Confiscation de l’appareil d’état par le RPM : La chasse à l’homme hors du bois

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QG RPM
Le QG du RPM (photo L’Essor)

Élu président de tous les Maliens, parce que nous ne sommes pas au Sénégal où le président de la République peut rester président de son parti, même s’il est le président de tous les Sénégalais, le Rpm a eu le pouvoir, grâce à IBK, et par tous les moyens. Et dans l’impréparation la plus totale. Que faire maintenant du pouvoir ?

En effet, le Rpm a vu son président devenir le premier citoyen malien sans aucun travail de fondement, ni organisation interne planifiée. Tout tournait autour d’IBK. Cependant, ce fait n’émousse guère l’ardeur des militants et militantes du Rpm qui sont aujourd’hui aveuglés par le pouvoir. Ils le disent à qui veut l’entendre : «Nous avons souffert pour être là». Du moins, à en croire Makan Camara, porte-parole de circonstance de la jeunesse Rpm, qui s’y épanchait sur les antennes de Radio Klédu. Et d’ajouter : «Nous sommes à l’aise aujourd’hui parce que nous avons travaillé et nous méritons le pouvoir. Les autres doivent travailler aussi».

Il faut comprendre Makan Camara, car il ne sait visiblement pas ce qu’il dit. Surtout qu’un régime cherche avant tout le confort de ses concitoyens. Mais il n’a pas tort au regard de tout ce qui se passe au Mali depuis l’arrivée d’IBK à nos jours. Il a raison car tout semble revenir d’abord à la famille du président et à ses affidés, et rien pour les autres.

Au sein du Rpm, une réorganisation est en cours afin que le parti soit représenté au sein de l’appareil d’Etat. Plusieurs réunions ont été déjà organisées à cet effet. Chez les Tisserands, on ressasse encore l’aigreur de la conduite du président de la République, Ibrahim Boubacar, qui a formé son premier gouvernement en choisissant lui-même les représentants du Rpm. Après la démission d’Oumar Tatam Ly, les Rpmistes ont rêvé obtenir la Primature.

Mais, à leur grande surprise, c’est Moussa Mara qui a été nommé par le président IBK. Le travail politique en sourdine débuta. Objectif : faire partir Moussa Mara. La  tension était vive et le gouvernement inefficace. Plusieurs ministres Rpmistes n’accordaient aucune importance au Premier ministre. Ils boudaient même les réunions à la Primature. Moussa Mara était à la tête d’une équipe fantôme.

Moussa Mara, remercié, les responsables du Rpm en étaient contents et en espéraient leur heure venue. Là encore, c’est une autre personne qui va être choisie par IBK, pour régenter la Primature. Cette fois-ci, Tréta et les siens haussent le ton et exigent du nouveau Premier ministre des postes stratégiques : Départements de l’Economie et des Finances, l’Administration territoriale et la Décentralisation, et le ministère de la Défense, sans compter celui du Développement rural. Le Rpm aura un seul portefeuille sur trois sollicités.

Mais la situation n’est pas tout à fait noire pour eux, d’autant que l’actuel Premier ministre leur fait les yeux doux. Avec des ministres renforcés, pour ne pas dire des super-ministres, le Rpm a changé de fusil d’épaule : faire tout pour placer ses cadres et responsables à des postes de directeurs de cabinet, secrétaires généraux, chargés de missions, conseillers techniques. S’amoncellent alors chez les Tisserands des tonnes de CV de militants qui visent tous les postes vacants de la République du Mali.

Conséquence : une chasse à l’homme est enclenchée à Bamako, sinon dans les services étatiques. Au point que certains cadres de l’administration ont préféré prendre la carte du Rpm afin de garder leurs postes. Partout au Mali, ce sont des adhésions au Rpm. À tous les niveaux, à la douane, par exemple, nombre de cadres ont viré au Rpm. Idem dans les gouvernorats et même à l’extérieur du Mali. L’inféodation au Rpm poursuit son élan jusque dans les villages les plus reculés. Les ministres Baby, Tréta, Abdrahamane Sylla, Maïga de l’Administration territoriale travaillent à cela.

Ils sont nombreux les cadres et technocrates qui ont peur de cette manière de faire du Rpm. Ils implorent alors le Premier ministre et le président de la République pour déjouer cette machination. Le tout se fait dans l’indifférence des cadres relevés ou remplacés qui ne veulent pas en parler. Le hic dans tout cela, c’est aucun parti politique ne dénonce cette situation !

Békaye DEMBELE

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2 COMMENTAIRES

  1. LA CHASSE A LA SORCIÈRE A ÉTÉ DÉNONCÉE A PLUSIEURS REPRISES PAR LES PARTIS POLITIQUES DE L’OPPOSITION ET LA SOCIÉTÉ CIVILE.
    SEULE LA RECONSTRUCTION DE L’ÉCOLE MALIENNE PEUT ARRÊTER CE FLÉAU ÉRIGER EN SYSTÈME DE GOUVERNANCE.
    C’EST SOUS LE RPM QU’IL S’EST ACCENTUE SURTOUT AVEC LE NIVEAU BAS DES MILITANTS DU RPM

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