Depuis qu’ils ont claqué la porte du RPM, les députés démissionnaires ne ratent plus aucune occasion ; histoire de se donner bonne conscience, pour ternir le tableau de leur désormais ex-parti, accusé de tous les péchés d’Israël. Le très virulent Pr Kalilou Ouattara, flanqué porte-parole du groupe des démissionnaires, à force d’invectiver les anciens responsables de son ancien parti, finit par faire des aveux qui en disent long sur les dessous scabreux de leur adhésion controversée à l’ADP-Maliba.
Après la démission tonitruante du RPM, les quatre démissionnaires ont choisi la stratégie du lynchage politico-médiatique à l’encontre de leur désormais ex-parti. Tout y passe pour expliquer leur geste : mauvaise gouvernance, clanisme, mépris. Même si le RPM lui-même semble contenir le coup de ce départ, en publiant un communiqué conciliant à l’adresse des militants, sommés de rester vigilants, les démissionnaires, eux, pour se donner bonne conscience, se sont résolument engagés dans l’invective politique, si ce n’est l’injure facile, pour justifier leur démarche. Certes, on le dit dans un adage bien connu de chez nous ; celui qui est sur le pied de départ, n’est jamais sans argument, mais de là à organiser un matraquage outrancier contre leur ex-parti, accusé de tous les noms d’oiseaux, les démissionnaires, à travers leur porte-parole, le très acerbe Kalilou Ouattara, franchissent, aux yeux de l’opinion publique, le pallier de la décence morale dans leur démarche. En fait, sur les ondes des radios privées, furtivement transformées en des tribunes politiques faciles, les quatre démissionnaires, telle une foire d’empoigne, rivalisent d’ingéniosité pour trouver en leur ex-parti d’origine les raisons supposées de leur transhumance politique vers des prairies plus clémentes.
S’agissant du porte-parole des démissionnaires, le Pr Kalilou Ouattara, lui, a clarifié les choses, concernant le deal politique orchestré avec le parti d’atterrissage des ex-députés RPM. Se prenant comme un bon samaritain politique, il s’est lui-même pris défaut sur les intentions cachées de l’adhésion politique des démissionnaires à l’ADP-Maliba. C’était le jeudi dernier, au cours d’une émission sur une radio privée de la place, au cours de laquelle il a nettement reconnu des dessous troublants, synonymes de marchandages orchestrés sur ce ralliement politique avec l’ADP-Maliba.
Prenant son propre parti, en multipliant les prétextes et autres jugements de valeur, le Pr Kalilou Ouattara a dit d’une manière péremptoire qu’il a une « dette à payer à l’ADP Maliba ». Et pour cause ? L’ancien député RPM de la commune III, dira, à propos de la campagne législative de 2013, ceci : « c’est mon fils Gérard, comptable de l’ADP-Maliba qui a confectionné mes affiches, qui m’a offert un véhicule de marque Touareg pour que je puisse paraître beau, plus représentatif. En plus, il est marié à la fille du bailleur de fonds de l’ADP-Maliba ; Diallo, et mes petits fils sont chez ce dernier. Donc je dois à ce parti. Je n’ai pas encore officialisé mon adhésion à ce parti. Mais je n’ai nulle part où aller si ce n’est l’ADP ». D’ailleurs, dans le feu des révélations, le porte-parole des démissionnaires a précisé, à l’occasion, que c’est vers l’ADP-Maliba qu’il a dirigé son « jeune frère », élu sous les couleurs du Parena à Kadiolo, quand ce dernier a quitté son parti d’origine.
Face à la lancinante question, liée au versement d’espèces sonnantes et trébuchantes, pour faire adhérer les démissionnaires à l’ADP-Maliba, l’ancien député RPM de la commune III est plus tranchant : « Je ne dis pas que c’est le cas, mais, c’est aussi normal que si on quitte un parti, que le parti d’accueil pense à soulager l’arrivant. Ne serait-ce que pour un petit confort lui permettant de ne pas regretter son geste. Ou encore pour qu’il soit représentatif. Par exemple, après l’élection des députés, on leur accorde 10 millions chacun comme prime d’installation, je crois que c’est ce qu’on fait aussi pour les ministres. Donc, quand le parti d’accueil donne quelque chose, ce n’est pas condamnable ». Un aveu de taille de la part du député démissionnaire qui reconnait, à travers ses propos, qu’il y a eu bel et bien achat de conscience dans ce ralliement politique vers l’ADP-Maliba qui n’a pas encore fini de livrer tous ses dessous scabreux. Les démissionnaires du RPM ont beau justifier leur démarche, en évoquant de prétendus arguments pour dénigrer leur parti d’origine, ils ne réussiront pas à évacuer par une baguette magique les échos sur l’achat de conscience, à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes, dont ils ont été l’objet, qui inondent l’opinion publique.
À cause de toute cette polémique, qui entoure la démission de ces ex-députés RPM, et leur adhésion à l’ADP-Maliba, relativement à cette opération d’achat de conscience, il est clair que les Kalilou Ouattara et autres Soïba Coulibaly, Mamadou Doumbia et Bakary Diarra sont devenus des rois nus.
Mohamed DIAWARA
Lorsqu’on manque de conviction surtout en politique, à limage d’un certain véreux professeur, on se permettrait de faire valoir son indécence idéologique par rapport à notre “devons être”.
Manque de vision et manque de caractère, amènent toujours nos élus dans des situations de décadence et de nomadisme incessant. Monsieur, nous comprenons tout et vos intérêts d’abord ensuite le Mali après. Quelle honte pour nos élus encore intellectuels. Dommage !
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