INTRODUCTION
Merci encore pour votre présence et votre contribution à l’organisation de cette commémoration.
Très joyeux anniversaire à toutes et tous !
- RAPPEL HISTORIQUE :
Née officiellement le 24 octobre 1990, l’association Alliance pour la Démocratie au Mali connue sous le nom « A.DE.MA Association » a 25 ans. Elle est le fruit de la longue et courageuse lutte de patriotes maliens organisés au sein de Partis Clandestins œuvrant aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mali. Hommage à ces dignes filles et fils de notre Pays : celles et ceux qui ont initié le comité de soutien à la Lettre Ouverte du 07 Août, et publié une Déclaration (que vous me permettrez de lire), mais aussi tous les autres qui n’étaient pas physiquement présents mais qui ont signé et fait signer par des milliers de maliens à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali.
La contribution de notre Association à l’avènement de la démocratie est suffisamment connue et je ne m’y attarderai pas : il me parait cependant important de rappeler que c’est l’unité de combat des patriotes et démocrates maliens qui est arrivé à bout de la dictature militaire et du Parti Unique. Oui ! Pour reprendre les termes du jeune frère Tiégoum Boubèye Maiga, en jetant un regard lucide mais sans complaisance sur notre parcours, sans tomber dans l’auto flagellation sévère ni dans l’autosatisfaction béate, nous pouvons et devons être fiers malgré les soubresauts, ratés, écueils de toutes sortes.
Il ne s’agira pas pour nous de faire le bilan des 25 ans de la Démocratie au Mali.
Nous avons initié et aussi participé à de nombreux débats sur le bilan du Mouvement Démocratique et nous retenons qu’il y’aura toujours des partisans du verre à moitié vide et ceux du verre à moitié plein. Il nous faut continuer à animer ce genre de débats si nous voulons que l’esprit du 26 Mars survive à l’épreuve du temps.
Aujourd’hui nous voulons juste partager avec vous les informations sur la vie et l’état de santé de votre association.
Après une période intense d’activités de mobilisation, formation politique, d’activisme, pour l’avènement de la démocratie et du multipartisme, les Membres Fondateurs de l’Association se sont retrouvés pour la plupart appelés à de hautes fonctions à la faveur de la victoire du Parti ADEMA/PASJ aux premières élections démocratiques, laissant hélas orpheline l’Organisation Mère.
En effet, Bien qu’elle n’ait pas été dissoute, l’Association est tombée dans une léthargie certaine ne se manifestant qu’épisodiquement à l’occasion de commémoration des évènements de Mars 91.
Les divisions, scissions des partis nées de l’Association mère, ne faciliteront pas évidemment les choses. Cependant, les leaders des Organisations Démocratiques ont, avec des fortunes diverses aux fonctions où ils étaient commis apporté au cours de ces 2 décennies, leurs contributions à l’ancrage de la démocratie et à la réalisation des changements attendus. Mais les défis restent énormes pour nous, acteurs du Mouvement Démocratique et ceux qui ont été par la suite associés à la gestion du pouvoir à différents niveaux : impossible d’oublier que ceux qui sont sortis massivement au risque de leur vie, de leur sécurité, en plus des libertés fondamentales (association, expression, opinion etc…), aspiraient à de profonds et réels changements de leurs conditions de vie.
Or, il est indéniable que le droit à une bonne éducation, à la santé, à l’emploi, à la terre, reste encore hélas une chimère pour de nombreux maliens : Nous avons donc encore du pain sur la planche, car ceux qui ont dirigé et ceux qui sont aujourd’hui aux commandes (à l’exception notable de la période de la rupture survenue en 2012) sont issus du Mouvement Démocratique. Nous avons donc le devoir de veiller (majorité comme opposition) à la satisfaction des aspirations des populations maliennes, à une vie décente, à plus de justice et de progrès social.
C’est vers la fin de l’année 2008 à l’approche de la date anniversaire de la Marche Unitaire du 30 décembre 1990 que la nécessité de se retrouver pour commémorer ensemble cet évènement majeur dans le combat pour la démocratie et le multipartisme s’est imposée. Des camarades ont pris l’initiative de convier en réunion tous les Membres Fondateurs de l’Association pour essayer de relancer les activités et donner ainsi une seconde vie à leur Organisation.
- REPRISE DES ACTIVITES
Elle a été consacrée par la déclaration de Février 2009.
Notre Association en décidant de relancer ses activités, s’est fixé comme objectifs : la sauvegarde des libertés publiques fondamentales, la consolidation d’une société démocratique et pluraliste.
