Confiscation du pouvoir : La dernière machine électorale mise en place

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L’adoption du nouveau découpage territorial, la semaine dernière, par le Conseil national de transition (CNT), vient de boucler le verrouillage des élections prévues en 2024 après la nomination des gouverneurs militaires en 2021, la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) en 2022. Elle complète ainsi le tableau de la confiscation du pouvoir par les autorités de la transition dont certaines d’entre elles nourrisseraient l’ambition de prolonger leur bail au pouvoir.

Il ne restait que ça. Le découpage territorial. Il vient compléter la longue liste des organes devant jouer un rôle crucial dans l’organisation des élections annoncées en 2024. Certes, la réorganisation territoriale était une demande forte des populations maliennes dans le but de rapprocher davantage l’administration des administrés, mais celle votée la semaine dernière, au cours de la session extraordinaire du Conseil national de transition (CNT), convoquée à cet effet par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, n’est ni plus, ni moins qu’une étape décisive dans la confiscation du pouvoir par certains hommes de la transition qui espèrent compter sur un blanc-seing de leurs laudateurs pour se maintenir au trône contre les engagements pris vis-à-vis du peuple malien.

Le découpage territorial voté par le CNT, la semaine dernière, dote désormais le Mali d’un district, dix-neuf (19) régions, cent cinquante-six (156) cercles, quatre cent soixante-six (466) arrondissements, huit cent dix-neuf (819) communes et 12 712 villages. Il intervient à un moment où les regards sont tournés vers l’organisation des élections prévues en 2024. Elle est censée mettre fin à la transition pour le retour à l’ordre constitutionnel rompu en août 2020 à la suite du coup d’État contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Si l’organisation territoriale est saluée par les populations qui voient en cette décision un ouf de soulagement dans le souci d’un rapprochement de l’administration aux administrés, il cache pas mal de dessous. Car, le rôle de l’administration territoriale à travers ses agents dans l’organisation des élections est prépondérant. Elle a, depuis l’avènement de la démocratie importée, été instrumentalisée par les tenants du pouvoir pour tripatouiller les résultats au profit des partis politiques de la mouvance présidentielle. Elle a joué ce sale boulot et elle va continuer de le faire.

Dans la mesure où elle n’est plus écartée dans l’organisation des élections comme le souhaitait la classe politique avec la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Elle pilote avec l’AIGE le processus électoral du début jusqu’à la fin. Ainsi, le découpage territorial complète le tableau de la confiscation du pouvoir par les autorités de la transition dont certaines d’entre elles nourrisseraient l’ambition de prolonger leur bail au pouvoir. Malgré les engagements pris par la transition de mettre fin à celle-ci par une présidentielle en mars 2024.

L’adoption du nouveau découpage territorial, la semaine dernière, par le Conseil national de transition (CNT), vient de boucler le verrouillage des élections prévues en 2024. Elle intervient après la nomination des gouverneurs militaires en 2021, la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections en 2022. Ces trois (03) entités joueront un rôle clé dans la victoire des partis politiques ou candidats indépendants lors des élections de 2024. À y regarder de près, elles sont dominées par des femmes et des hommes dont beaucoup ont une expérience dans l’organisation des élections avec en toile de fond le renversement des résultats au profit des perdants.

Yoro SOW

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