Conférence d’Entente Nationale : L’émouvant discours du président IBK

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Le président IBK a invité tous les fils et toutes les filles du pays à embarquer dans le train de l'entente nationale à la gare de leur choix

La coordination des mouvements de l’Azawad comme l’opposition malienne a brillé par leur absence à la cérémonie d’ouverture de la Conférence d’Entente Nationale lundi denier au Palais de la culture Amadou Hampate Bâ.

 Mais, en ce qui concerne la CMA, elle a finalement décidé de prendre ‘’le train en marche’’, comme  l’avait souhaité le président IBK  dans un émouvant discours que nous vous proposons à tous les absents.

« Nous  ne  compterons  pas ! Nous ne nous compterons pas, parce que la maison familiale n’est jamais assez pleine pour recevoir chaque enfant du même père et de la même mère, de « La Mère-Patrie ». Certes, il manquera toujours quelques noms à l’appel,  car dans la  maison familiale,  il reste  toujours quelques places vides.

A  ceux-là et à tous les autres qui n’auront pu être là, je rappelle que cette Conférence d’Entente Nationale est un train  qui  démarre. Et ceux qui ne l’auront pas pris dans cette  gare  peuvent  toujours  le  rattraper  à  une  autre  gare,  à une  autre  station.  L’essentiel  est  qu’à  l’arrivée,  toute  la famille  soit  réunie.

Ce  qui  nous  réunit  ici  est  bel  et  bien  une  Conférence d’Entente  Nationale,  où  devraient  se  régler  tous  les différends, surmonter toutes les rancœurs. Si nous ne nous retrouvons  pas  ici,  où  donc  nous  retrouverons-nous,  un jour ?

Nous sommes tous les enfants d’une même mère, et la nôtre, en l’occurrence, est une Mère-Patrie et se  nomme Mali, République du Mali !

Dans  quelle  famille  laisserait-on  la  garde  de  la vieille  mère  à  un  fils capricieux,  qui  déserte  la  maison chaque fois qu’il est mécontent, à une fille inconstante, qui boude  et  disparaît  chaque  fois  qu’elle  a  une  petite contrariété ?

Sachons  donc,  par  notre  exemplarité,  notre  rigueur,  notre constance  en  toute circonstance,  mériter  la  confiance  de  la famille pour mériter la garde de la vieille mère, l’Etat. Notre égoïsme  et  nos  incohérences  d’aujourd’hui,  peuvent facilement  nous disqualifier  et nous  rendre indigne  de  la garde de la mère !

Je ne serai pas celui qui jettera la première pierre. Mais, que chacun,  en  son  âme  et  conscience,  en  permanence,  se demande en quoi ses postures enrichissent la démocratie, en  quoi  les  actes  qu’il  pose  contribuent  à  l’essor  de  la nation malienne. Je  faillirais  à  mon  devoir,  si  je  ne  déplorais  pas,  ici, certaines absences et le discours qui les justifie.

Aussi, même en étant rivaux dans le combat politique, nous ne devons jamais perdre de vue que, sur cette terre du Mali, la  démocratie  n’approchera  les  abords  de  la  perfection  que lorsque  chacun  comprendra  qu’il  lui  appartient  d’apporter constamment  ses  idées  et  son  talent  à  l’œuvre  de  la Perfection Patriotique.  C’est l’addition de nos talents et de nos différences qui nous permettra d’enrichir la construction de la démocratie sur cette  terre  sacrée.  Et  l’on  ne  peut  espérer  bâtir  une  grande nation en se tenant à l’écart, en dehors, chaque fois que l’on n’est pas satisfait. Ou, pire, affirmer que l’on a en réserve ce qu’il faut pour améliorer l’Etat et les conditions de vie des Maliens, mais que, pour que notre peuple puisse en profiter, il devra attendre que vous arriviez aux responsabilités. Non, la nation se  construit sur la durée,  et ce que vous ferez viendra s’ajouter, dans la continuité, à ce qu’auront fait vos prédécesseurs.  Si  vous  pouvez  aider  votre  patrie,  votre peuple, c’est ici, maintenant qu’il faut le faire. Le chantier  est ouvert, et le  devoir nous  y appelle tous, autant que nous sommes!

La  meilleure  des  organisations  comporte  toujours  des failles.  Le  travail  des  plus  grands  génies  présente  toujours quelques insuffisances, et l’on ne refuse pas d’assister à un important événement familial, parce que l’organisation n’est pas  parfaite.  Que ce  soit  un baptême, des  fiançailles, un mariage,  ou  un  deuil  dans  sa  famille,  lequel  d’entre  nous déciderait  d’y  renoncer,  parce  que l’organisation  n’est  pas parfaite ?  Quand  bien même  c’est  vous, personnellement, qui  pilotez  cette  organisation,  vous  y  verrez  toujours  une faille, un détail manquant, au moment même où se déroule l’événement. Parce  que  cette  Conférence  d’Entente  Nationale  est  une modeste œuvre humaine qui, plus est, se veut un chantier, je vous dis merci !  Merci, sincèrement, du  fond du cœur, merci! ».

D.K

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