En effet, nous avons pris l’engagement de contribuer à la dynamisation du cadre unitaire du Mouvement Démocratique, en participant à toute action visant à l’unité des Forces Démocratique et Républicaines, ainsi qu’à l’approfondissement et à la consolidation du processus démocratique, seul garant de la cohésion nationale, du progrès économique, et de la justice sociale «au bénéfice du plus grand nombre » .
Notre Association a contribué à la création de la COMODE et participe activement à son animation.
De Février 2009 à ce jour, vous en conviendrez j’espère, le Comité Exécutif et les membres de l’Association se sont efforcés de tenir leurs engagements à travers de multiples initiatives, activités dont je citerai quelques-unes.
Il est important de noter que toutes les activités réalisées ont été axées sur des questions d’intérêt national : sur principalement 4 grandes périodes (ou étapes importantes) :
Le second mandat de ATT : le Projet de Réforme Constitutionnel, la dégradation de la situation sécuritaire.
Le Coup d’Etat du 22 Mars 2012 : la crise politique, institutionnelle et sécuritaire.
La Transition : la gestion de la crise politique, institutionnelle et sécuritaire.
IBK : des rencontres avec le Président, les Ministres en charge de la Défense, de la Sécurité, de la Réconciliation, de la Décentralisation, de la Santé.
Je voudrais saisir cette occasion pour renouveler notre profonde gratitude à toutes ces Personnalités pour leur disponibilité et la franchise de nos échanges
2.1. NATURE DES ACTIVITES
2.1.1. LES CONFERENCES-DEBATS ET ATELIERS:
En moyenne 3 conférences-débats ont été organisées par an sur des questions toujours d’intérêt national. On peut noter, entre autres :
– La Nation malienne en question,
– La Conférence Nationale de 1991, Acte Fondateur de la 3ème République,
– L’Education,
– Quelles stratégies de défenses et de sécurité,
– Réforme constitutionnelle,
– La Rôles des acteurs politiques dans la gestion de la crise,
– Les Démocraties africaines,
– L’Intégration africaine,
– L’Accord de Paix et de réconciliation issu du processus d’Alger
– Etc…
Certaines de ces conférences ont été précédées d’Ateliers de Réflexion, notamment :
– Projet de Réforme Constitutionnelle,
– Stratégies de Défense et de Sécurité,
– Enjeux et Défis de la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation.
Certains Ateliers ont été suivis de Conférence de Presse.
Je voudrais remercier encore toutes Personnes Ressources qui ont animé ces conférences avec compétence pour leur disponibilité et leur engagement à nos côtés.
2.1.2. LES DECLARATIONS :
Elles sont faites pour commémorer des dates importantes pour le Mali et l’Afrique (22 septembre, Révolution de Mars 91, Semaine des Martyrs), pour saluer et soutenir notre Armée Nationale, le combat de nos frères africains (exemples ; Guinée, Côte d’Ivoire, Burkina, Niger) Déclaration de soutien au peuple palestinien, mais aussi pour dénoncer certaines pratiques (exemples : corruption, répression, agression barbare contre le Camarade Président Dioncounda Traoré).
Nous avons salué la résistance des groupes d’autodéfense dans les Régions du Nord
2.1.3. LES MARCHES ET MEETINGS :
En synergie d’actions avec les autres Organisations Démocratiques : exemples :
– Contre la Réforme Constitutionnelle, collectif « ne touche pas à ma Constitution »,
– Contre le Coup d’Etat et pour le retour à une vie constitutionnelle normale.
– Pour la libération des régions du Nord et le retour des FAMAs à Kidal
2.1.4. LES RENCONTRES
2.1.4.1. Sous la Transition :
De nombreuses rencontres avec :
– les Institutions : Président, Assemblée Nationale (Bureau de l’Assemblée et tous les groupes parlementaires),
– les Partis Politiques.
Pour partager nos analyses sur la crise politique, institutionnelle et sécuritaire : encourager les élus de la Nation à résister aux multiples pressions des putschistes militaires et civils, en assumant sans complexe et jusqu’au bout leur mandat.
Ces rencontres nous ont permis également de donner notre avis sur les différents schémas de sortie de crise proposés à l’époque par les autorités de la Transition.
Nous avons encouragé nos partis à résister aux tentatives de déstabilisation, aux campagnes de dénigrement et de diabolisation : malgré les faiblesses et lacunes, il ne saurait y avoir de démocratie sans les Partis Politiques. Nous les avons incités à plus d’unité d’actions par ces temps de crise, leur avons rappelé certaines exigences de leurs missions: l’éducation civique et la formation politique de leurs militants et une gestion plus démocratique de leur appareil politique. Nous leur avons proposé de mener des actions communes pouvant contribuer positivement à l’apaisement du climat politique et social, ainsi qu’à la résolution des questions brûlantes du moment.
