielle de 2018 ? Le premier point de départ oppose le RPM à ses alliés.
Les barons du RPM pensent à un slogan identitaire en leur seule faveur : ‘’ 2018, la victoire d’IBK’’. L’avis n’est pas du tout partagé. Les alliés pensent que c’est un système du RPM pour les avaler. Faire comme si les alliés ne sont que des figurants sans poids réels dans la réélection d’IBK en 2018. Ceux-ci veulent se sentir présents et considérés avec implication en fonction de leurs poids politiques. Donc pas question de parler de la victoire d’IBK mais de la majorité d’où la sollicitation du concept : « 2018, la victoire pour la majorité ».
Aujourd’hui, certains cadres politiques disent être dépassés par le comportement des premiers responsables du RPM qui ne veulent pas du tout sentir les alliés traités d’opportunistes.
Boubacar Yalkoué