La vie économique de ce grand pays de treize (13) millions d’âmes est ponctuée de gigantesques délinquances financières sur lesquelles la lumière est rarement faite. Chaque fois que les limiers remontent les filières conduisant aux vrais coupables des ordres ou pressions retiennent leur curiosité.
Le nombre d’entreprises disparues n’ont fait que des riches : le procédé est simple, on liquide l’entreprise, on fait fuir le directeur général (DG). Un des seuls entrepreneurs qui a échappé à cette mise en échec en Afrique est, Marc Ravalomanana. Il est devenu président avec un fort soutien de la population, parce qu’il produisait malgache et que, maire de la capitale, il avait rompu avec les traditions de pillage des biens publics.
Le peuple malien, dans sa quête de libertés confisquées, renversa le groupe d’officiers aventuriers du 19 Novembre 1968, du général Moussa Traoré. Leur régime imposait la répression, le bradage et la liquidation systématique des ressources étatiques dont les conséquences furent entre autres la misère, la pauvreté, la paupérisation, le dénuement, la corruption. La chute de celui qui avait promis la couronne d’enfer, ouvrait ainsi à notre pays, les portes de la démocratie, système politique qualifié de gestion saine.
A cet effet, le Mali engagea des reformes politiques sous la houlette du président de la transition Amadou Toumani Touré (ATT) qui a remis, quatorze (14) mois plus tard, le pouvoir au candidat de l’Adema, Alpha Oumar Konaré, arrivé en tête lors du deuxième tour devant Tiéoulé Konaté, président du BDIA. Le lieutenant colonel Amadou Toumani Touré, abandonna le pouvoir, à un moment où en Afrique, ses homologues militaires luttaient pour se maintenir au pouvoir.
Ainsi le Mali fit son entrée avec fracas sur la scène politique internationale, comme modèle de démocratie. Le changement véritable et réel, que les Maliens attendaient des nouvelles autorités, a été en deçà des attentes. Certes, on ne saurait nier quelques progrès réalisés. Mais le revirement des démocrates «sincères» a surpris plus d’un.
Les nouvelles autorités, qui avaient dans leurs bagages les doléances du Mouvement démocratique, se sont vite transformées en véritables potentats, dès qu’elles ont goûté aux délices du pouvoir, piétinant ainsi les valeurs du 26 mars 1991.
Les attentes du peuple qu’ils détenaient dans leurs bagages, une fois à Koulouba, à l’Assemblée nationale, à la primature, dans les ministères, ils ont purement et simplement jeté au plus profond du fleuve Niger les revendications du peuple. Ces hommes politiques en complicité avec les institutions financières ont bradé, les sociétés et entreprises d’Etat avec la création artificielle d’une bourgeoisie locale affairiste mercantiliste et compradore.
Les deux décennies démocratiques ont été caractérisées par des scandales politico- financiers impliquant tout le système. Une nouvelle race de riches insolents est née dans le rang de ceux qui promettaient des lendemains meilleurs au peuple, une fois aux commandes du pays.
Brin COULIBALY