Tant attendue, la Conférence sociale durable a débuté, hier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Les acteurs du monde du travail sont réunis durant toute la semaine pour identifier les moyens et mécanismes permettant d’aboutir à une stabilité sociale durable.
L’ouverture travaux a été présidée par le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Mme Diawara Aoua Paul Diallo. L’Organisation international du travail (OIT) ayant apporté son appui technique à la tenue de cette rencontre était représentée par le directeur du Bureau au Mali, Frédéric Lapeyre. Les représentants des centrales syndicales et du Conseil national du patronal du Mali (CNPM) étaient également au présidium.
Il est à préciser que la Conférence sociale a été initiée par le gouvernement, à travers le ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social. Durant les travaux, les participants se pencheront sur trois thématiques principales : la liberté syndicale et l’exercice du droit de grève, le dialogue social, ainsi que la gestion des carrières et la politique de rémunération.
La conférence permettra aux participant de faire un diagnostic clair des causes réelles de la détérioration constante du climat social, d’identifier les inégalités salariales et leurs causes pour plus d’équité et de justice sociale, et d’identifier les besoins de renforcement des capacités des acteurs tripartites et du cadre juridique et institutionnel du dialogue social. La rencontre permettra aussi de favoriser l’élaboration et la signature d’un Pacte de stabilité sociale.
Selon la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, cette rencontre est l’occasion pour eux de poser les jalons d’une évolution permettant à l’ensemble des acteurs sociaux d’avoir une convergence de vue pour l’apaisement du climat qui a été fortement perturbé au cours des cinq dernières années. En termes de statistiques, a-t-elle précisé, son département avec ses services centraux et déconcentrés ont enregistré respectivement 114 préavis de grève en 2019, 125 en 2020 et 103 l’année dernière pour les secteurs public et privé. Mme Diawara Aoua Paul Diallo a indiqué que ces conflits affectent de plus en plus les secteurs vitaux comme l’éducation, la santé, la justice, le trafic aérien, l’économie nationale et même la sécurité.
Le Premier ministre par intérim a rappelé que cette conférence est inscrite dans les priorités du gouvernement à travers l’axe n°4 du Plan d’action du gouvernement (PAG). Il a rendu hommage aux organisations syndicales pour leur résilience dans un contexte de crise, à travers l’observation spontanée de la trêve sociale par tous. Le colonel Abdoulaye Maïga a aussi relevé que notre pays aussi bien que ceux du monde subissent les effets néfastes d’une évolution profonde de la nature du travail qui s’explique notamment par l’évolution démographique, le creusement des inégalités, la situation économique difficile, les nouveaux visages de la production et de l’emploi.
Pour sa part, le directeur du Bureau-pays de l‘OIT a noté que le dialogue social et le tripartisme qui prévaut dans cette conférence sont des valeurs qui sont au cœur de sa structure et de son fonctionnement. Selon Frédéric Lapeyre, les pistes stratégiques que la conférence pourrait explorer sont, entre autres, la formation des acteurs, la mise en place d’initiatives volontaristes, la promotion de la négociation collective et la politique de rémunération dans les secteurs public et privé. S’y ajoute l’organisation des travailleurs et employeurs de l’économie informelle.
Les representants des centrales syndicales ont, tour à tour, rappelé les efforts qu’ils ont fournis pour l’industrialisation, le développement des transports, des banques et assurances y compris la promotion du monde rural dans notre pays. Par rapport à leurs aspirations à cette conférence, il faut retenir la visibilité de la politique générale du syndicalisme, la confirmation des traitements pacifiques des revenus et pouvoirs d’achat, l’épuration des relations de travail et la reconnaissance du volet socio-éconoique du syndicalisme.
Le président du CNPM, Mossadeck Bally, a salué les thèmes qui, selon lui, interpelle le secteur privé. Il a rappelé que son organisation s’est toujours investie dans la promotion d’un climat social apaisé.
Après la cérémonie d’ouverture, les participants se sont repartis en groupes de travail, afin de traiter en pronondeur les trois thématiques de la Conférence sociale. Des recommandations fortes visant à apaiser le front social sont attendues à la fin des travaux.
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