C’est un Choguel K. Maïga, complètement en transe que ses agents ont découvert lors du conseil de cabinet tenu le mardi 23 janvier dernier. Le Ministre de l’Industrie et du Commerce était décidément très fier d’avoir, enfin, la tête d’Ibrahima Gueye. L’héritier autoproclamé du dictateur Moussa Traoré n’a jamais pardonné au Chef de Division de la Législation et de la Concurrence, Sissoko d’être revenu sur les malversations commises par Batex-ci lors de la conférence -débats qu’il a animée le samedi 13 janvier dernier au centre Djoliba, dans le cadre du premier anniversaire de l’Association Solidarité Responsabilité Intégrité (ASRI) dont il est membre.
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Dans son introduction linéaire sur le Coût de la vie au Mali, Sissoko dit Bouréma Guéye se demandait : « Pourquoi n’existe-t-il pas de lisibilité dans les investissements actuels ? A telle enseigne qu’on est porté à croire qu’il y a une recherche insidieuse de position de rente. Exo par ci, subvention par là, sans contre partie réelle en terme d’emploi et de valeur ajouté .Exemple le cas BA TEX-CI avec des emplois saisonniers et le refus de consommer le coton local. Comment peut-on comprendre que l’Etat n’a pas été suivi par ses partenaires commerçants dans ses efforts de réduction de prix des céréales ? Pourquoi ne pourrions-nous pas décider que toute subvention de l’Etat, dans ce domaine, soit assortie d’une convention de prix déterminant le prix plafond des produits de première nécessité ? Sous tous les cieux et dans sa logique, la subvention d’Etat impose des servitudes »
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Ce parler-vrai est le crime de lèse-majesté que lui reproche le désormais très riche Choguel Kokalla Maïga. Non seulement Sissoko a refusé de fermer les yeux sur la fraude de Batex-ci, comme l’avaient souhaité les ministres Choguel K. Maïga du Commerce et Ousmane Thiam des investissements et de la Promotion des PME, mais aussi il a osé revenir sur les fameuses exo accordées par l’Etat à certains commerçants de céréales, exos qui, au lieu de tirer les prix vers le bas, ont causé paradoxalement, une flambée des prix mémorable. Bref, Choguel reproche à Sissoko d’avoir eu l’outrecuidance de revenir sur les deux plus grands scandales de son ère ; scandales que les Maliens ne sont pas prêts d’oublier de sitôt.
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Selon une des nos sources, le Ministre Maïga était non seulement furieux du succès médiatique remporté par l’exposé du conférencier qui a été largement commenté par nos confrères des « Echos », « L’indépendant » et « Info-Matin » « Sud Nouvelles » Etc. Mais aussi par le fait que « Le Sphinx » en ait publié, in extenso, l’introduction linéaire.
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Lors de ce conseil de Cabinet du mardi 23 janvier, Choguel K. Maïga invitait les membres présents à informer aussitôt leur collègue qui «s’est toujours opposé à sa politique commerciale » – ce sont ses mots- de sa décision de le relever de ses fonctions. Ce qu’il fit deux jours plus tard, le 25 janvier dernier.
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Le fait que votre journal qui a toujours dénoncé le comportement scandaleux du ministre Maîga dans ces deux affaires (voir nos articles en page 4 et 5) ait publié l’exposé introductif de la conférence, justement, le vendredi précédent (Cf « Le Sphinx » du 19/01) n’aurait pas, selon la même source, arrangé les choses pour Sissoko. Parce que dans le même numéro, nous dénoncions, également, le revirement spectaculaire du Ministre Maïga dans le sulfureux dossier du PVI.
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Ce geste de l’héritier autoproclamé du dictateur Moussa Traoré ne nous surprend guère. Déjà lors d’une interview qu’il nous accordée, il y a une dizaine d’années, Choguel K. Maïga nous avait montré une de ses nombreuses facettes cachées en nous disant «tout « le bien » qu’il pensait des opposants de Moussa Traoré et des Martyrs du 26 Mars.
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Précurseur de la pensée unique, Choguel, ne peut souffrir aucune contestation et ce qui lui a valu d’être injustement relevé de ses fonctions. Ce que Sissoko a dit lors de cette confèrence-débats a été répété par plusieurs cadres de ce pays. Le ministre Ameth Diane Sémega lors des journées minières ne disait pas autre chose quand il demande aux sociétés minières de prendre en compte les occupations spécifiques et pertinentes des femmes des zones minières.
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A quoi bon produire du coton si nos sociétés textiles importent frauduleusement du Pakistan ou de l’Inde du coton cardé ? A quoi bon accorder des exonérations à des importateurs de céréales si le prix du riz devient le plus cher de la sous-région ?
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N’en déplaise à Choguel, Sissoko, en tant que cadre émérite et patriote, Sissoko a donc le droit de se demander : « Comment peut-on comprendre qu’on n’ait pas envisagé de développer la filière coton, d’accroître la valeur ajoutée locale en diversifiant les produits issus de la transformation industrielle ; couvre-lit, couvertures, vêtements, sous-vêtements, serviettes et chaussette .etc. autant d’emplois, autant de revenus à distribuer ?» N’est-ce pas la même chose que le Président Touré, lui-même, ne cesse de répéter à propos de notre coton ?
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L’acte du Ministre de l’Industrie et du commerce tous les démocrates de ce pays. Au premier chef, le président de la République. La liberté d’opinion, d’expression et d’association est inscrite en lettres d’or dans notre Loi fondamentale ; Cette Loi fondamentale acquise au prix du sang que le réactionnaire Choguel Kokkala Maïga, ne cesse de violer et de combattre tous les jours que Dieu fait !.
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Le Président autoproclamé du fan club GMT doit savoir que le temps de l’inquisition et de la pensée unique est révolu depuis un certain 26 Mars 1991, date de la chute du régime dictatorial et sanguinaire de son idole.
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Adama Dramé
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