Contre la promulgation de la nouvelle loi électorale : Le groupe parlementaire VRD souhaite l’intervention du chef de l’Etat

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Au cours de sa conférence de presse tenue ce vendredi 16 septembre à la Maison de la Presse, le groupe parlementaire de l’opposition, VRD, a signifié son désarroi face au rejet en bloc des amendements qu’il a proposés lors de la relecture du texte de loi relatif au processus électoral au Mali.

C’est un président du groupe parlementaire VRD, honorable Seydou Diawara, convaincu, autant que les siens, « du refus » de la majorité parlementaire au pouvoir en accord avec le Gouvernement, de poser les jalons d’un « processus électoral sincère », qui a pris la parole face aux journalistes. Ainsi, même s’il note avec satisfaction que « lors des examens du projet de loi électorale par la commission chargée des lois de l’Assemblée nationale, un accent a été mis sur l’écoute des partis politiques et de la société civile », il s’offusque de constater que les modifications ne soient pas allées plus loin que la correction de copies et la précision de certains points. Pire, il dénonce au titre des nouvelles dispositions du projet de loi relativement à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le fait qu’ils aient «noté seulement qu’il s’agit des institutions du suffrage universel direct pour l’élection des conseillers de cercle et l’extension à toutes les élections des collectivités territoriales, de l’organisation des élections à des dates différentes».

Comme pour démontrer les prédispositions des députés de la majorité à dresser le lit à la volonté gouvernementale, l’honorable Seydou Diawara a signalé que «plusieurs autres dispositions nouvelles introduites ont suscité plus d’inquiétude et d’incompréhension au sein de la majorité de la classe politique et de la société civile». Il s’agit notamment: du renforcement des conditions de parrainage passées à 15 députés et 5 conseillers nationaux; du relèvement de la caution à 35 millions FCFA pour la candidature à l’élection présidentielle; et de la répartition des 10 membres représentant les partis politiques de la majorité et ceux de l’opposition au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Points qui, confirme l’honorable, ont tous été dilués au cours de l’adoption en plénière. C’est ainsi que le parrainage ne requiert plus que 10 députés et 5 conseillers dans chaque région et dans le district de Bamako; le relèvement de la caution passe de 10 à 25 millions; et les enseignants et agents de santé sont soustraits des fonctionnaires des collectivités frappés d’inéligibilité.

Aux dires de l’honorable, profitant de cette relecture et comme le leur accorde les textes législatifs, le VRD a déposé une trentaine d’amendements sur le bureau de l’Assemblée nationale. Et ce, poursuit-il : « dans le cadre du renforcement de la transparence, la sécurité et la sincérité des opérations de vote». Selon le président du VRD, le rejet en bloc de ces amendements par les députés de la majorité est un « vote négatif » qui ne prend pas en compte la pertinence des points soulevés qui, pour la plupart, seraient en conformité avec les bonnes pratiques électorales en vigueur dans la sous-région et avec les indications faites par les partenaires du Mali après l’élection présidentielle de 2013, pour aboutir à un processus électoral plus démocratique, incluant «la volonté exprimée de tous les Maliens».

C’est donc face à une majorité parlementaire décidée à leur faire barrage et un Gouvernement « dans sa logique d’autisme » que le VRD, entre autres mesures, en sa disposition, en appelle à l’intervention du Président de la République pour ramener l’Assemblée nationale à sa copie afin d’éviter de promulguer «une loi électorale votée à minima» et qui ne tiendrait pas compte des «insuffisances notoires observées lors des dernières opérations de vote». Et d’ajouter que la nouvelle loi resterait «tributaire du contexte sociopolitique ayant prévalu aux reports des élections de conseillers des collectivités territoriales initialement prévues pour 2015». Sans toutefois oublier de préciser, qu’en l’état, «l’application pleine et entière de cette loi» porterait les germes de conflits postélectoraux et renforcerait les sentiments régionalistes dans un climat déjà tendu, a-t-il conclu.

Abdoulaye KONATE

 

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