La salle de conférence du Conseil économique, social et culturel (CESC) abrite depuis hier un atelier de formation des membres de cette institution. Initiée par le Bureau international du travail (BIT), la session de 3 jours traite du dialogue social et des techniques de négociation collective.
Le président du CESC, Jeamille Bittar, le directeur adjoint du BIT, Dramane Haïdara, et nombre d’invités ont participé à une ouverture des travaux qui marque le lancement du programme spécial d’intervention du BIT dans notre pays afin de l’accompagner dans sa reconstruction.
La rencontre entend promouvoir l’implication du CESC dans la mise en œuvre de divers projets d’intérêt économique que le BIT sera appelé à réaliser dans le cadre de la reconstruction et de l’établissement d’une paix durable dans notre pays. La formation abordera ainsi des thèmes comme les questions de l’emploi, le cadre de coopération technique avec le BIT, les principes cardinaux du dialogue social et les techniques de la négociation collective.
La session permettra aux participants d’appréhender et de jouer leur rôle de catalyseur de consensus sur les questions de reconstruction et de prévention de conflits sociaux pour permettre l’instauration d’une paix sociale durable. Ceci, précisera notre compatriote Dramane Haïdara, le directeur adjoint du BIT, exigera des acteurs impliqués, un esprit d’équité et de consensus, des bases saines et clairement définies.
Auparavant, le responsable du BIT avait annoncé que la formation marquait le début d’un processus de coopération technique initiée dans le cadre de la contribution du BIT à la mise en œuvre du Plan de relance durable de notre pays 2013-2014 (PRED) présenté par les pouvoirs publics à la conférence des donateurs à Bruxelles.
Parmi les 12 thématiques retenues par le PRED, l’une traite spécifiquement de la relance de l’économie par l’appui au secteur privé, le renforcement de l’agriculture, l’investissement en infrastructures et l’emploi des jeunes.
Les options retenues par le PRED, en collant aux axes et domaines d’intervention du BIT, placent de facto le bureau au centre de la relance. Il s’agit entre autres de la formation professionnelle pour l’amélioration de la productivité, la diversification économique, le soutien, au secteur privé et la haute intensité de main d’œuvre (HIMO). Une place de choix est attribuée à l’insertion professionnelle, à la redistribution des revenus au moyen de la création d’emplois décents, au fonctionnement du marché du travail, notamment aux questions de gouvernance du marché de travail. Un fort accent est aussi mis sur le travail des enfants, la question du genre dans la problématique des droits humains, le développement et la promotion de l’entreprise, la micro finance et l’accès au financement ainsi que sur le dialogue social dans les entreprises pour soutenir toutes ces actions.
Dans le processus de mise en œuvre du plan de relance, en particulier selon les axes et domaines d’intervention du BIT, le dialogue social sera, du point de vue de Dramane Haïdara, essentiel et déterminant pour construire un consensus permettant de formuler et d’exécuter des programmes et projets qui répondent aux besoins des populations y compris les partenaires sociaux, employeurs et travailleurs.
Dramane Haïdara a promis l’aide du BIT dans l’exécution du programme d’urgence de reconstruction par le dialogue social et par la création d’emplois décents notamment pour les jeunes, les femmes et les déplacés de la guerre.
Le président du CESC a remercié le BIT et noté que notre pays traversait une crise aiguë marquée par la faiblesse de l’économie. La pratique du dialogue social comme mode de règlement des différends, contribue à rapprocher les points de vue et à trouver des solutions aux différents problèmes, a jugé Jeamille Bittar. Se parler, a-t-il estimé, est indispensable pour ramener une paix durable dans notre pays.
M. A. TRAORE