Contremarche de soutien à IBK : Les dessous d’une annulation

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En réponse à la grande mobilisation politico-religieuse, les jeunes pro-régimes avaient envisagé une contremarche de soutien au président et aux institutions de la République. Précédemment ajournée le 5 juin pour éviter un affrontement, ledit rassemblement avait été programmé pour le samedi 13 juin, à la Place de l’indépendance. C’est ce qui avait été annoncé, en tout cas, à la faveur d’une conférence de presse animée le 9 juin par le vice-président de la jeunesse Ensemble pour le Mali (EPM), Lazare Tembély.

Au cours de cette sortie, le principal conférencier a tenu à féliciter le Gouverneur du District de Bamako d’avoir autorisé la tenue du rassemblement de Mahmoud Dicko et alliés, un rassemblement ayant fini par dégénérer lorsque des manifestants surexcités se sont dirigés vers la résidence du président de la République sise à Sébénicoro. Chose que le 1er vice-président de la jeunesse EPM a vivement déploré avant d’inviter le gouvernement à ouvrir une enquête pour traduire les responsables de cette insurrection devant la justice. Tout en engageant la jeunesse EPM à être le premier défenseur de la légalité ainsi que de la légitimité du président de la République démocratiquement élu, il a recommandé au gouvernement d’engager des pourparlers avec les initiateurs de la manifestation du 5 juin 2020, d’accélérer la mise en œuvre des résolutions du Dialogue national inclusif. Et d’annoncer par la même occasion la tenue d’un rassemblement, le samedi 13 juin 2020, en soutien au président de la République. Avec un objectif de plus d’un million de personnes à mobiliser, les organisateurs ont multiplié les réunions afin d’obtenir l’adhésion de plus de monde, quelques heures seulement après leur conférence de presse. C’est dans ce cadre que des conclaves ont eu lieux successivement au Mémorial Modibo Kéita et à l’hôtel Maeva Palace dans la journée du 9 juin.

Seulement voilà : ledit rassemblement, annoncé par certains observateurs comme un test grandeur-nature pour le camp présidentiel, « a été annulé sur fond d’intervention du président IBK», a-t-on appris des organisateurs. Si la décision du président n’a pas été motivée, tout porte à croire que la position des différentes formations politiques de la majorité présidentielle aurait pesé dans la balance. En effet, certains partis politiques signataires de l’accord politique de gouvernance ont prôné le dialogue avec la fronde en lieu et place d’une contremarche qui, à leurs yeux, paraît improductive et ne peut que diviser davantage les Maliens.

Et ce n’est pas tout. Dans une publication sur sa page Facebook « La Ruche », l’Adema-Pasj, après avoir qualifié l’initiative du président des jeunes abeilles de «coup de canif ravageur», s’est désolidarisé de la contremarche en demandant à la jeunesse Ensemble Pour le Mali (EPM) d’accorder la prééminence au dialogue. Comme quoi, Lazare Tembély n’avait pas le soutien de la jeunesse de son parti, encore moins celui du Comité exécutif au point de les engager dans une mobilisation, condition sine qua non de la tenue de ce rassemblement. Cependant, si cette décision du président IBK a été saluée, elle ne lui a pas permis de sauver sa tête. Et pour cause, la troïka CMAS-FSD-EMK, transformé en Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), projette de battre le pavé, le vendredi prochain, encore Place de l’indépendance.

Amidou KEITA

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