Congrès problématique du parti Fare : Modibo Sidibé tacle Zoumana Mory Coulibaly

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Zoumana Mory Coulibaly échec
Zoumana Mory Coulibaly

Si l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, a réussi à tenir un congrès problématique de 2 jours (Samedi 15 et dimanche 16 mars 2014) où il a été porté à la présidence d’un bureau de 75 membres.  Mais il n’y a pas d’illusion à se faire sur le risque pour le parti de se retrouver dans les jours à venir dans une guerre de paternité qui pourrait bien éclater entre Modibo Sidibé et la dissidence.

 

A peine né, le parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare anka wuli) traverse une tourmente qui porte essentiellement sur son positionnement sur l’échiquier politique national. En effet, les travaux dudit congrès se sont tenus dans un contexte où les observateurs de la scène politique nationale se posent des questions : qui contrôle réellement le parti Fare. La dissidence formée autour d’Alou Kéïta, président du parti, a, en effet, choisi de boycotter ce rendez-vous politique. Modibo Sidibé et ceux qui lui sont restés fidèles ont certes réussi un pari en tenant «leur» premier congrès ordinaire qui a vu, outre la relecture des textes, la mise en place d’un nouveau bureau (très tard dans la soirée du dimanche à cause des querelles de poste)  de 75 membres dirigé par Modibo Sidibé. Une question demeure toujours en suspens et a dû tarauder les esprits de plusieurs observateurs de la scène politique nationale. Le congrès dont les travaux ont pris fin le dimanche 16 mars 2014, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba, est en effet celui de quelle Fare ?

 

 

En tout cas, ils sont nombreux les observateurs à se demander où se trouvent les «vraies Fare», c’est-à-dire, celles officielles, sachant que plusieurs cadres du parti ont choisi de ne pas prendre part à ce congrès. En tête de liste des inscrits aux abonnés absents, figure le président du parti, en l’occurrence Alou Keïta, lui qui avait récemment clamé haut et fort n’être en rien concerné par ce rendez-vous politique. Un scénario auquel on aura du reste rarement assisté dans les annales politiques de notre pays. Avec lui, cinq députés, sur les six que comptent les Fare, ont brillé par leur absence lors de l’ouverture des travaux de ce congrès ordinaire, samedi dernier. L’honorable Bakary Woyo Doumbia, un élu de Bougouni, a été  en effet le seul député Fare à y participer. Certes, cette absence de Alou Kéïta et autres ne s’est pas fait sentir en terme de mobilisation lors de ce congrès, mais il n’y a pas d’illusion à se faire sur le risque pour le parti de se retrouver dans les jours à venir dans une guerre de paternité qui pourrait bien éclater entre Modibo Sidibé et la dissidence. Le «promoteur» du parti, en l’occurrence Zoumana Mory Coulibaly, ayant opté pour la défection, Alou Keïta avait récemment donné le ton en dénuant déjà la qualité de membre du parti à Modibo Sidibé.

 

 

«Notre congrès se tiendra, et il se tient. N’en déplaise à ceux qui n’en veulent pas …»

Dans un discours un peu hésitant, la première vice-présidente, Traoré Oumou Traoré, a exprimé sa conscience que ce congrès était un tournant décisif dans la vie de leur parti. Ce, «malgré le cas de quelques camarades qui ne semblent pas avoir compris que  notre intérêt à tous réside dans la force du parti, dans l’union et dans l’unité d’action». Toute démarche n’aurait pour conséquence, dit-elle, que l’affaiblissement du parti, de nature à compromettre l’atteinte des objectifs qui ont valu à sa création. «Notre congrès se tiendra, et il se tient. N’en déplaise à ceux qui n’en veulent pas». Ces propos au goût provocateur sont du Secrétaire chargé des jeunes. Intervenant à la suite de la Secrétaire chargée des femmes, Amadou Cissé a invité les jeunes de son parti à accepter la souffrance, comme ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui l’ont endurée. Comme pour trancher la question de militer à l’opposition ou de rejoindre la mouvance présidentielle qui divise les Bleus, Amadou Cissé a estimé que les Fare ne sauraient être ce parti qui se résout à s’inviter au «plat d’autrui». C’est d’ailleurs pourquoi il a salué la présence effective de l’honorable Doumbia. A présent, dit-il, le parti Fare brille de tous ses éclats, car les brouillards qui l’en empêchaient se sont désormais dissipés. Pour le parrain du parti, Modibo Sidibé, il n’y a pas de triomphe possible si le parti ne respecte pas ses engagements. Parmi les pistes qu’il propose pour la construction d’un pôle politique dont le Mali a besoin, l’ancien Premier ministre estime qu’il est impératif de créer une force politique suffisamment ancrée dans ses principes «pour résister à la tentation des bons postes à tout prix».

