Contre un ministère aux « Musulmans » : « Zou fait preuve de courage et de patriotisme »

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Une bonne partie de l’opinion a apprécié la position du Dr. Soumana Sako par rapport à l’attribution d’un ministère aux « Musulmans », et plus précisément au  Haut Conseil Islamique.

Soumana Sacko

Un observateur attentif de la vie de la nation a eu, à propos du positionnement clair du parrain de la Cnas contre l’octroi d’un fauteuil ministériel au Haut conseil islamique, ce mot : « il a fait preuve de bravoure et de patriotisme ». Un autre tente de le corriger en disant qu’ «  il ne faut pas dire que Zou est contre. C’est le Mali qui est contre. Il faut dire que les Maliens sont contre. » Un modérateur improvisé intervient pour nuancer et ajouter que beaucoup ne vont pas comprendre cette prise de position du premier PM d’une transition au Mali. En disant cela ; force est de constater qu’il résume bien la situation ; car l’enfant de Niamina ne va pas manquer de se faire des ennemis avec sa sortie sur une radio qui s’auto proclame mondiale. Il réagissait à un événement qui venait de se produire au Mali pour la première fois de son histoire.
En effet, le lundi 20 août les Maliens ont découvert un nouveau gouvernement dans lequel figurait un Ministère attribué au Haut conseil islamique. Ce poste est-il  pour les musulmans. Un de ses éminents membres, Cherif O. Madani Haïdara, a expliqué sur les ondes de la Radio FR3 le samedi  dernier qu’un  tel Ministère était une demande des « musulmans » depuis quelques temps.  L’on se rappelle aussi que lors de la rencontre des forces vives à Ouaga,  c’était l’association des jeunes musulmans (Ujma) qui avait exigé ce poste pour les musulmans ; en présence de Mahmoud Dicko et des autres chefs. Et c’est ce denier qui vient de proclamer au 26 Mars que ce qui sort de la bouche du petit ‘’bala’’ vient du grand ‘’bala’’. Donc le Ministère des Affaires Religieuses et du Culte est bel et  bien la propriété privée des « Musulmans ». Au passage, l’on peut se demander qu’est que cela signifie que d’attribuer un Ministère aux musulmans dans un pays musulmans à 95% et dont les chefs d’Etat, chef de gouvernement et président de l’Assemblée nationale sont musulmans à 100% ?
Le Mali divisé
Et c’est cette attribution qui a fait sortir Soumana Sako de ses gonds. Le sujet, assurément, divise les Maliens. Il y a des pour et des contre ; mais il s’agit d’une innovation qui n’a laissé personne indifférent. Beaucoup sont contre mais n’osent pas afficher leur sentiments par crainte : au Mali, la liberté d’expression s’arrête à la porte de tout ce qui touche à l’Islam. L’hypocrisie est de mise et l’auto censure qui va avec. Ceux qui s’inquiètent du mélange Islam et politique sont progressivement en augmentation et l’affaire du « ministère », puis de la réclamation véhémente de la tête du DG de l’Ortm par le président du Haut Conseil Islamique a élargi leur cercle. On commence à prendre peur en se rappelant qu’ailleurs un tel mélange a conduit au désastre.
Un qui n’a pas cette peur est le parrain de la Cnas Faso Hèré en qui, les antis ont trouvé un porte-voix providentiel. Car à peine la liste des ministres rendu publique, il est monté au créneau pour accuser les deux têtes du pouvoir d’avoir « cédé devant l’intégrisme  musulman » pour dire que cela était » un véritable danger ». Pour lui, l’appétit venant en mangent il faut s’attendre à d’autres exigences. Zou a été clair sur le sujet : « Nous sommes contre ».
La sortie de Soumana Sako, toutes autres considérations mises de coté, est à saluer pour sa rapidité, sa clarté et son courage politique ; voir physique. Car en s’attaquant à un tel avantage accordé à des leaders qui drainent derrière eux une meute de fanatiques,  une institution inattaquable et  des gens devant qui, tout le temps s’aplatit, Sako tourne le dos au populisme, prend le risque de se faire des ennemis et de perdre des électeurs. C’est donc la voix de la conviction et du patriotisme qui a parlé comme l’a signalé l’autre.
Il s’agit là d’un comportement dont on aimerait voir adopter par nos hommes politiques. Car si le Mali est là où il est aujourd’hui c’est en grande partie à cause de la cécité politique de nos hommes politiques, cécité provoquée par la couardise, la cupidité et le gain facile. Que les Maliens le veulent ou pas, ils retrouveront dans l’obligation de regarder la problématique de l’intégrisme islamique dans les yeux. Plus vite ils le feront, mieux cela vaudra. Ils peuvent aussi choisir de jouer aux autruches. En ce moment là leurs descendants iront un jour cracher sur leur tombe (merci Boris Vian).
Amadou Tall

