Conférence nationale d’investiture de l’ADEMA : L’ombre de Alpha Oumar Konaré plane !

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Après le choix du Comité Exécutif (CE), les textes de l’ADEMA imposent que la candidature à la candidature de l’élection présidentielle soit validée par la Conférence nationale. C’est ainsi que pour sacrifier à la tradition, le parti de l’Abeille a convoqué pour la seconde fois sa Conférence nationale statutaire, afin d’entériner ou de désapprouver le choix du Comité exécutif qui a été porté sur Dioncounda Traoré président du Parti et de l’Assemblée Nationale sur proposition de la Commission de bons offices. Pure formalité quand on sait que l’ADEMA est l’une des formations politiques les mieux organisées du Mali et même en Afrique. L’élection n’avait aucun enjeu, du moment que les 6 autres candidats ont renoncé à compétir contre leur président. Les autres candidats aux primaires ont délibérément choisi de se conformer à la proposition faite par la Commission de bons offices. C’était le 23 juillet dernier au cours d’une brève cérémonie certes, mais chargée d’enseignements organisée à son siège à Bamako coura.

Cette fois-ci, c’est dans une des salles «mythique» du Cinéma Babemba que les délégués des sections du parti se sont retrouvés. S’il est vrai, comme l’a rappelé le président Dioncounda lui-même, que le choix d’une salle exigüe au Babemba (Babemba roi du Kenedougou est Traoré, Dioncounda «futur président du Mali» est aussi Traoré) n’est pas fortuit, il est aussi vrai que le choix d’un sous-sol est tout aussi chargé de symboles. Laissons les interprétations aux exégètes des sciences occultes.

En tout cas, ce jour du 30 juillet 2011 restera gravé en lettres d’or dans l’histoire du parti de l’Abeille solitaire.

En tout cas, c’est la seconde fois que l’ADEMA désigne dans la sérénité un candidat à l’élection présidentielle. C’est aussi la deuxième fois que le président du parti est intronisé candidat du parti. Egalement, c’est la première fois que tous les prétendants s’alignent derrière un seul candidat sans compétition. Aussi, c’est la première fois que la Commission de bons offices a réussi à ramener les antagonistes à la même table.

 

L’ombre du président Alpha

Alpha Omar Konaré, premier président de l’ADEMA, a marqué cette deuxième Conférence nationale du parti dont il demeure militant et au premier degré. Presque sur toutes les lèvres, son nom revenait en refrain. Oualy Diawara, Député élu en Commune I et porte-parole de la Conférence des sections du District est allé jusqu’à rappeler l’une des célèbres prières de l’illustre militant, Alpha Omar Konaré, pendant son mandat lorsqu’il recevait un président algérien. Une prière dédiée au partage, à l’unité et à la solidarité. Dioncounda lui-même n’a pas tari d’éloges à son camarade Alpha dont il sollicite le soutien pour sa candidature. Iba N’Diaye aussi n’a pas manqué d’ajouter : «Alpha demeure notre référentiel».

En clair, les militants et les responsables du parti sont bien conscients du rôle déterminant que pourra jouer le président Alpha Oumar Konaré dans l’atteinte des objectifs fixés au terme de cette Conférence.

 

Les sages conseils de Choguel Kokala Maïga

De toutes les interventions, celle qui aura le plus marqué l’assistance par sa pertinence, est celle du président du MPR, Dr. Choguel K Maïga. Après avoir rappelé les moments les plus tendus des relations entre les deux formations politiques, le président du MPR s’est permis de donner trois conseils qui lui paraissaient importants à Dioncounda Traoré. Il lui tout dit d’abord d’être un «Président» rassembleur. Presque convaincu que rien ne pourra s’opposer à la victoire du candidat de l’ADEMA, Choguel a martelé que, du moment où on est appelé à parler au nom de tous les Maliens, il faudra à tout prix avoir des qualités de rassembleur. Ensuite, il a conseillé à Dioncounda de s’armer de beaucoup d’humilité. En dernière position, il lui a conseillé de développer le sens de discernement. Visiblement, Choguel tendait une main fraternelle à ses adversaires d’hier. A-t-il reçu une écoute attentive ? Certainement. Dioncounda à qui s’adressait Choguel en était ému, presqu’aux larmes.

 

Tièbilé Dramé répond absent !

Le président du PARENA, Tiébilé Dramé adore se faire désirer, et ce pli, l’accompagne presqu’à toutes les grandes occasions. Pourtant, il était parmi les premiers responsables de partis politiques amis à l’ADEMA dans la salle. Puisqu’il ne passe jamais inaperçu, Dramé a attendu que le tour lui arriva de prendre la parole pour prendre la porte. A l’appel au pupitre, Dramé repond simplement absent. Il s’est fait tellement remarquer dans la salle que certains délégués ont interprété son comportement. «Il n’a pas encore digéré son échec à convaincre l’ADEMA de suivre sa position par rapport au débat sur le fichier électoral» susurrait un délégué. Un autre d’enchaîner : «il a la rancune tenace». Dire que son comportement était délibéré ? C’est encore du Dramé !

 

Dioncounda, commando parachutiste !

On savait que Dioncounda Traoré était Docteur dans une spécialité en mathématique que très peu de gens savent prononcer. Mais jamais, nous n’avions su qu’il avait non seulement fait une formation militaire de base, mais aussi et surtout qu’il avait fait une formation de parachutiste.

La révélation nous a été faite par Moustaph Dicko lors de la cérémonie, où il avait en charge de parler sur le candidat. Autre révélation, Dioncounda a également été Directeur de publication d’un journal du nom de «L’ALTERNANCE». Un organe qui n’a duré que le temps d’un feu de paille ; tous ses animateurs ayant été appelés à la gestion du pouvoir après les évènements de mars 1991.

 

Zoumana Mory Coulibaly, s’attire les projecteurs

Le septième vice-président de l’Adéma-PASJ, Zoumana Mory Coulibaly devait bien être mal à l’aise lors de la cérémonie d’investiture du candidat Dioncounda Traoré. A son arrivée dans la salle, il occupe une place qui n’était pas la sienne. Il lui a été rappelé par les organisateurs que sa place est bien au présidium. Il s’empressa de regagner le présidium où il est resté très longtemps seul faisant semblant de lire un document. Il n’avait qu’un document blanc, donc vierge. Peu après, il retrouve son cartable et saisi la revue évènementielle du parti. Il ne leva la tête qu’à l’arrivée du président Dioncounda Traoré dans la salle. Le regard mal caché derrière des lunettes blanches ne dégageait aucun enthousiasme. Il applaudit quand les autres applaudissent ; il applaudit pendant que tout le monde tend l’oreille au discours. On avait l’impression qu’il gérait mal son stress. Partisan intrépide de la candidature de Modibo Sidibé, Zoumana Mory Coulibaly n’a jamais caché son désamour envers son président Dioncounda. Une chose est sûre, Zou le perturbateur aura du métier dans les jours à venir. Il peine à renoncer à son choix pour Modibo. On verra bien !

 

Abdoulaye NIANGALY


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