« La situation politique nationale : comment sortir de l’impasse ? » est le thème d’une conférence débats organisée, à l’initiative du Mouvement de la jeunesse du Parti pour la Renaissance Nationale(PARENA), présidée par Tiébilé Dramé, président dudit parti. C’était le samedi 12 juillet dernier, à la salle des banquets du CICB, en présence des cadres du parti et autres formations politiques telles URD, RDS, ASMA invitées à cet effet.
Selon le conférencier, la nouvelle gouvernance prônée par les autorités actuelles s’est caractérisée par l’immixtion sans précédent de la famille dans les affaires publiques, le pilotage à vue, l’improvisation et l’opacité qui s’est enrichie par le déni des réalités et le mépris pour les acteurs politiques, économiques et sociaux, en somme le peuple. Bref « la dilapidation de toutes les cartes, de vision, faute d’avoir tiré les leçons des causes profondes de l’effondrement du pays en 2012 ». Et les résultats de cette politique en ce mois de juillet pour le Mali est, dira Dramé, « infiniment grave » : la perte de la quasi-totalité du Nord suite aux événements du 21 mai dernier, le drapeau des séparatistes flotte sur Djebock et sur Ber, la promenade des groupes armés dans le Gourma. Et surtout l’isolement du Mali et la détérioration de nos relations avec les partenaires techniques et financiers qui ont suspendu le versement d’aide budgétaire pour cause de la mauvaise gestion de finance publiques et des <<malversations>>. « Le Président s’est trompé de pays et d’époque, il s’est aussi trompé sur les attentes et les aspirations du peuple malien », a affirmé le conférencier.
Pour sortir de « cette impasse » et remettre le pays sur les rails, le président du PARENA a dressé quelques pistes.
Sur le Nord : Le Président de la République doit, selon Tiébilé, s’adresser à la nation sur les événements des 17 et 21 mai derniers à Kidal, car « son silence est inexplicable et inacceptable », organiser une table ronde majorité/opposition élargie aux autres forces vives du pays pour élaborer une plateforme et une vision malienne qui seront défendues par les négociateurs du gouvernement. Le Chef de l’Etat doit aussi convoquer un forum des communautés du nord afin que la majorité silencieuse puisse prendre part au dialogue inter malien. Parena préconise également l’élection des gouverneurs de toutes les régions par des assemblées régionales, disposant de la libre administration des collectivités.
Sur les relations du Mali avec la communauté financière internationale :Pour éteindre l’incendie allumé avec le FMI, le conférencier recommande que l’audit en cours des marchés ayant suscité des soupçons de malversations soit conduit de manière professionnelle et rigoureuse, que le gouvernent réponde avec précision aux questions du FMI et que les deux avions présidentiels soient vendus.
Sur l’immixtion de la famille dans les affaires publiques, le PARENA a souhaité que « l’étau de la famille soit desserré autour des instituons de la République, notamment le gouvernement et l’Assemblée Nationale.
Sur la refondation des forces armées et de sécurité : L’Etat se doit de repenser totalement une politique de défense, en envisageant pour le moment des politiques de coopération en matière de défense et de sécurité avec ses principaux partenaires, principalement la France, mais aussi avec d’autres pays de la sous-région.
Sur l’unité de la communauté musulmane du Mali : L’engagement de toute la umma du Mali en faveur de la forme laïque et républicaine doit être préservé, a indiqué Dramé qui a également fait savoir que tout doit être mis en œuvre pour apaiser la crise au sein du Haut Conseil Islamique, et conforter et promouvoir la cohésion et le consensus en son sein.
Des partis amis partageant la même vision que le PARENA ont apporté leurs contributions à l’éclairage des participants.
Cyrille ADOHOUN