Conférence du PARENA sur le projet de révision de la constitution de 1992 et les PPP

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Tiebilé Dramé
Tiebilé Dramé

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Mesdames et Messieurs les premiers responsables de l’opposition politique,
Camarades militants et sympathisants des partis et associations du mouvement démocratique d’hier et d’aujourd’hui,
Je vous remercie de votre présence massive à la Maison de la Presse à l’invitation du PARENA.

Je vous prie de bien vouloir observer une minute de recueillement et de prières à la mémoire de toutes les victimes de la crise dans laquelle le Mali est désespérément plongé…
Les dernières victimes en date sont trois jeunes guinéens de la force onusienne, fauchés il y a moins de 48 heures à Kidal.
Que tous nos morts reposent en paix!
Anmiina.
Je vous remercie.

En ce mois béni du Ramadan, mois de solidarité et de compassion, ayons une pensée pieuse pour les milliers de Maliens, pour nos frères africains et les ressortissants d’Asie et d’Europe morts de 2012 à nos jours,
Ayons une pensée pour les populations civiles qui paient encore un lourd tribut à la crise, une pensée pour nos FAMAS, leurs camarades africains et étrangers qui ont donné leur vie pour la liberté du Mali.
Une pensée pour les otages enlevés au Mali: Sophie de Gao, Soeur Gloria de Karangasso, Amadou Ndioum, agent de l’INPS enlevé dans la région de Mopti et la demi-douzaine de jeunes FAMAS enlevés à Nampala en 2016 et tombés dans l’oubli.

Notre pays traverse une des périodes les difficiles de sa longue histoire: chaque semaine le sang coule au Mali, chaque semaine de jeunes militaires maliens ou leurs compagnons des forces internationales tombent au nord et au centre du pays. Dans ces régions, les communautés qui vivaient en harmonie s’en prennent les unes aux autres. Jamais le Mali n’a été autant divisé. Jamais l’ethnie et la tribu n’ont été autant mises de l’avant comme elles le sont aujourd’hui au nord et au centre. Jamais la mauvaise gouvernance n’a fait autant de ravages. C’est l’existence même de l’État malien qui est menacée.

C’est dans un tel contexte que le président de la République a initié la révision de la constitution adoptée en janvier 1992 par le peuple souverain du Mali.

1- NON AU BRICOLAGE DE LA CONSTITUTION DE 1992

La constitution que le président, le gouvernement et la majorité des députés veulent réviser est le fruit d’un consensus républicain élaboré par toutes les forces vives du Mali pendant la conférence nationale souveraine organisée au lendemain de l’insurrection populaire victorieuse de mars 1991.
La constitution, c’est la loi fondamentale du pays, elle fixe les règles du jeu politique et institutionnel.

Si elle n’est ni le Saint Coran ni la Sainte Bible, elle ne doit pas, elle ne peut pas être révisée sans dialogue politique, sans concertation avec l’opposition et les forces vives du pays.
Le président et son gouvernement tentent en ce moment un passage en force qui procède du mépris et de l’arrogance et qui heurte la conscience démocratique.

Cette tentative de révision constitutionnelle divise le pays au moment où il a besoin d’être rassemblé pour faire face aux nombreux défis qui menacent l’existence de notre Nation.

En outre, cette révision est initiée au moment où les 2/3 du territoire sont en proie à une insécurité rampante. Au moins 500 personnes sont mortes dans notre pays entre le 1er janvier et le 8 juin 2017.
Plus de 500 écoles sont restées fermées au nord et au centre. Des dizaines milliers d’élèves sont restés à la maison à la merci des démons de la rue et des djihadistes. Des centaines d’enseignants craignant pour leur sécurité ont abandonné leurs classes et leurs élèves.

Au moins 70 sous-préfets ont été contraints de fuir leurs postes.
Dans ces conditions, vouloir organiser un scrutin référendaire relève de la cécité et du manque de sagesse.

