La cellule de Médina-coura du Mouvement Dioncounda Traoré pour le Développement du Mali a organisé une conférence débat le dimanche dernier à la maison de la presse du Mali. Le thème de cette conférence portait sur « le but et les avantages d’une concertation nationale en temps de crises et la mobilisation sociale au Mali ». Elle était animée par le professeur Amadou T. Diarra. L’évènement était placé sous la présidence du Président du bureau national dudit mouvement.
Il est important de noter d’emblée que le thème de cette conférence ne relève en rien du hasard, car intervient dans un contexte où la tenue des concertations nationales demeure un sujet sur lequel les maliens ont de la peine à accorder leurs violons. Pour dire les choses de manière triviale, les concertations nationales divisent ! Annoncées dès le lendemain de la chute du régime d’ATT, prévues dans l’accord cadre du 06 avril 2012, elles ne parviennent pas à mobiliser le consensus du fait justement, selon le conférencier Amadou T. Diarra, à « La survenance d’événements et leur succession a considérablement réduit les chances de la tenue de la Concertation Nationale. Cet échec est lié à plusieurs causes : la division du territoire, les violences, la tentative du contre coup d’Etat du 30 avril 2012 et finalement la profondeur du conflit entre la classe politique, qui a abouti à la « peur de l’autre » »
Débutant son exposé par le second point du thème, à savoir « la mobilisation sociale au Mali », il trouve que l’intérêt d’une mobilisation sociale réside dans le fait qu’elle permet de mettre en commun un idéal défendu par un groupe ou des groupements humains, et qui doit aboutir à un compromis. « Dans le contexte actuel, en dépit de nos divergences d’opinions, il nous semble que les valeurs de compromis sont les suivantes : valeurs républicaines, religieuses et traditionnelles », a-t-il donné à entendre. Ainsi, la question aujourd’hui est de savoir en quoi la concertation nationale peut être un facteur de mobilisation pouvant aider le Mali à retrouver une stabilité politique. Aux dires du conférencier, une démocratie pluraliste doit reposer sur une poignée de confiance que les parties doivent avoir les unes des autres, nonobstant les divergences d’opinions. Pourtant dans le cas malien, c’est le problème de la légitimité qui fait l’objet de contradictions. De plus, il a relevé que le premier problème se pose au constat que les concertations se tiendront pour fixer le chronogramme et le délai de la transition, tandis que la Cedeao a prolongé le mandat du président à 12 mois en en faisant du coup un président de transition. « Le deuxième problème est l’élaboration la feuille de route ! si je songe au fait que les deux missions assignées à Monsieur le premier ministre de pleins pouvoirs c’est la reconquête du Nord et l’organisation des élections », a-t-il précisé avant d’ajouter que le but d’une telle concertation « doit être le recherche de valeurs communes et la principale valeur commune est l’intégrité territoriale, l’Unité et l’indivisibilité de la République »
Pour finir, Maître Amadou Tiéoulé Diarra a appelé les maliens à se mobiliser autour des autorités actuelles pour tirer le Mali de cette période de honte de son histoire, comme cela a été le cas « quand Sounjata Keïta et ses soldats ont entrepris de libérer le Mandé ».
Quant aux responsables du Mouvement Dioncounda Traoré pour le Développement, ils n’ont point caché leur détermination à soutenir le Président de la transition et tous les organes en vue de la résolution de la crise actuelle. Aussi, ils ont lancé un vibrant appel à l’ensemble de l’opinion nationale en vue de l’union sacrée autour des autorités actuelles pour la reconquête de Nord et la restauration de l’intégrité territoriale du Mali.