« Que 2017 soit enfin l’année du retour de l’Etat sur le terrain, partout, quel qu’en soit le prix ! Sans cela, il n’est pas envisageable d’organiser les élections régionales et locales partout sur le territoire. Sans cela, les élections générales de 2018 seront elles-mêmes menacées ». Ces propos sont de Moussa Mara, Président du parti Yèlèma, tenus le 29 janvier 2017 au Centre International de Conférences de Bamako à l’occasion de la 3ème conférence nationale de son parti.
A l’ouverture de cette rencontre, l’ancien Premier ministre et Président du parti Yèlèma, Moussa Mara, s’est adressé pendant une vingtaine de minutes à ses militants. Selon lui, ce qui affaiblit le Mali et le handicape, c’est l’administration du pays et son rapport avec les citoyens. « Dans un ministère comme à la gendarmerie, face à un médecin dans un CSCOM comme face à la justice, le Malien a l’impression que son administration qui doit le protéger et l’aider, l’oppresse et le spolie. », a-t-il ajouté
Après avoir exprimé son inquiétude sur la tenue des élections de 2018 sur toute l’étendue du territoire national, l’ancien Premier ministre a souligné : « Nous devons presser les pas vers la mise en œuvre entière de l’Accord pour la paix en ayant comme point de mire la présence effective et sécurisée de l’administration partout. Les forces de sécurité, l’administration du territoire, la justice, les services sociaux doivent tous réoccuper les zones désertées et faire en sorte que de Taoudenit à Dinangourou, de Nara à Inekar en passant par tout le Centre, l’Etat malien fonctionne de nouveau au service des citoyens ».
S’agissant de la question des flux migratoires et de la diaspora, le Président de Yèlèma pense qu’il faut protéger les compatriotes maliens dans leurs pays de résidence.
Exprimant son refus à l’expulsion des Maliens de l’extérieur, Moussa Mara a ajouté : « Notre pays doit travailler à arrêter le flux des départs dans l’illégalité. Aucun pays ne doit accepter de voir mourir par centaines ses enfants comme cela se produit dramatiquement sous nos yeux aujourd’hui ».
Après avoir réitéré le soutien de son parti au Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, l’ancien Premier ministre a précisé : « Dans cette perspective, nous ne cesserons jamais de dire la vérité qui est une vertu cardinale de notre engagement politique ».
Un bilan appréciable
Au sortir des élections communales tenues le 20 novembre 2017, les militants de Yèlèma se félicitent d’avoir obtenu 15 postes de maire dont celui de la ville de Mopti et celui de la Commune IV du district de Bamako. Le parti a aussi enregistré 415 postes de conseillers municipaux dans l’ensemble des cercles où les élections ont pu être tenues. « Nous devons également tirer toutes les leçons de notre participation à ces scrutins en mettant en évidence ce qui est à améliorer. Les leçons à tirer nous seront utiles pour les élections locales, régionales et du district de Bamako de cette année», a déclaré Moussa Mara.
A cette occasion, les responsables de plusieurs partis amis ont pris la parole pour encourager le Président de Yèlèma, Moussa Mara et tous ses camarades pour leurs actions allant dans le sens de la consolidation de la paix et de la démocratie dans notre pays. Ainsi, le secrétaire général de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Madani Traoré, a précisé que la situation actuelle du Mali doit interpeler tous les fils du pays.
L’Honorable Amadou Thiam, Président de l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-MALIBA) a déclaré qu’« Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de faire une union sacrée autour de l’essentiel qui est la paix, la sécurité et la cohésion sociale. Pour cela, il est important que toute la classe politique se retrouve pour parler des questions qui préoccupent le Mali ».
Ousmane Ballo