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7 COMMENTAIRES

  1. je crois que le journaliste et Zou ont mal compris la denommination du ministère en question. Il est précisement dit que c’est le ministère des affaires réligieuses et du culte. Mais je vois que ces anti-musulmans considère comme si c’était les musulmans seulent qui sont visés mais ce qu’ils doivent savoir c’est que les musulmans et les autres sectes réligieuses ont toujours lutté ensemble. Donc il ne faut jamais créer les problèmes là où il n’y en a pas. Moi personnellement j’ai du mal à comprendre leurs inquiétudes puisse que toutes les sectes réligieuses sont unanimes sur le fait de la laïcité de l’Etat. Mr le journaliste tu seras la cause de l’échec de la carrière politique de Zou

  2. Islam et politique pensez vous vraiment que les deux vont de paire? ceux qui acclame l’idée! est ce que le musulman il peut en étant dans la politique peut critiquer la politique, est ce que le musulman en étant au coeur de l’erreur peut corriger l’erreur? dans la politique est ce que le sage a une place? Un musulman au vrai sens du terme est un sage; moi, je pense que nous devons nous contenter seulement du haut conseil et islamique et de nos lieux de culte que les mosquées. Et puis toujours faire nos critiques et nos suggestion à partir de ses lieux qui sont immaculement préserver de toute bavure.
    Pourquoi ne pas toujours rester à cote comme des sages et s’imposer comme nous l’avons fait relativement au code de la famille. contre les laxismes des politiciens; pourquoi ne pas s’afficher en cas de nécessité?

  3. Cher lecteur c’est ce qu’on appelle un leader.
    car un leader ne gere pas le quotidien, il travaille pour l’avenir, prend des décisions qui sont souvent contre la volonté populiste au risque et au péril de sa vie. Merci Baki, comme l’appelait feu son père,
    d’avoir dis tout haut ce que les autres n’oserons pas dire tout bas.

  4. Cette crainte ne se justifie que si l’on sait pertinemment qu’on n’est loin d’être un musulman!! qu’on est musulman que de façade (le prénom)!!
    Ce qui étonnant c’est de dire un Ministère aux musulmans!!! c’est une déformation avec volonté de nuire que les gens parlent ainsi. sinon c’est un ministère en charge des ”affaires religieuses et du culte”.

  5. C’est seulement quant on a pas compris son rôle d’organisation faitière de culte que l’on veuille faire d’elle un escalier politique.
    Chaque membre individuel du HCI est sensé être politique du fait de son appartenance à un parti politique et de là, le membre peut pleinement faire de la politique et avoir des postes dits politiques.
    Mais le HCI ne doit pas faire de la politique!!!! Les autres ordres religieux sont plus vieux que le HCI mais n’ont jamais été un acteur politique dans ce pays-là et ont joué avec honneur leur rôle.
    Le HCI est sur un terrain glissant en s’arrogeant certaines prérogatives politiques qui ne relèvent que des partis politiques. Des partis politiques islamiques peuvent être créés et ils auront la latitude comme tout autre parti politique de faire de la politique.
    Ce que des responsables du HCI fait: c’est de l’instrumentalisation de la structure par ces responsables et d’autres responsables politiques ou non de la structure à des fins politiques.
    Évitez de faire de l’amalgame, c’est la seule chose dont le Mali est entrain de souffrir depuis longtemps mais surtout depuis la campagne que l’armée et les forces de sécurité ont battu contre ATT à travers des intox et leur famille!!!!
    Vive le Mali, Que Dieu bénisse le Mali, Amin

  6. C’est de l’islamophobie qui ne dit pas son nom.Les politiciens craignent la fin de leurd privilège car l’Islam au pouvoir c’est la fin des privilèges des corrompus,des politiques politiciennes,des perversions à outrances,de la détérioration des mœurses etc.

  7. Je suis déçu de voir que des musulmans s’inquiètent de la montée de l’islam.Ça s’appelle hypocrisie.L’Islam véritable ne peut être dissocié de la politique,l’Islm c’est un parti politique vertueux,soucieux du développement socio-économique et spirituel des nations.Si un musulman pense autrement,il n’a qu’a revoir ses sources,puis se procurer de la science nécessaire.

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