L’Union pour la République et la démocratie, locomotive de l’opposition, a tenu son 3e congrès ordinaire, ce week-end, au Cicb. Ce fut l’occasion d’officialiser la venue d’Iba N’diaye qui venait de claquer la porte de l’Adema et d’introniser Soumaïla Cissé comme président du parti, en remplacement de Younoussi Touré hissé au rang de président d’honneur.
Déjà pressenti pour devenir le président du Parti de la Poignée des mains, Soumaila Cissé aura séduit une assistance surplombée par les représentants de partis alliés ou amis comme le PDES, le Parena aux premières loges. Il a indiqué, à l’ouverture des travaux, que l’Urd avait dénoncé très tôt les tentatives de division du Mali depuis le Coup d’Etat de Mars 2012, avant d’insister sur l’attachement de son parti à la Constitution. L’ancien patron de l’Uemoa a par ailleurs souligné que l’objectif principal de l’Urd est le rendez-vous électoral d’Avril 2015, avec l’ambition de revoir à la hausse un capital de représentativité constitués de 141 maires actuellement. Il s’agit d’une ambition légitime, a laissé entendre le parrain du parti, en se fondant notamment sur les nouvelles adhésions qu’il enregistre et qui donne confiance pour les échéances futures.
Un adhérent de luxe
Les assises de l’Urd ont été mises à contribution pour présenter un adhérent pas comme les autres. Il s’agit d’Iba N’Diaye, ancien ministre, ancien Maire district qui a été acclamé par la foule en liesse dans une salle littéralement dominée par les couleurs et slogans de sa nouvelle famille politique. Son départ de l’Adéma, qui avait alimenté les débats toute la semaine, a été ainsi officialisé par l’Urd où il se présente désormais comme un «infatigable combattant de la démocratie, une figure emblématique de l’opposition quand le pays était sous occupation rebelle».
Divergences de vues avec le pouvoir !
Intervenu au lendemain des concertations avec le Président IBK, le congrès a été l’occasion de revenir sur les sujets ayant dominé les échanges avec le chef de l’Etat. Soumaila Cissé est restée ferme quant à la nécessité d’une fermeture temporaire des frontières avec la Guinée et fustigé les fausses promesses d’IBK de venir à bout de la question du Nord après son élection.
La gestion de la fièvre Ebola est ” chaotique”, a-t-il martelé avant de déroulé tout un chapelet de réalités prouvant que le pays va mal : occupation de Kidal, insécurité généralisée, gestion calamiteuses des finances publiques ; panier de la ménagère “troué de toutes parts” ; insolence de la mal gouvernance ; l’école malienne en danger ; impasse sur les négociations d’Alger, etc.
Autant de maux qui prouvent, selon Soumaila Cissé, que la 3ème République a atteint ses limites de gestion des affaires nationales. Pour lui « nos concitoyens sont choqués, «abasourdis par tout ce qui leur arrive en si peu de temps, eux qui avaient rêvé de lendemains meilleurs et repris espoir».
Le hic c’est qu’un observateur attentif se demande logiquement à quel titre Soumaïla Cissé procède à l’ouverture officielle du 3ème congrès sans être responsable d’une quelconque structure du parti. La réponse réside dans le second acte des assises dont l’issue n’était qu’un secret de Polichinelle. En effet, le Député de Niafunké a été finalement intronisé au sommet de la direction de l’Urd dont a toujours été le premier responsable dans les faits. Le patrimoine personnel fait toutefois de la place à certaines personnalités comme Salikou Sanogo comme premier vice-président et le nouvel adhérent Iba N’Diaye comme 2ème vice-président. Quant au président sortant Younoussi Touré, il a mérité d’être hissé au rang de président d’honneur.
Idrissa KEITA