Conférence Nationale de l’URD : Le parti de Soumi sur le chantier de la gloire 

0

En vérité, quoi qu’on dise, le climat sous lequel les responsables de l’Union pour le Rassemblement et la Démocratie sont entrain d’organiser leur conférence nationale décrive à suffisance la maturité de ce parti, longtemps considéré comme un abri des députés étrangleur et flingueur. Avec cette nouvelle dynamique amorcée, l’URD préserve les chances de leur porte étendard, Soumaila Cissé  intactes, aux présidentielles de 2012. Quelques signes annonciateurs.

Les échéances de 2012 qui s’annoncent avec  énigme pour de nombreux partis de l’échiquier politique national, seront à coup sûr une simple routine pour le parti de la poignée de main. La preuve la plus  tangible de cette réalité est la maturité avec laquelle ce parti entend organiser sa prochaine conférence nationale dont le principal ordre du jour n’est autre que la désignation de son candidat pour l’élection présidentielle de 2012. Un leitmotiv, généralement source de division, mais qui, curieusement a été facteur d’unité pour les hommes et femmes de Younouss Touré.

Comme sur des roulettes, ce processus a été mené dans la règle de l’art par une commission ad-hoc dirigée par Mamadou Bidja Doucouré, soutenue par tout le bureau exécutif national de l’URD.

Une leçon de démocratie !
Pourtant, il y’a quelques mois de cela, cette hypothèse de sérénité ne faisait pas l’unanimité auprès des observateurs aguerris de la vie de l’URD. L’on présageait même un tsunami au sein de l’instance dirigeante des verts et blancs. D’aucuns auraient même avancé une quarantaine de candidatures contre celle de Soumaila Cissé. Cette supposition s’appuyait  en effet, de la volonté d’un inconnu maire de Ouélessebougou, du nom de Yéa Samaké  de vouloir porter l’estocade au président sortant de l’UEMOA lors des primaires pour la désignation du candidat de l’URD pour Koulouba 2012.

Avant ce spectacle, on prêtait aussi l’intention à l’ex ministre de la santé, Oumar Ibrahim Touré, non moins premier vice président de l’URD, de vouloir briguer la magistrature suprême. Mais malheureusement, les retombées de l’affaire du fonds mondial a  très vite fait taire les clairons de « son excellence ».

Aussi, certains analystes avaient fini d’embaumer l’opinion sur l’éventualité de soutien de tous les ministres URD à la candidature de l’ex Premier Ministre Modibo Sidibé au détriment de leur mentor Soumaila Cissé.

Malgré cette atmosphère virtuelle de haute tension qui planait sur leur tête, les barons de l’URD sont restés imperturbables sur les objectifs les plus essentiels à atteindre. Ainsi, en lieu et place d’une primaire qui pourrait être source de frustration ou de dissension, ils ont donné l’autonomie aux différentes sections d’adresser par correspondance leur choix à la commission d’investiture, composée de sages. Laquelle, dans la transparence la plus requise a rendu compte aux membres du BEN le résultat de sa mission, c’était le mardi 6 septembre dernier au siège de leur parti. Le clou du processus se fera en deux temps au cours d’une conférence nationale prévue du 17 au 18 septembre 2011.

A la guerre comme à la guerre !
Cette conférence nationale, faut-il le signaler est ouverte à tous délégués du Parti, à savoir, les Secrétaires Généraux des sections, les Présidentes des Sections du Mouvement des Femmes, les Présidents des Sections du Mouvement des Jeunes, les membres du Bureau Exécutif National de l’URD, les membres de la Commission Nationale de Conciliation et d’Arbitrage, les membres de la Commission Nationale de Contrôle Financier, les Députés et les Conseillers Nationaux URD ainsi qu’aux Présidents de Conseil de Cercle URD et les Maires URD ( qui prennent part à ces assises avec voix consultative).

Elle constituera à n’en pas douter une tribune pour toutes ces composantes d’opérer d’une part un choix judicieux, porte étendard du parti à l’élection présidentielle, mais aussi d’être actrices de l’investiture de ce dernier.

Cet ordre de bataille élaboré par les dirigeants de l’URD est à plus d’un titre significatif. Car il permettra d’élire solidairement et démocratiquement celui qui défendra leurs chances aux joutes de 2012. Toute chose qui empêchera les oiseaux de mauvais augures d’affirmer que le choix du candidat ne s’est pas opéré dans des règles démocratiques. Plus important encore, s’il s’avère que le candidat (tout le monde redoute sur Soumaila Cissé) n’a pas de challenger potentiel, cela constituera un facteur de resserrement des rangs au sein de l’URD. Dans ce cas, contrairement à de nombreux partis de la scène politique, cette formation politique peut se garantir d’aborder la campagne électorale dans l’unité et la concorde. Pourquoi pas, susciter la jalousie des militants d’autres partis qui pourront les rejoindre. Surtout qu’en matière de l’abordage d’une campagne électorale la réputation de « Soumi Champion » fait toujours école chez les autres.
Si l’ambition est le fumier de la gloire, il sied de donner raison à Charles de Gaulle qui disait que «  la gloire se donne seulement à ceux qui l’ont toujours rêvée ».

Moustapha Diawara

Commentaires via Facebook :