A l’issue des travaux, les participants ont adopté des propositions d’amélioration, notamment dans les formulations pour rendre le texte facile à comprendre
Le Conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité (CNRSS) a tenu, hier à la Primature, sa première session de l’année 2019, sous la présidence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré. La rencontre a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement et des représentants des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du Processus d’Alger, à savoir la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme.
Aux termes des travaux tenus à huis clos, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale a révélé que la session a planché sur le projet de texte qui avait été élaboré pour les critères d’intégration des ex-combattants des mouvements dans les corps constitués de l’Etat, y compris, dans les forces armées et de sécurité.
Pour Lassine Bouaré, ce projet de texte est le fruit d’un long processus qui a commencé depuis les années 2016 – 2017. Ce projet, a-t-il ajouté, ne fait que consacrer sous forme de dispositions réglementaires légales les points de consensus qui ont été obtenus sur ces questions. A l’en croire, la réunion a conclu à l’adoption avec des propositions d’amélioration, notamment dans les formulations pour rendre le texte certainement agréable, mais aussi facile à comprendre. «Nous allons intégrer ces propositions d’amélioration pour présenter le texte sous la forme qui lui sied afin d’aller de l’avant dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali», a assuré Lassine Bouaré
Par ailleurs, le chef du département de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale a indiqué que les questions de défense et de sécurité sont une composante importante de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Dans cette thématique défense et sécurité, a souligné Lassine Bouaré, le cœur du sujet c’est le DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion), dans lequel l’aspect désarmement signifie que les anciens combattants des mouvements armés doivent être gérés. Pour lui, cette gestion peut prendre plusieurs formes, en l’occurrence l’intégration de ceux qui en rempliraient les conditions dans les différents corps constitués de l’Etat.
Il s’agit, entre autres, des forces militaires et paramilitaires (Armée, Police, Douane, Eaux et Forêts) et également les corps civils.
Parmi ces anciens combattants, a fait savoir le ministre Bouaré, il y a aussi des diplômés qui sont aptes à faire plusieurs choses. Selon lui, il s’agit maintenant de fixer les critères permettant de procéder concrètement à cette gestion et particulièrement ceux qui en rempliraient les conditions à l’intégration dans les différents corps constitués de l’Etat.
Pour sa part, le général Gabriel Poudiougou, président de la Commission d’intégration, a confié que ce décret était la concrétisation de la longue marche que les différentes parties ont eu à faire dans le cadre de l’inclusivité. Une fois mise en place, a rappelé le général Poudiougou, la Commission d’intégration a passé en revue les critères pour intégrer la fonction publique et l’Armée.
Selon l’officier général, quand on vient dans un corps tel que l’Armée, il faut passer par la formation commune de base et après, il faut passer par les différentes étapes de progression dans les forces armées.
Pour le général Poudiougou, l’Armée est hiérarchisée et il y a une charpente qui est le savoir-faire, le savoir être qui accompagne. «Nous avons fait comprendre aux ex-combattants qu’il faut obligatoirement ce parcours professionnel pour accéder aux différentes étapes», a souligné le président de la Commission d’intégration.
S’agissant de la Fonction publique, précisera le général Gabriel Poudiougou, ce sont les diplômes certifiés qui font foi. Un ex-combattant titulaire d’un parchemin authentifié peut travailler dans la Fonction publique, a fait savoir M. Poudiougou. Avant de préciser que ces conditions sont valables pour toutes les branches de la Fonction publique.
«C’est ainsi que nous sommes arrivés à fixer les critères», a-t-il signalé. Sur cette question, le président de la Commission d’intégration détaillera qu’il faut être de nationalité malienne, jouir de tous ses droits de citoyen. A cela s’ajoute le critère d’âge.
En définitive, le président de la Commission d’intégration a soutenu que l’Accord est un engagement de l’Etat pour pouvoir arriver à la paix. «C’est pourquoi, nous avons fait des dérogations, même si certains textes de loi fixent des normes pour le recrutement dans la Fonction publique et autres», a-t-il soutenu.
Mohamed D. DIAWARA