En vue de s’inspirer de l’expérience des jeunes leaders des partis politiques, le Club des amis de Salia Touré (Cast) a organisé une conférence-débats sur le thème : «Quel avenir politique pour les jeunes du Mali». Ladite conférence était animée par Dr Madou Diallo de l’Urd épaulé par Amadou Koïta et Sidi Dagnoko de l’Adema. C’était le samedi 27 avril 2013 à la Maison de la presse.
Depuis l’avènement de la démocratie au Mali, la jeunesse a servi de fer de lance. Mais, visiblement, elle n’a rien profité de cette démocratie. Elle se sent marginalisée par les cadres des partis politiques aux postes de responsabilités. Pour mettre fin à cela, le Club des amis de Salia Touré a voulu s’inspirer de l’expérience des jeunes qui ont pu forger le respect au sein de leur formation politique.
Dans son exposé, Sidi Dagnoko, de la jeunesse de l’Adema, a invité les jeunes à sortir des grins et à se méfier des billets de 1000 Fcfa, pour investir le terrain politique. Car, dit-il, c’est la politique qui permet de résoudre les problèmes des cités.
Pour sa part, Amadou Koïta a appelé les jeunes à refuser de demeurer un fer de lance pour les autres. Il faut que la jeunesse apprenne à se servir en se battant sur le terrain politique. Il a également conseillé à la jeunesse d’accepter d’être construite pour l’avenir et non qu’on construise l’avenir pour elle.
Quant au conférencier principal, Dr Madou Diallo, il a rappelé l’important rôle que joue la jeunesse dans un pays. «Quand le pays est au bord du péril, c’est aux jeunes qu’on fait appel. Même pour la crise que le Mali traverse, ce sont eux en première ligne au front. Au plan politique, c’est cette même jeunesse qui s’est battue pour le retour à la normalité constitutionnelle», a-t-il soutenu. Ainsi, Dr Diallo a attiré l’attention de la jeunesse malienne sur l’importance des élections de cette année. Car elles doivent lui permettre de donner un sens à son avenir. Partant, il se dit convaincu que la jeunesse fera l’objet d’un programme de séduction des partis politiques et des candidats, à travers des propositions tournées exclusivement sur elle. Chacun affirmera que la jeunesse, quelle que soit sa composition, est une richesse inestimable pour une Nation. C’est pourquoi, le conférencier a appelé ses camarades à la vigilance et les candidats au respect de leurs engagements vis-à-vis des jeunes. Il faut que les candidats servent les intérêts des jeunes et non se servir des attentes de la jeunesse, a-t-il relevé.
Malgré la forte implication des jeunes dans l’élection des candidats, ils demeurent confrontés à des problèmes d’intégration politique. Ils restent éloignés des postes de décision des partis politiques. Avec une population de 70 % de moins de 35 ans, le Mali reste un Etat «gérontocrate» a déploré l’orateur. Pour lui, il faut que cela change. Pour ce faire, dira Dr Madou Diallo, la jeunesse doit renoncer aux billets de mille francs, t-shirts, ballons, thé, en réorientant le débat politique autour des questions essentielles : l’emploi des jeunes, la crise de l’école, la santé et la sécurité.
Oumar KONATE