2.1.4.2. Depuis l’avènement de IBK :
Une rencontre avec le Président, et aussi avec les Ministres en charge de la Défense, de la Sécurité, de la Réconciliation, de la Décentralisation, de la Santé.
Nous avons également tenu à rencontrer les Représentants des Organisations Régionale et Internationale, notamment : la CEDEAO et la MINUSMA.
Notre démarche a toujours consisté avant d’organiser des débats, d’aller chercher l’information à la source sur les missions des structures rencontrées et partager nos analyses sur les préoccupations concrètes des populations relatives à ces missions.
Nos conférences ont ainsi permis de partager avec un large public des informations utiles à la compréhension des questions d’intérêt national, chacun pouvant se faire son opinion en connaissance de cause.
Nous avons également produit des notes de réflexion à l’intention des Présidents Dioncounda Traoré et Ibrahim Boubacar Keita, des ministres de la santé et de la Défense.
Nous sommes fiers d’avoir ainsi contribué avec d’autres acteurs politiques et de la Société Civile à la restauration de l’ordre constitutionnel, à l’animation de l’espace public et de la vie démocratique à travers débats contradictoires quelquefois houleux mais toujours bénéfiques pour notre démocratie en construction.
Certains de nos échanges ont été si fructueux qu’ils ont abouti à des initiatives communes telles, l’organisation de conférence débats sur le rôle de la CEDEAO dans la gestion de la Crise malienne, la participation à un très haut niveau de la MINUSMA (Représentant spécial adjoint Bathily et Akodjènou) aux ateliers et conférences organisés par l’Association.
Tout va bien alors ?
… Non,
Je n’oublie pas mes propos en introduction : ni auto-flagellation sévère, ni autosatisfaction béate.
Nous savons que notre Association peut et doit se donner les moyens de faire mieux. Je tiens à saluer ici l’engagement de nos jeunes camarades et les encourager à faire venir d’autres.
- NOS REGRETS
L’esprit d’engagement a considérablement faibli dans notre Pays et malgré les multiples initiatives en l’endroit des jeunes en particulier, très peu osent franchir le pas et s’engager bénévolement dans les Associations à but non lucratif comme la nôtre.
L’esprit de sacrifice trouve manifestement peu de partisans et c’est bien dommage pour notre Pays surtout lorsque le patriotisme est sans cesse déclamée mais reste « paroles vides » kuma fu. Nous avons encore du pain sur la planche, jeunes et moins jeunes.
Nous ne sommes pas parvenus à élargir notre champ d’actions aux autres régions et à nous doter de moyens logistiques matériels pour être plus autonomes et efficaces dans nos actions.
- EN TERMES DE PERSPECTIVES :
Il s’agira d’élargir notre champ d’action, en redynamisant les Comités de l’intérieur (Ségou, Sikasso) et suscitant création d’autres Comités à l’intérieur du Pays. Il nous faudra également poursuivre l’effort de rajeunissement de la Direction de l’Association.
Avant de conclure, permettez quelques commentaires sur l’actualité Nationale toujours dominée par la situation sécuritaire dans les Régions du Nord, malgré la relative accalmie entre les groupes armés dans certaines localités, la pression reste très forte sur les populations : attaques, braquages de véhicules avec hélas mort d’hommes, au point que selon les informations reçues des ressortissants de ces zones, certaines familles préfèrent chercher refuge ailleurs alors même que les pouvoirs publics et les partenaires du Mali organisent le retour des réfugiés et déplacés. Assurément, malgré les discours officiels rassurants, la confiance n’est pas de retour.
Si l’on peut se réjouir de la présence de plus en plus remarquée de nos Forces Armées et de Sécurité dans certaines localités en particulier des régions de Tombouctou et Mopti pour des opérations contre les groupes terroristes, le constat est toujours que le drapeau du Mali ne flotte toujours pas à Kidal qui reste toujours interdite aux Autorités maliennes : Gouverneur n’y est pas, comment concevoir la visite d’un Ministre en l’absence de toute Autorité représentant l’Etat malien ? Le Mali reste donc de fait coupé en 2 malgré la signature de l’Accord de Paix et de Réconciliation.
Nous continuons de réclamer avec d’autres acteurs politiques et organisations de la société civile la tenue d’une Conférence Nationale.