Ensuite, cette tentative ne règle aucune des équations relatives à la restauration de la stabilité, de la sécurité et de l’intégrité du territoire national.
C’est une révision pour rien à l’exception de la volonté de créer d’un monarque, un “mansa”, un “faama” comme jadis au Mandé, comme jadis au pays de Ségou.

En effet, avec le renforcement inouï et sans précédent et la concentration de tous les pouvoirs dans les mains du président de la République, ce projet codifie la personnalisation du pouvoir, il codifie toutes les dérives autoritaires et autocratiques constatées ces dernières années.
En cela, le projet jure avec l’esprit et les idéaux de mars 1991.

Enfin, ce qui est en cours, n’est pas une révision, c’est un bricolage de la constitution de 1992. La dernière preuve de bricolage est apportée par l’Avis émis par la cour constitutionnelle le 6 juin.
Les neufs juges de la cour constitutionnelle ont relevé, entre autres, que dans leur précipitation, les bricoleurs ont omis une disposition essentielle du serment que le président élu doit prononcer: LA DÉFENSE DE L’INDÉPENDANCE DE LA PATRIE ET DE L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE NATIONAL.
Quelle est la portée d’une telle omission? Simple oubli? L’histoire le dira.
Dans tous les cas, nos bricoleurs sont obligés de retourner devant le parlement car malgré leur toute puissance, ils
n’ont aucun droit de procéder à des “tugutugu-bari-bari ” (des retouches) sur la loi fondamentale.

Le PARENA invite le président de la République à retirer ce projet.
Le président a amplement démontré ces dernières années qu’il est tout sauf un homme de dialogue.
On se souvient que c’est seulement après la débâcle militaire et politique, l’humiliation de la Nation en mai 2014 à Kidal qu’il s’est rendu à Canossa-en-Alger, soit neuf mois après sa prise de fonction. Avec les résultats que l’on sait.
On voit comment il opère son passage en force en tentant de détruire le dernier vestige du consensus national et républicain de mars 1991 sans engager de dialogue avec la classe politique avant la saisine du parlement.

Le PARENA lance un vibrant appel à toutes celles et à ceux qui sont opposés au bricolage en cours de notre constitution à se rassembler dans une large convergence, une large coalition, un large front pour exiger le retrait de ce projet diviseur et dangereux pour la cohésion nationale.

 (Maison de la Presse de Bamako, samedi 10 juin 2017)

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3 COMMENTAIRES

  1. Ils adment les uns et les autres cette ordre de modification .Sinon Lesse IBK avoir une idea pareil en temps ou le pays est ds une crise sans precedente est complicite de la part de l’opposition .
    Je compte sur la population MALIENNE
    En engleterre ca ete une vote sanction ,partout c’est le desaroi du pouvoir .Les Maliens ne se sentent pas bien pour voter une revision .Attadons apres 2018 pour le vrai .
    Que tous les Maliens de la diaspora appelent leur parents amis et et famille de dire Non a une telle revision .

  2. Le PARENA force vraiment l’ADMIRATION ET l’ESTIME. Malheureusement, ce peuple est INSOUCIANTS et LAXISTE.
    On l’a toujours dit que le GROS VAURIEN TOTO VOLEUR VENTRU IVROGNE est un IRRESPONSABLE, INCONSCIENT ET INSOUCIANT. Dejà pour faire plaisir au rebelle.
    GAO et TOMBUCTOU ont été morcélé pour les donner une partie menaka et Taoudenie resectivement au touaregs et au maures.
    CET IDIOTS ne connait aucune limites, TOUTS EST EXCESSIVE chez PSEUDO bourgeois.
    NON seulement le budget est DEFICITAIRE, il veut encore creer d’autre structure budgetivore et renforcer son pouvoir.

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    Gloire perpétuel à KLELA BABA. Que soit benit son nom, sa vie, sa source et sa lumière.
    Vive le GANJISME, vive la science universelle !

  3. Au lieu d’une conférence de presse, il faut rencontrer Tapo le ministre pour relever le défi. Si c’est tugu tugu Bari bari, il faut le convier à un débat. OKA nôgon.

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