Les Maliens sont-ils devenus si désemparés qu’ils ont oublié cette vérité de La Palisse : “Si ton ami ne te dit pas la vérité, payes alors ton ennemi pour qu’il te la dise”. Aujourd’hui, le président de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP), Boulkassoum Haïdara et non moins un des vice-présidents du PRM, le parti au pouvoir et collaborateur de très longue date du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, fait l’objet de critiques vraiment déraisonnables. Motif : il a “osé” tenir un langage de vérité face aux scandales qui entourent les achats de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Ce langage de vérité a consisté à dire ce que tous les observateurs nationaux et internationaux de la vie de la nation pensent. A savoir que “le début du mandat du président IBK a été marqué par des affaires de délinquances financières et de corruptions inimaginables survenues au cours des opérations de l’achat d’un avion de commandement et des équipements pour l’armée”.
Le président de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP) ne pouvait à aucune manière nier cette évidence étalée dans différents rapports de contrôle (Cours suprême et le Bureau du Vérificateur Général) et largement relayée par la presse nationale et internationale. Pourtant, Boulkassoum Haïdara ne met pas en cause le Président de la République. Au contraire, il le défend en soutenant qu’ “aujourd’hui le mythe IBK comme homme providentiel, comme solution est injustement mis en doute dans cette affaire de délinquance financière et de corruption“.
En militant et cadre responsable, ajoutée à cela la sagesse soudanaise qu’il incarne, il a invité le président de la République, IBK, qui du reste, plus qu’un collaborateur, est un ami de très longue date, (ils ont fait leurs humanités ensemble sur les bancs de l’école), “à tirer les leçons du début tumultueux de son mandat“. En d’autres termes, il invite “le chef de l’Etat à tout mettre en œuvre pour situer les responsabilités afin de sanctionner les fautifs qui sont à la base du discrédit que certains portent sur lui“.
La première des sanctions, pour le chef de la Convention de la Majorité présidentielle, consiste à “écarter systématiquement tous ceux qui sont trempés de loin ou de près dans ces lugubres affaires de malversation en attendant que la justice prononce son verdict”. A commencer par certains collaborateurs du chef qui ont failli à leur mission. Ceux que Boulkassoum Haïdara dit avoir trahi la confiance du chef. Puisque beaucoup d’entre eux sont mis en cause dans cette affaire de malversation ou dans la divulgation de certains secrets de l’Etat. Quoi de plus normal. Au lieu de saluer ce courage politique de l’homme, d’aucuns estiment que la Convention de la Majorité Présidentielle a regagné l’opposition dans les dénonciations de la mauvaise gouvernance. D’autres vont jusqu’à affirmer que “Boulkassoum Haïdara doit être sanctionné” (sic) pour avoir dit la vérité au chef.
Que ça soit chez nous ici au Mali où partout dans le monde, il est bien établit que le premier critère de la loyauté est de se dire la vérité. C’est pourquoi, la sagesse nous dit que “Si ton ami ne te dit pas la vérité, payes ton ennemi pour qu’il te la dise”. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta doit même se réjouir d’avoir un ami et un collaborateur comme le vieux Boulkassoum Haïdara qui, par son éducation issue de l’humanisme soudanais, son expérience acquise sous le poids des âges, ne peut pas se permettre d’être un mauvais conseiller, qui par peur de perdre les faveurs du chef, ne devient que ses thuriféraires. Toutes choses qui conduisent nos pouvoirs à des surprises désagréables comme on le voit le plus souvent en Afrique.
Tidiani BOCOUM,
Enseignant à la retraite Mopti
IBK est un id.iot.
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