Nous déplorons la non prise en compte des propositions de l’Opposition Démocratique et Républicaine ainsi que de certaines Organisations de la Société Civiles dans la résolution de la crise que traverse notre Pays et qui annihile tous nos efforts de développement et de cohésion sociale.
Nous invitons les Autorités et tous les pouvoirs publics à engager avec toutes les composantes de la Classe Politique un dialogue franc et permanent afin de garantir le droit de chaque citoyen à participer à la gestion des affaires de son pays.
Nous déplorons et condamnons fermement les dérapages verbaux et attaques personnelles du Président de tous les maliens et de son Gouvernement et réaffirmons notre détermination à nous opposer vigoureusement à toute remise en cause des acquis de la révolution de Mars 91.
CONCLUSION
Le Comité Exécutif de l’Alliance pour la Démocratie au Mali ne se lassera pas de rappeler : « qu’unis et solidaires, les patriotes et démocrates maliens ont remporté d’importantes victoires et que leur division constitue toujours une menace pour notre jeune démocratie »
Le coup d’Etat du 22 Mars 2012, nous a brutalement rappelé que rien n’est irréversible : je rends hommage à mon ainé, camarade feu Mamadou Lamine Traoré qui lors d’un débat sur justement le bilan du Mouvement me rabrouait gentiment sur l’irréversibilité des acquis du 26 Mars.
Nous avons l’obligation ardente de défendre à tout moment et en tous lieux, avec courage « la garantie des principes démocratiques, des libertés fondamentales et des contrepouvoirs républicains »
Sur le chantier de la construction Nationale, de la défense de notre intégrité territoriale, de la sauvegarde des idéaux du 26 Mars, nous serons avec vous, «debout sur les remparts»
Que le Tout Puissant nous inspire dans nos actes quotidiens, nous garde tous et préserve notre cher Mali !
Bonne fête encore à toutes et tous !
Merci pour votre patiente écoute !
La Présidente
Mme Sy Kadiatou Sow
Certes l’avènement de la démocratie avec son corollaire de multipartisme intégral a été demandé par notre peuple mais l’écrasante majeure partie de ce même peuple n’a jamais goûté au fruit de celui-ci.Certes le nombre de “milliardaires de la démocratie” a augmenté de façon exponentielle mais aussi, le nombre de citoyens pauvres a 2 fois plus accru.Avant l’enseignement était gratuit pour tout le monde.Aujourd’hui seuls les fils de riches ont droit à cette nécessité devenue un luxe!Avant l’on pouvait avoir un terrain à titre d’habitation avec les 10 colas donnés aux propriétaires coutumiers de Bamako.Aujourd’hui certains lots à Bamako sont plus chers que le lot en Ile de France!Avant les praticiens de nos grands hôpitaux soignaient tous les patients sur place.Aujourd’hui ils te donnent rendez-vous à leurs cliniques privées pour des soins payants…Conclusion: seuls quelques maliens ont profité de l’avènement de la démocratie sinon les “pauvres” sont aujourd’hui devenus encore plus pauvres et plus nombreux encore que sous le régime Etat-UDPM. 😥 😥 😥 😥
La Démocratie, de quelle démocratie parlez-vous ? Celle où une ministre s’accapare de trente logements sur 300 construits par l’état? Huit sur 80 construits…? Créant du coup une entreprise immobilière sans coup férir ?
Parlez-vous de cette démocratie des fonctionnaires milliardaires et des fillettes qui fêtent les milliards?
Entre nous, que vaut votre démocratie qui n’est jamais parvenue à organiser des élections propres? De quoi avez-vous peur pour cela?
“L’esprit d’engagement a considérablement faibli dans notre Pays et malgré les multiples initiatives en l’endroit des jeunes en particulier, très peu osent franchir le pas et s’engager bénévolement dans les Associations à but non lucratif comme la nôtre.”
Parce que vous les démocrates autoproclamés et affairistes dans l’âme et le sang, vous êtes définitivement démasqués, et la jeunesse désabusée.
“L’esprit de sacrifice trouve manifestement peu de partisans et c’est bien dommage pour notre Pays surtout lorsque le patriotisme est sans cesse déclamée mais reste « paroles vides » kuma fu.”
Qui dit mieux?
Ne pouvez-vous pas vous inspirer de votre camarade Konare qui a avalé sa langue de honte et de remords? Et nous laisser en paix?
La nouvelle bourgeoisie compradore a intérêt à la boucler en attendant que les plaies ouvertes se cautérisent…. car, si les ignares de Kati ont échoué à vous redresser, d’autres s’en chargeront et vous rendrez des comptes comme Karim Wade.
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