 

 

« Gardons nous de donner du Mali  l’image d’un pays perdu du fait de la corruption généralisée… »

A écouter le discours qu’il a tenu à l’ouverture de ce congrès, tout porte à croire que le mentor des Bleus, non moins candidat à la dernière présidentielle, entend rompre avec l’opposition passive dans laquelle il semblait se plonger jusque là.  Ainsi, s’il s’est dit prêt à saisir la main du chef de l’Etat toutes les fois que leurs objectifs convergeront. Modibo Sidibé n’a pas fait mystère de sa volonté de marquer sa différence avec Ibrahim Boubacar Kéïta si la situation l’exige. «Je lui dirai par exemple qu’en matière de lutte contre la corruption, les appels à la tolérance zéro ne suffiront pas et risquent fort de décevoir. La répression certes utile ne suffira pas. Le mal est structurel», a remarqué M. Sidibé, suggérant un travail de fond pour extirper le mal. «Cependant, gardons- nous de donner du Mali  l’image d’un pays perdu du fait de la corruption généralisée, où le souci de l’intérêt général a déserté les agents publics», a-t-il conseillé.

 

 

Sur un tout autre plan, l’ancien Premier ministre a estimé que notre pays, pour préserver sa crédibilité internationale, doit s’inscrire dans l’application de l’Accord de Ouagadougou. Ce, pour éviter le risque de nous isoler dans notre communauté économique régionale d’ancrage. Bref, l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, n’a pas occulté aucun sujet. Tout a été passé au peigne fin que ce soit l’éducation, la sécurité, la justice sociale, la décentralisation et la restauration de l’autorité de l’Etat.

 

 

En tout cas, vu la tournure des choses et la forte participation de toutes les sections et sous-sections de l’intérieur comme de l’extérieur à ce congrès qui n’ont pas respecté l’appel de boycotte de l’autre camp, le flic Van a réussi à détourné l’orage, mais il reste la tornade.

Aliou Touré  

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3 COMMENTAIRES

  1. Il y a un bureau executif dans le parti! et la dernière fois que j’ai vu le parti: c’est MODIBO SIDIBÉ le president du parti.
    les autres peuvent se considéré comme hors du parti car il faut savoir cultiver une culture d’unité et solidarité quand on se revendique d’un parti.
    Des gars comme Zoumana la et Alou Keita peuvent aller voir ailleurs si il ne ne sentent pas à leur place sinon on se bat et on merite son pste tout en respectant les principes du parti. leur attitude la c’est l’attitudes des opportunistes, “on veut un poste avec le pouvoir à tout prix svp!!”. NOON à tous ça! kittez la mm!

  2. Bel article. La messe est dite. Fare tendance Alou Kéita et Zoumana Mory va réjoindre SADI ou le RPM. “L’honorable Bakary Woyo Doumbia, un élu de Bougouni, a été en effet le seul député Fare à y participer.” Sur six députés, un seul est acquis à Modibo, c’est pathétique!

  3. Mr Aliou Traoré, la loi malienne clarifie et tranche de façon définitive la question de la “paternité” des partis politiques. Pour ta propre gouverne, vas voir ce qu’en dit la Charte des partis. Lorsqu’on ne connait pas on s’informe en allant à la bonne source. Le vrai journaliste ne reste pas dans le salon pour écrire ou raconter du n’importe quoi. Malheureusement la paresse intellectuelle affecte de nos jours l’exercice de cette noble profession dans notre pays.

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