Y en a marre ! C’est l’impression donnée par l’ensemble des participants à la Conférence d’entente nationale, tenue du 27 mars au 2 avril 2017 au Palais. En effet, de Kayes à Kidal, en passant par Sikasso, Ségou Mopti et Gao, plus les nouvelles régions, le peuple malien a largement exprimé sa soif d’aller à la paix pour sortir de la plus grave crise que notre pays a connue depuis 2012.
En fait, les populations en ont marre de l’instabilité qui gangrène le Mali depuis le début de cette crise. Et L’organisation de la Conférence d’entente nationale a été la tribune idéale pour que le monde vide ce qu’il a dans le ventre. Dans les différentes interventions, les messages étaient très clairs : il faut aller à la paix quel qu’en soit le prix. Aussi bien dans les rapports officiels des consultations régionales que dans les discutions avec des participants à cette rencontre, la volonté de mettre fin à la crise était manifeste. Chacun a fait échos des préoccupations de ses populations. Comme on pouvait s’y attendre, les cris de cœur les plus alarmants sont venus des populations du nord qui ont souffert le martyr depuis 2012 du fait de cette crise. Les gens ont parlé avec le cœur pour exprimer leur soif de paix. «Nous n’en pouvons plus. Nous les populations du nord, nous avons trop souffert de cette crise. Il qu’on en finisse. Nos enfants ne partent plus à l’école, nous sommes privés des activités économiques à cause de cette crise », a déclaré un participant de Gao, visiblement très atteint par la crise. Idem pour cette femme que nous avons croisée dans les couloirs du Palais de la culture : «nous les femmes, nous avons les plus souffert de cette crise. Certaines de nos sœurs ont été violées, maltraitées. Aujourd’hui, on ne demande que la paix».
Avec toutes ces violences subies, on peut comprendre aisément la soif du peuple malien à aller vers cette paix tant souhaitée. En effet, la crise que nous vivons continue d’anéantir tous les efforts fournis par les autorités pour le décollage de notre pays. Presque tous les secteurs sont à l’arrêt. Les cris de détresse des populations du nord comme au sud en passant par le centre du pays se font de plus en plus pressants. Surtout avec le nouveau mouvement terroriste qui s’installe progressivement dans le centre du pays. Les attaques se multiplient de jours en jours, avec son cortège de morts civiles et militaires. Presque rien n’est épargné par les ennemis de la paix qui continuent à entretenir un hypothétique espoir de voir diviser notre pays ou d’y appliquer la loi islamique. Conséquences, les populations civiles sont innocemment tuées. La communauté internationale qui est venue nous assister dans la résolution de la crise a montré ses limites.
Dans la recherche de la paix, les participants à la Conférence d’entente nationale sont arrivés à la conclusion qu’il faut négocier avec le terroriste très recherché par la communauté internationale, Iyad Ag Aghaly et son fidèle partisan, Hamadoun Kouffa. Cette résolution de la rencontre conforte des gens qui avaient déjà émis ce vœu bien avant la tenue de la Conférence d’entente nationale. En effet, si la paix doit passer par la négociation avec ces deux terroristes, qui sont tout de même des Maliens, pourquoi ne pas le faire. Car, tout le monde est convaincu que la solution à cette crise reste malienne. Si nous ne parvenons pas à faire la paix entre nous, personne ne fera à notre place. Dans une famille, on n’abandonne pas un frère égaré. Il faut essayer de le faire raisonner. Il faut donc faire comprendre à Iyad et à Kouffa que leur projet n’est pas viable et les faire dans la République. Si c’est le prix de la paix…Il ne faut que l’on tombe dans le piège de la communauté internationale, qui consiste à nous opposer pour nous diviser.
Youssouf Diallo