L’inamovible président du Conseil National du Patronat Malien, Moussa Balla Coulibaly, ne serait pas candidat à sa succession lors du renouvellement du bureau du Patronat malien prévu en principe avant la fin du mois de juillet prochain.
Ce dernier qui a assuré sans discontinuité la présidence du Conseil National du Patronat Malien depuis sa création est aujourd’hui d’un âge avancé. C’est la raison pour laquelle, il s’est retiré de la vie politique et aussi de la tête du Conseil Economique, Social et Culturel, une des institutions de la République du Mali pour, dit-il, laisser la place aux jeunes.
Mais force est de reconnaître que si les motivations du vieux Moussa Balla Coulibaly sont légitimes et louables, son héritage est lourd à porter pour la jeune génération.
La bataille de succession qui a fait rage au sein du Conseil Economique, Social et Culturel et qui a tourné à l’avantage de Jeamille Bittar en est une parfaite illustration. Et depuis lors, cette prestigieuse institution de la République souffre d’un déficit de légitimité.
Au Conseil National du Patronat Malien, les grandes manœuvres sont en cours pour trouver un successeur digne de ce nom au vieux Moussa Balla Coulibaly.
Deux candidats pour un fauteuil
Parmi les noms qui circulent déjà dans le milieu des patrons du Mali, deux prétendants sérieux pour la succession du vieux Moussa Balla Coulibaly à la tête du CNPM se dégagent du lot : il s’agit de Mamadou Sanogo, 1er vice-président du CNPM et propriétaire de la Compagnie d’Assurance «Sabuyuma». Le deuxième prétendant n’est autre que Mamadou Sidibé, vice-président chargé des banques et financement dans le bureau du CNPM et non moins président directeur général de SOMAPILE.
Pour éviter des déchirures inutiles au sein du Conseil National du Patronat Malien, le vieux Moussa Balla Coulibaly aurait porté son choix sur le second prétendant en l’occurrence Mamadou Sidibé. Un choix d’ailleurs soutenu par les hautes autorités du pays, le président du Conseil Economique Social et Culturel et non moins président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Jeamille Bittar et largement partagé par les chefs des groupements qui lui font entièrement confiance.
L’héritier désigné du vieux Moussa Balla Coulibaly n’est pas un inconnu. Mamadou Sidibé est en effet un pur produit du secteur privé. Et selon lui-même, il ne peut que défendre le secteur privé. Il a surtout obtenu son galon de patron d’entreprise à la tête de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) qu’il dirige aujourd’hui avec beaucoup de rigueur mais aussi de finesse. Toute chose qui a permis à l’OPI d’échapper au clanisme et surtout à la division qui caractérisent aujourd’hui le secteur privé malien.
C’est pourquoi malgré son refus d’accepter cet honneur, le vieux Moussa Balla Coulibaly a tenu à insister auprès de lui. Tout en acceptant cette proposition, Mamadou Sidibé s’engage s’il est élu «à donner plus de visibilité au patronat malien». Quel est le rôle du Patronat ; qu’est-ce que le patronat fait ? Ce sont là des questions auxquelles il faut rapidement donner des réponses. Son ambition donc est de faire du Patronat malien le moteur du développement économique du pays, créer des emplois et de la valeur ajoutée. Mamadou Sidibé se propose en outre d’apporter du sang neuf au secteur privé avec une nouvelle vision, une nouvelle démarche. Telle est la profession de foi de cet homme qui est appelé à porter l’héritage de Moussa Balla Coulibaly.
Birama Fall