Congrès anniversiare : Le CNID-Faso Yiriwa Ton n’est donc pas mort

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En été dernier, on avait déclaré mort le parti du soleil levant. Mais le mouvement politique dont ce parti vient de faire montre n’est pas celui d’une carcasse enterrée.

Le CNID-FYT a célébré ses vingt ans le samedi dernier en couplant l’événement avec son 5ème congrès ordinaire. Prévu pour 10 heures, les travaux n’ont pu commencer qu’à 10 heures 44 minutes, l’heure à la quelle Me Mountaga Tall a pu prendre place au présidium de la salle de 1000 places du CICB. Le citoyen d’honneur de la ville américaine de San Antonio n’est-il pas ponctuel dans ses rendez-vous ? Manque-t-il de politesse à l’égard de ses invités ? Pourquoi donc cet important retard ? La réponse est qu’il est bel et bien venu en temps voulu au CICB, mais Tall et sa suite ont mis quarante cinq minutes pour se frayer un passage dans la foule compacte qui inondait tous les artères et tous les espaces vides du bâtiment, accéder à la salle du congrès et de prendre place au présidium.
 
A leur arrivée à destination, ils ont pu constater que la salle elle aussi était pleine à craquer, toutes les issues bouchées par une forêt humaine épaisse. Ce qu’ils ne savaient pas à ce moment là, est que tous les espaces intérieurs et extérieures du bâtiment (rez-de-chaussée ou premier étage) étaient aussi pleins comme le boulevard du jour du jugement. La cour intérieure des lieux était elle aussi bondée et jamais l’expression ‘ refuser du monde’ n’a été aussi vraie que ce samedi 28 mai 2011. Les couloirs et allées du CICB ressemblaient ce jour aux rues du Grand marché de Bamako ou Marché rose. Circuler était devenu un sport tellement il y avait du monde qui déambulait dans tous les sens.

« Un si beau congrès comme je les aime ! »

Du côté des invités, il y avait foule aussi, et de qualité. Parmi les noms inscrits dans la longue liste des partis amis venus participer à l’événement il y avait 14 maliens, le CDP du Burkina représenté par l’Ambassadeur Moise Traoré, l’Union des Forces du Changement togolais de J. Olympio, représenté par le parlementaire Théophile Adjangba. Il convient de noter également que le brillant Maître des cérémonies avait donné la parole avant eux au représentant des jeunes du Cnid, à la représentante des femmes Fanta Koné, au représentant des sages, Ibrhima Ly et au président en exercice du CNID association, Issiaga Traoré.

C’est Tièman Coulibaly de l’UDD et 3ème orateur qui, le premier touchera au sujet en faisant une allusion claire à la vitalité constatée du parti avant de s’exclamer à propos de ce qu’il voit et a vu : «Un si beau congrès comme je les aime ! Un congrès animé et colorié». Et d’ajouter que cette présence massive prouvait que le CNID a un «socle sociologique» et une ligne «idéologique ». L’homme du parti de la colombe blanche était devenu comme un poète fasciné et heureux de ce qu’il voyait.

Le disciple de Rimbaud et Charles Baudelaire sera complété plus tard par Oumar Amadoun Dicko du PSP qui ira encore plus loin dans le même sens. Le vrai fils de son père avouera qu’il avait eu beaucoup de peine à accéder à la salle du congrès, à cause du monde bien sûr, mais affirmera qu’il était heureux d’être là. Mais il ajoutera malicieusement : «Ce qui avait été dit, ça n’est pas ça. On avait dit que le CNID était mort. Ceux qui ont dit ça, où sont-ils ?» Se retournant alors vers son hôte, il lui dit : «Maître, vous êtes béni du ciel. C’est une vraie leçon politique que vous venez d’administrer…Je suis ici à mon nom personnel et à celui du peuple progressiste».
Et comme pour conjurer le sort, Moussa Diarra de l’ UFDP, qui a dû remplacer le colonel Youssouf Traoré au pied levé, fera la bénédiction en bambara à l’endroit du premier des militants du Cnid : «Que Dieu vous accorde ce que vous souhaitez et vous protège de vos ennemis».
Ben Omar

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