Contentieux douanier, fraude, manipulation et détournement de fonds public Bittar face au procureur général

0

Après ses errements lors des législatives dernières et son élection controversée à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), l’histoire semble rattraper Jeamille Bittar qui continue à présider aux destinées de l’institution consulaire malgré la fin de son mandat depuis juillet dernier. Aujourd’hui, cette structure est aux abois suite à une gestion calamiteuse doublée de bradage des biens de l’institution. A telle enseigne que la CCIM bat de l’aile et que l’Etat malien a été obligé de nommer un inspecteur comptable pour veiller sur les comptes. Selon des sources judiciaires, il devrait être entendu par le pouls économique. A cela, s’ajoute son contentieux avec la douane. S’il venait à être inculpé, il risque de voir sa candidature invalidée pour l’élection présidentielle de 2012 puisqu’on annonce qu’il sera candidat. Sale temps pour Jeamille Bitar donc.

Le président de la CCIM, selon des informations, s’est tapé des primes mirobolantes avec des voyages dorés à l’extérieur du pays. Les fonds légués par l’ancien président de la CCIM Malamine Tounkara ont été bradés. Conséquence : la CCIM n’est que ruine et n’existe que de nom. La désagrégation de la CCIM explique t-elle l’écroulement de Bittar Transport avec son lot d’accident et de mort d’homme ? Pour pousser l’outrecuidance, l’opérateur économique, qu’il est, a décidé d’engager un bras de fer avec les douaniers. En sortira t-il indemne là aussi ?

Quand Malamine Tounkara quittait la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, l’institution consulaire avait un fonds propre de 2 milliards de FCFA, selon nos sources. Avec l’avènement de Bittar en 2002, ces fonds auraient pris d’autres destinations. Un trou financier noir inquiétant a été observé. En l’absence d’audit interne, la CASCA a crié au scandale suite à des rapports accablants. On se rappelle même que Bittar, à l’époque, s’en est pris au très respecté Ousmane Issoufi Maïga alors Premier ministre arguant que ce dernier est à l’origine des malheurs qui s’abattaient sur lui puisque cette cellule est rattachée à la Primature. Nouveau rapport, nouveau scandale, l’enfant terrible est épinglé de nouveau

Arrivé aux affaires par effraction après avoir été renvoyé, selon ses proches, de l’école nationale de médecine, il dût se consoler avec un diplôme obtenu en ex-URSS. Et quel diplôme ! On murmure à la CCIM que c’est un diplôme d’électromécanicien. Opportuniste bon teint, il s’élance dans le transport avant de s’éclipser dans ce domaine pour des raisons qu’on sait. Reconverti dans l’imprimerie, il renvoya ses cadres après les avoir débauchés chez Graphique Industrie du très honorable Tomota. Parachuté au Conseil économique, social et culturel, cette institution est aujourd’hui sous perfusion. Pour parapher un document, les membres de cette institution de la République sont obligés de descendre de la colline du pouvoir (c’est-à-dire Koulouba) pour rejoindre Bittar dans les locaux de son imprimerie érigés en résidence de fortune.

Bénéficiant du « Jus sanguinis » (lien de sang, selon le droit) et du « Jus solis » (lien du sol), le tout parce que sa mère est malienne, statut suffisant pour avoir la nationalité malienne, Bittar a des ambitions pour Koulouba. Si monter à Koulouba est une question de vie ou de mort pour lui, il doit revoir sa carte de visite puisqu’il serait binational (la nationalité d’origine de son père l’y oblige). Maître Mountaga Tall a expliqué de fond en comble cette situation (binational) et les Maliens en sont largement édifiés.

 

 

Le contentieux avec la douane

Selon des informations proches des banques de la place, la CCIM est une coquille vide à l’heure actuelle. Les comptes BDM de la CCIM sont régulièrement mis à rude contribution. N’eût été son amitié avec Abdoulaye Daffé PDG de la BDM – sa et sa qualité d’administrateur de cette banque, les Biens de la CCIM auraient été déjà saisis. Les réunions statutaires sont renvoyées aux calendes grecques. Les commerçants opèrent en rangs dispersés. Ils n’ont de collaborateur que le groupement des commerçants, le seul représentatif. Pis, ils refusent de collaborer avec Bittar en raison de son inhospitalité légendaire… Comme quoi la confiance ne se présume pas.

Aux dernières informations, le sulfureux opérateur qui cultive en couveuse la haine contre les Maliens est monté sur le ring contre les douaniers. Doté d’un « pouvoir divin », il pense pouvoir faire des importations impunément, selon le constat fait à la douane. Mais heureusement qu’il y a des fonctionnaires maliens qui appliquent la loi sincèrement et honnêtement. Ces fonctionnaires refusent d’être corrompus et n’entendent pas devenir esclave d’un homme de la trempe de Jeamille Bittar. Selon des gabelous, Bittar ne serait pas « en règle dans le paiement des taxes douanières ». Le rouquin voulait prévaloir de sa position dominante au Conseil économique, social et culturel pour s’enrichir. L’affaire fait grand bruit actuellement chez les douaniers.

 

Bittar devant le Procureur ?

Ce scénario se dessine de plus en plus. Les autorités veulent prouver que le Mali n’est pas un pays d’impunité. Le nom d’ATT est malencontreusement cité dans les affaires de Bittar. Des sources disent que si ATT ne dit rien, il sera comptable des bévues de son « fils adoptif » qu’est Jeamille. Le nom de la famille présidentielle ne doit pas être mêlé dans des affaires sordides. Si sincérité rime avec l’application de la loi, Bittar devrait être interpellé dans les jours à venir. Justement, c’est à propos que son dossier vient d’être remis à la justice de notre pays. Selon notre confrère « Le Sphinx », c’est pour conjurer le sort qu’il a immolé 11 bœufs. Ah bon ! Bittar croit maintenant aux forces mystiques ?

Mais l’Epée de Damoclès reste suspendu sur sa tête. Les détournements dont il est question ont été commis aux préjudices de la CCIM. Les membres consulaires affirment qu’il doit répondre de ses actes. En la matière, il n’a pas le droit de dire : « Je ne savais pas ».

 

 

 

Conséquence d’une poursuite judiciaire contre Bittar

 

 

Chacun sait que la responsabilité pénale est individuelle. S’il venait à être inculpé, la Cour planchera sur la recevabilité des candidatures pour l’élection présidentielle (selon son entourage, il est candidat à la succession de ATT). Vu sous cet angle, les spécialistes pensent que sa candidature peut en prendre un sacré coup avec des risques d’invalidation pour moralité douteuse. Une fois cette étape franchie, personne ne sait s’il ira en prison. Attention donc Bittar !

Grillé sur la scène politique, laminé au plan économique, isolé au CESC, affaibli par le contentieux douanier, Bittar a des lendemains qui déchantent.

 

Issiaka Sidibé


Commentaires via Facebook :