Depuis plusieurs mois, les acteurs politiques sont à l’œuvre pour pouvoir tenir ce congrès. Après plusieurs tergiversations, il va se tenir finalement ce week-end. A la suite de nombreux conciliabules. Pour autant, la tension reste au comble.
A quelques jours du congrès, l’un des protagonistes pour le fauteuil présidentiel est monté au créneau. Il s’agit du Pr. Moustaph Dicko, membre fondateur du parti et l’une des figures emblématiques de la lutte pour la démocratie et le multipartisme. Dans une interview accordée à notre confrère “L’indépendant” du jeudi 21 mai, il passe au peigne fin toutes les tares du parti.
C’est pour y remédier et donner espoir au peuple de l’Adéma Pasj qu’il a voulu être président. Selon, le professeur Dicko : “Le pays tout entier a fondé et fonde beaucoup d’espoirs sur l’ADEMA-PASJ. Tous les résultats des élections, depuis l’avènement de la démocratie, le prouvent. Cependant, le clanisme, le clientélisme, l’argent et la recherche effrénée du gain facile, le manque de solidarité, le manque de vision ont eu raison de ce bel outil politique. Et l’espoir qu’il incarnait, hier, d’un avenir meilleur pour tous, a fait place à la désillusion et à la désaffection. ” Et d’ajouter “ Je voudrais rendre à l’ADEMA ses valeurs et ses principes fondateurs. Je voudrais combler le fossé entre notre direction et nos bases. C’est cela l’attente de nos militants et de nos sympathisants et de notre peuple tout entier, qui en a assez de regarder la politique comme une valse de jouisseurs. Ils attendent que l’on s’occupe des vrais problèmes : le développement, l’école, la santé, la sécurité, une bonne administration, une justice bien distribuée, une armée bien organisée et dans les conditions.
C’est ce qui fonde mon optimisme dans cette campagne, le désir de nos militants de prendre en main leur responsabilité et de choisir en toute liberté leurs dirigeants. ”
Qu’à cela ne tienne, Pr. Dicko indique ceci : “Si on ne triche pas avec les principes, diriger l’ADEMA-PASJ est plutôt aisé, comme pour toute organisation humaine démocratique. Mais, quand on a recours à des contorsions, à des manœuvres, au laxisme et au seul besoin d’assouvir des intérêts personnels et immédiats, cela devient une gymnastique plutôt difficile. Et il faut sortir de ça ! Je mettrai les responsables devant leur responsabilité, qui est de servir, pas de se servir. Et je mettrai le parti face à ses responsabilités vis-à-vis de notre pays et de l’histoire. Nous avons encore de formidables ressources humaines dans nos rangs et nous allons créer les conditions pour qu’elles puissent s’épanouir et s’exprimer !”
En effet, après les vérités de certains leaders charismatiques du parti dont le Pr. Dioncounda Traoré, les Maliens pensent que le congrès risque de se tenir pour la sauvegarde de l’intérêt général. Cependant, le consensus qui serait proposé autour de la personne du Pr. Tiémoko Sangaré semble ne pas enchanter la jeune génération et les femmes du parti. D’où cette femme, baronne de dire que : “C’est vrai qu’après tous les sacrifices qu’il a eu à faire pour le parti, personne ne veut le contester dans sa démarche (NDLR : Dioncounda). Mais, prendre notre parti et le mettre au service de Tiémoko créera une dissension ou une rupture totale voire une nouvelle scission. A mon avis, choisir Dicko peut calmer les ardeurs car Tiémoko avait trahi, c’est un revenant.”
Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, demeurant l’un des soutiens indéfectibles du pouvoir actuel, le Pasj se doit de se défaire des démons de la division. Pour l’intérêt du parti, l’intérêt général et pour sa propre survie.
Boubacar DABO
Des opportunistes
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