Configuration politique : Le PARENA claque la porte du FDR ?

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Bien des observateurs de la scène politique avaient prédit que le Front pour la Démocratie et la République (FDR) n’allait pas durer longtemps. Et ils ont eu raison depuis la fin de la semaine dernière. En effet, l’un des initiateurs du FDR a décidé de claquer la porte. Il s’agit du Parti de la Renaissance Nationale (PARENA), dirigé par Tiébilé Dramé.

Cela est d’autant plus attendu qu’on sait que“l’Enfant de Nioro” n’a jamais pu digérer son audition dans la gestion du sommet Afrique-France. Depuis lors, Tiébilé Dramé, à travers des diatribes acerbes, n’a pas cessé de vilipender le pouvoir et les proches et collaborateurs d’ATT.

C’est ainsi qu’en compagnie avec 15 autres partis politiques et associations, le PARENA a mis en place un front dit de l’opposition. Malheureusement pour le président des “Béliers blancs” et heureusement pour leurs détracteurs, ce fut un échec humiliant sur toute la ligne.

Pire, Tiébilé Dramé a été lâché par ses compagnons d’hier, notamment celui le plus influent: El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta du Rassemblement Pour le Mali (RPM).

Sentant également l’échec de ses démarches entreprises auprès des notabilités de Bamako et des leaders religieux en vue d’une solution à l’amiable de la gestion du sommet Afrique-France, Tiébilé Dramé ne sait plus quelle attitude adopter, ni à quel saint politique se vouer.

Rappelons qu’à la veille de la rentrée parlementaire du 2 septembre 2007, il avait été reçu au siège de l’Adéma. Selon nos sources, il espérait sur le soutien de l’Adéma pour trouver une solution définitive à son indécision. Ce qui expliquerait son soutien à Dioncounda Traoré pour la présidence de l’Assemblée nationale.

Jusqu’à la constitution des groupes parlementaires, les responsables du PARENA, ne voyant aucun signe avant- coureur favorable à leur endroit, ont finalement décidé d’aller en solitaire. Surtout lorsqu’ils ont compris que le président du RPM n’est plus dans une logique de guerre, ni pour l’opposition, ni pour affronter les partis leaders de l’ADP.

Cette attitude d’IBK n’a pas trôp surpris certains observateurs qui pensent que l’homme est, avant tout, un fin diplomate. En effet, malgré des tentatives de sortes pour pousser IBK à briguer de nouveau la présidence de l’Assemblée nationale, l’homme a préféré rester sur ses gardes et éviter tout excès.

Ainsi, en homme d’Etat averti, il a, comme qui dirait, infligé une leçon de morale démocratique à Tiébile Dramé et compagnons. Selon nos sources, il leur avait fait souligné le respect dû au fait majoritaire.

Voyant ainsi le refus du RPM de cautionner désormais des prises de position extrémistes, le PARENA avec ses députés étaient obligés de pactiser avec d’autres partis en vue de constituer leur groupe parlementaire.

Pour rappel, il faut 5 élus pour constituer un groupe parlementaire. C’est ainsi que sous la consigne ferme de Tiébilé Dramé, les responsables du parti du “Bélier blanc” ont décidé d’aller pactiser avec le parti Sadi du Dr Oumar Mariko.

Peut-être que le Chef suprême du PARENA espère trouver, dans toutes ses errances, un poids d’ancrage assez solide, non seulement pour le préserver d’éventuelles ennuis judiciaires -concernant sa gestion du sommet AFRIQUE-FRANCE-, mais aussi pour trouver une bonne assise au sein de l’Assemblée nationale.

Pour certains observateurs politiques, Tiébilé Dramé s’est tout simplement fait une fois de plus ridiculiser. En effet, c’est à la suite de la divergence de leur poids de vue que Oumar Mariko et Tiébilé se sont affrontés au sein du CNID. Et beaucoup de militants se rappellent encore des prises de bec entre les deux anciens leaders estudiantins de l’UNEEM et de l’AEEM.

CE qui n’empêche pas aujourd’hui la détermination de l’alliance parlementaire PARENA-SADI de r’inscrire à l’opposition. Mais ce qui est sûr, c’est que, quelle que soit la position du PARENA dans la nouvelle configuration politique, rien ne pourra empêcher l’instruction de la justice relative à la justification du président du PARENA sur les dépenses des fonds du sommet Afrique-France.

Ce retournement de veste du PARENA n’est pas une surprise, dans la mesure où ces anciens ont vite fait de découvrir les intentions réelles de celui qui, pourtant, a eu à jouer un rôle de premier plan dans la bonne marche de la démocratie malienne,depuis Mars 1991.

Sadou BOCOUM

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