Le président de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (Um-RDA Faso Jigi), le ministre Bocar Moussa Diarra redoute-t-il un vent de contestation au sein du parti ? Il faut en douter. Les insistantes mises au point du président à l’ouverture de la conférence nationale du parti le samedi 26 octobre au CICB disent long sur un manque de sérénité dans les rangs.
C’est un Bocar Moussa Diarra plutôt sur la défensive qui a ouvert les travaux de cette conférence nationale de l’Um-RDA placée sous le signe de la renaissance du Mali. Le président de ce parti réunifié a certainement des appréhensions concernant “ceux qui ne connaissent pas les textes du parti” ou ceux qui en font une interprétation erronée.
Le président de l’Um-RDA a souligné que la conférence nationale est une assise statutaire qui se tient tous les deux ans entre deux congrès. Elle ne peut changer le poste qu’occupe un membre de l’organe dirigeant du parti depuis le dernier congrès. Seul le congrès peut le faire…
Elle ne peut que pourvoir aux postes vacants suite à des départs ou des décès de certains membres. Ce remembrement doit, a martelé le président, consolider le parti et non l’affaiblir. “Cette assise peut aussi sanctionner un membre du BPN mais seulement pour faute…et cela ne peut être décidé que par la volonté des délégués dûment mandatés”. Ces précisions répétées à volonté par le président du parti de l’indépendance cachent mal sa peur de dissdence au sein de l’appareil politique. Surtout quand un participant a protesté que ce n’est pas devant les invités que le président Bocar Moussa Diarra devait faire ces curieuses mises au point.
Selon lui, l’histoire donne raison au parti par rapport au choix stratégique que ses dirigeants ont fait en décidant très tôt de soutenir le candidat IBK au sein de l’alliance IBK-Mali-2012. Bocar Moussa Diarra s’est d’ailleurs félicité du rôle de porte-parole de cette alliance qu’il a joué avec succès menant IBK à une “victoire sans bavure”.
Il a alors rendu hommage au président de la République pour la confiance placée en sa formation, en lui réaffirmant sa reconnaissance pour son maintien au gouvernement (ministre de la Fonction publique) mais aussi pour la nomination du président d’honneur du parti, Baba Hakib Haïdara, comme Médiateur de la République.
Abordant les préparatifs des prochaines élections législatives, Bocar Moussa Diarra a encore versé dans la mise en garde à l’endroit de “ceux que la victoire à la présidentielle a enivrés et qui s’approprient seuls tous les bénéfices”. La victoire du candidat IBK, a-t-il souligné, aucune force politique ne peut s’en approprier. A certains candidats à ces législatives, le président du parti du tracteur a martelé que la vérité en politique est la maîtrise du terrain.
Il a exprimé la détermination du parti à travailler aux côtés du président IBK tout en souhaitant constituer son propre groupe parlementaire, c’est-à-dire faire élire au moins 5 députés à l’Assemblée nationale. Le parti a actuellement deux députés, Belco Bah de Niono et Baba Haïdara dit Sandy de Tombouctou, tous les deux (présents auxdites assises, au présidium) en lice pour rempiler. Sans compter que le parti présente de nombreux candidats pour le scrutin législatif du 24 novembre et 15 décembre.
Bocar Moussa Diarra a, en outre, mis l’accent sur l’unité et la cohésion au sein du parti afin de continuer à marquer l’histoire politique du Mali.
Il a rappelé brièvement la profonde crise dans laquelle le pays a sombré et qui semble derrière nous avant d’évoquer “le rayonnement international” récemment amorcé par la formation politique des feux Modibo Kéita et Mamadou Konaté. Il s’agit de sa participation remarquable au congrès du PDCI-RDA en Côte d’Ivoire et de la signature d’un partenariat historique et de haute portée avec le parti de l’Istiqlal du Maroc.
Après l’appel au rassemblement des forces politiques du Mali par le doyen et sage du parti, Youssouf Traoré, les représentants des partis amis invités ont pris la parole pour souhaiter plein succès aux travaux de cette conférence nationale de l’Um-RDA. Il s’agit de Mamadou Dembélé du MIRIA, Fanta Mantchini Diarra du CNID, Boubacar Diallo du RPM, Pr Amadou Touré de l’UMP et Ibrahim Ouologuem de la CNAS-Faso Hèré.
Bruno D SEGBEDJI
