Les 8, 9 et 10 juillet, au Centre international de conférence de Bamako (CICB) le parti des indépendances africaines a tenu son premier congrès ordinaire placé sous la houlette de son président Boubacar Moussa Diarra. La rencontre a enregistré la présence d’autres cadres du parti tels que le Professeur Baba Hakhib Haïdara et le Colonel Youssouf Coulibaly, entre autres. Plusieurs partis amis du Mali et du Burkina Faso ont également pris part à cette cérémonie.
Le premier congrès ordinaire de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA « Faso Jigi » s’est ouvert le vendredi 8 juillet au CICB avec le congrès des mouvements des femmes et des jeunes. Pour la première fois, les représentants de plus de 52 sections de l’intérieur du pays ont prit part à l’assemblée.
Au cours de son allocution le samedi dernier, lors de l’ouverture solennelle des travaux du congrès, le président du parti, Boubacar Moussa Diarra, a souligné qu’en plus d’être le parti de l’indépendance, l’UM-RDA est aussi celui de l’avenir. La suite des événements qui se sont produits lors de ce congrès en dit long sur la véracité de ces propos, dans la mesure où une cassure politique semble déjà se dessiner au sein de ce parti.
En effet, aux dires de certains délégués venus de Kidal, de Gao, de Mopti et de Tombouctou, les « vieux » (en l’occurrence le Professeur Baba Hakhib Haïdara, certains membres du Conseil des sages et le président Boubacar Moussa Diarra) ont imposé une liste (rejetée par presque la majorité des participants) aux congressistes. Et les mécontents (les membres opposés) à la liste imposée n’ont pas mis du temps à quitter la salle « Wa Kamissoko » du CICB où se déroulaient les travaux. On pouvait également entendre des mots de protestations tels que : « On ne nous impose rien ici ! » ; « Depuis 1991, vous nous malmenez ! » ; «…Vieux malhonnêtes ! ».
Malgré cette opposition d’une majorité des participants à ce congrès de l’UM-RDA, la liste imposée par les vieux de la mare a été maintenue, et pour corroborer tout cela, le sieur Boubacar Moussa Diarra fut reconduit à son poste de président pour les cinq prochaines années. Quelques instants après la réunion notamment dans la salle « Jeli Baba Sissoko », d’autres incidents ont gêné, dans la salle « Wa Kamissoko », la publication des résultats des groupes de travail particulièrement au moment des délibérations marquant la clôture du congrès. Suite aux échauffourées l’équipe de l’ORTM qui était en train d’immortaliser l’évènement, a échappé bel d’un tabassage, surtout de la part des partisans de Boubacar Moussa Diarra, qui étaient totalement en colère.
Des informations recueillies sur place, font ressortir le mécontentement de la plupart des délégués, qui soutenaient la candidature de Touré. Aussi, contrairement au résultat déclaré par la commission d’investiture qui affichait 27 voix « Pour » et 22 voix « Contre » pour l’adoption de la liste du bureau proposé à l’appréciation des participants, ils ont affirmé « qu’il n’y a jamais eu de vote pour que le bureau politique national soit mis en place ». Néanmoins, la cérémonie s’est achevée par une prière et des bénédictions avant qu’un appel soit lancé aux « mécontents » afin qu’ils restent toujours dans le parti.
Signalons enfin que l’une des principales recommandations de cette rencontre a été de demander aux autorités de l’Etat l’organisation officielle de funérailles nationales pour le Président Modibo Keïta, une des figures emblématiques du parti.
Par Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane »