A défaut d’une liquidation pure et simple, le mouvement Benkan, né pour porter la candidature de Seydou Mamadou Coulibaly à la magistrature, a disparu des radars, après six mois de tapage médiatique allant jusqu’à la surinformation sur son président et chacune de ses activités. Et ça n’est pas le fait, selon toute vraisemblance, des seules polémiques, tiraillements et incertitudes autour des schémas d’organisation des futures élections. Et à la différence des états-majors traditionnels où le choix du porte-étendard oppose presque des clans irréconciliables, au mouvement Benkan la rivalité pour le statut de membres est comment drainé le plus de maliens derrière la cause.
Mais qu’est ce qui peut expliquer cette disparition aussi inattendue que prématurée ? De bonne source, le candidat déclaré aurait eu tous les problèmes pour conquérir le cœur et l’esprit des habitants de Markala, sa ville natale. Il semble que le richissime homme d’affaires n’est pas assez connu à Markala. Pratiquement 80% des électeurs estimés entre 18 et 45 ans n’avaient jamais vu de leurs yeux Seydou Coulibaly avant le jour où il a nourri l’intention de briguer la magistrature suprême. Or, de cette petite ville, sont nés des grands noms de la scène politique malienne dont Mamadou Igor Diarra, Me Demba Traoré, Yacouba Traoré, Paul Ismaël Boro, pour ne citer que ceux-ci. C’est plutôt en eux que la population de Markala se reconnaisse qu’à un Seydou Coulibaly, venu presque de nulle part, à leurs yeux.
Après la tentative ratée de Markala, il jette son dévolu sur Ségou. Et là encore, il a buté sur une population qui a mal digéré son choix sur Mopti pour son baptême de feu.
Autre explication apparente : le fait d’avoir misé sur des chevaux perdants, à l’image de Tisserands qui, fatigués de produire de mauvaises étoffes ont abandonnés peignes, fils et pédales pour venir chercher une nouvelle virginité auprès du richissime candidat.
Ce n’est pourtant pas les seules explications de sa disparition forcée que d’aucuns assimilent à un retrait de candidature.
Tenez-vous bien. Sans expérience politique, n’ayant jamais été au cœur d’une campagne même pour élire un conseiller municipal, Seydou Coulibaly, de bonnes sources voulait être le candidat d’une de formations politiques les plus structurées et disposant d’une machine électorale facile à mettre en marche. Il avait tablé sur l’URD de feu Soumaila Cissé et l’Adema-PASJ. Après des manœuvres et offensives de charme, il finira, du moins presque, par abandonner cette ambition qui tient de plus en plus de l’impossible.
Ainsi, telle une étoile volante, le mouvement Benkan aura disparu avant d’apparaître.
Amidou Keita