Conférence des gouverneurs de régions et du district : Les défis de la réhabilitation des infrastructures et de la sécurité

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Conférence des gouverneurs de régions et du district
Conférence des gouverneurs de régions et du district

En plus de l’insécurité, les représentants de l’Etat se plaignent de travailler dans des conditions qui laissent à désirer

La 1ère Conférence des gouverneurs de régions et du district de Bamako s’est tenue hier, au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, sous la présidence du chef du département, le général Sada Samaké.

A l’ordre du jour, figuraient le retour effectif de l’administration avec les moyens nécessaires ainsi que le point la situation sécuritaire. Les échanges se sont attachés à faire le point de l’ensemble de la situation et à s’assurer que toutes les actions soient inscrites dans « une optique de gestion axée sur les résultats. Car chacun sera évalué sur la base des résultats obtenus ».

Dans un contexte de reconstruction de l’Etat fragilisé par une crise multidimensionnelle, l’objectif global est de créer les conditions d’une paix durable grâce à des structures administratives stables, performantes et crédibles car sans paix il n’y a pas de développement, a rappelé le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.

Sada Samaké a recommandé d’adapter l’organisation de l’administration à l’évolution sociopolitique et sécuritaire afin de corriger ses incohérences structurelles et accroitre son efficacité ; de renforcer la gestion publique en vue d’améliorer quantitativement et qualitativement les services offerts aux populations.

Pour atteindre cet objectif nous devons, a-t-il dit, nous engager résolument et sans réserve à restaurer l’autorité de l’Etat et à faire respecter les valeurs de base de l’administration que sont le respect de la hiérarchie, la neutralité, la ponctualité, l’assiduité, le professionnalisme, le respect du bien public, la rigueur et la probité ; améliorer la qualité des services offerts aux usagers par la célérité dans le traitement des dossiers et dans les prestations à rendre ; responsabiliser les cadres à tous les niveaux afin qu’ils exercent les responsabilités qui sont les leurs ; avoir le souci d’atteindre des résultats et réaliser des mérites dans l’équipe et la justice. Il s’agit également de demeurer exigeant par la mise en œuvre équilibrée de la récompense et de la sanction.

Le ministre Samaké a reconnu que « les défis sont immenses et tous urgents ». « Les défis les plus immédiats sont le retour effectif de l’administration, l’organisation des élections communales. Après des élections présidentielle et législatives réussies, nous avons la responsabilité de parachever le processus électoral par des élections communales et la mise en place des organes des conseils communaux, des conseils régionaux », a-t-il indiqué.

Les discussions ont souligné que les représentants de l’Etat (gouverneurs, préfets et sous-préfets) travaillent dans des conditions qui laissent à désirer, surtout sur le plan de la logistique, des logements et des moyens de communication. Pour les sous-préfets, par exemple, les dernières dotations en moto Yamaha DT datent de 2007.

Mohamed Ag Erlaf, le directeur général de l’ANICT, a rappelé qu’un fonds de 11 milliards Fcfa a été, il y a sept mois, remis par le gouvernement, à travers le ministère du Plan et de la Prospective, aux gouverneurs des quatre régions nord dans le cadre de l’exécution du plan d’urgence de relance de ces régions.

Ce plan vise notamment la réhabilitation des infrastructures endommagées par la crise sécuritaire que le pays a connue en 2012 et la réalisation des projets-programmes de développement initiés au niveau local. L’objectif est de permettre à l’Administration de bénéficier d’un minimum de conditions de travail.

La région de Kidal est la seule où les préfets et sous-préfets logent dans la ville de Kidal, pour des raisons de sécurité. Le gouverneur de Kidal a annoncé que sur les 30 bâtiments publics en cours de réhabilitation, 6 sont déjà terminés.

 

PARACHEVER LE PROCESSUS ÉLECTORAL. A Kayes, le gouverneur souhaite que les patrouilles militaires soient accrues à la frontière avec le Sénégal. Les localités proches de la frontière du Burkina Faso dans la région de Mopti, restent une zone de prédilection pour les malfaiteurs qui pillent les forains et les biens des populations. A Koulikoro où sont signalés des coupeurs de route, « tous les jours, il y a mort d’homme », alerte le gouverneur.

Pour la région de Sikasso, des braqueurs maliens en complicité avec des malfaiteurs ivoiriens s’attaquent aux banques à visage découvert et en plein jour. La dernière opération s’est soldée par la mort d’un braqueur. Le gouverneur de cette région, Mahamadou Diaby, souhaite que la sécurité de institutions financières soit assurée par la Garde nationale comme dans les autres régions.

A Gao, la sécurité n’existe que dans la ville. Quand les forces militaires maliennes et étrangères patrouillent, c’est le calme. Mais une fois que celles-ci regagnent leurs bases, les lanceurs d’obus se font entendre, a souligné le gouverneur de Gao. Oumar Baba Sidibé a indiqué que les travaux de réhabilitation ne sont réalisés qu’à 10%, 7 mois après le lancement du programme d’urgence. Du côté de Tombouctou, c’est le même constat : « aucun préfet ou sous-préfet n’est installé dans ses locaux jusqu’à présent».

Le District de Bamako souffre, lui aussi, du banditisme et le gouverneur du district n’a pas de logement de service.

Toutes les évolutions souhaitées nécessitent des changements tant de comportements que de méthodes et de procédure de gestion qui servent de support au fonctionnement de l’administration. Ces changements doivent prendre en compte les nouvelles exigences de sécurité, de décentralisation, de déconcentration et de participation à la gestion des affaires publiques tant au niveau conceptuel qu’opérationnel.

 

Ainsi, un accent particulier sera mis sur les relations entre l’administration centrale et les services déconcentrés, afin de donner toute sa place à la logique de responsabilité de résultats et de déconcentration des moyens.

 

L’administration moderne commande aux responsables de ne plus « se confiner en donneurs d’ordre, mais plutôt en managers capables d’analyser et de comprendre les situations les plus complexes vécues non seulement par les fonctionnaires sous leurs ordres mais aussi et surtout par les populations que vous administrez », a averti Sada Samaké. Il a recommandé aux gouverneurs de développer des stratégies et méthodes participatives permettant d’évaluer leurs actions, de s’évaluer et de redéfinir constamment les objectifs à atteindre afin d’obtenir des résultats probants.

 

Après des élections présidentielles et législatives réussies, nous avons la responsabilité de parachever le processus électoral par des élections communales et la mise en place des organes des conseils communaux, des conseils régionaux, a-t-il insisté.

A. DIARRA

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