Les Maliens doivent élire un nouveau président en 2012. Mais d’ores déjà, les échos des réunions secrètes au sommet de l’Etat laissent planer le doute sur l’organisation de la présidentielle. Les acteurs politiques de premier plan auraient conclu un accord avec l’actuel locataire de Koulouba afin qu’il ajoute deux ans supplémentaires à son mandat. Pourront- ils le réussir ?
Après le takokélé (entendez par là arracher d’un coup en bambara) de 2007, les partisans du président ATT n’ont pas tardé, à travers une campagne médiatique, à sonder le peuple malien quant à une violation de la constitution pour accorder un troisième mandat à celui qui leur garantit l’impunité. Poussant leur zèle, certains n’ont pas hésité à susciter une candidature de l’épouse du chef de l’Etat. Au motif qu’elle a battu le record d’aide aux déshérités de Mère Teresa. Le but de cette campagne ne visait autre chose que la perpétuation de l’impunité qui leur permet de s’enrichir sur le dos des pauvres que le régime consensuel a crée. Malheureusement pour eux, les réactions ne se sont pas fait attendre. Les Maliens de tous bords ont pris leur plume pour rappeler les efforts consentis par le peuple pour l’avènement de la démocratie. Face à cette avalanche de critiques à l’endroit de leur patron, ils ont arrangé les armes. Mais pas pour longtemps. Parce que c’est le chef lui-même qui va rentrer dans la danse en proposant une relecture des textes fondamentaux de la République. Le Comité chargé de cette tâche a déjà déposé son rapport. Et il a été prévu d’organiser le référendum d’ici la fin de l’année.
Mais jusqu’ici, silence radio du côté de Koulouba. Pour certains observateurs de la scène politique, le président est allé trop vite en besogne en déclarant l’organisation du référendum d’ici la fin de l’année. Ce qui est sûr maintenant, le référendum serait renvoyé aux calendes grecques, laissant la place à des réunions secrètes entre les acteurs politiques.
Des sources indiquent que les leaders du Rpm, de l’Adema et de l’Urd, trois partis qui dominent l’Assemblée nationale, auraient, suite à une réunion secrète à l’intérieur du pays, donné un blanc seing au président Touré de prolonger son mandat de deux (2) ans. Cette prolongation aura l’avantage d’harmoniser les mandats du président de la République et des députés avec celui des maires qui prendra fin en 2014.
En échange de cette violation de la constitution, il serait proposé la présidence de la République à IBK, la primature à Soumaïla Cissé et l’Assemblée nationale à Dioncounda.
Reste à savoir si les autres responsables politiques accepteront cette mort de la démocratie malienne.
Yoro SOW