Après ses propositions de sortie de crise le mois de mai dernier, le président du Parena, Tiébilé Dramé, vient encore de mettre à la disposition de l’Etat malien une ligne de conduite post-crise qui passe, selon lui, par l’adoption d’un nouveau processus politique pour la stabilité et la cohésion au Mali. Un nouveau Pacte national de paix, une mini-conférence des communautés du Nord… Telles sont les grandes lignes tracées par M. Dramé dans ce processus pour éradiquer la rébellion au nord. Il a fait savoir que le prochain président de la République doit être perçu comme un président de transition pour mener à bien la refondation de notre pays. Ces révélations ont été faites lors de la conférence-débat, organisée le samedi dernier par la Jeunesse du Parena au CICB.
La conférence-débat organisée le samedi dernier par la Jeunesse du Parti pour la renaissance nationale (Parena) a réuni plusieurs personnalités et communautés du Nord, venues assister aux déductions du président, Tiébilé Dramé, pour une sortie de crise définitive.
Tiébilé Dramé a fait le tour des événements qui se sont succédé depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Il a pointé ce coup d’Etat qui a précipité, selon lui, la déconfiture de l’armée et de l’Etat et accéléré la partition du pays. Pour faire face à ce drame, il avait élaboré en mai dernier, une série de propositions pour une sortie de crise. Neuf mois après, le revoilà avec de nouvelles propositions, cette fois-ci post-crise.
Pour le président Dramé, ni l’opération Serval, ni la Misma et, non plus la force onusienne en gestation ne seront suffisantes pour restaurer une paix durable dans notre pays après le “tsunami” qu’il a connu en 2012. Pour lui, un indispensable processus politique doit être enclenché, sans délai, pour la refondation de la démocratie et des institutions.
Selon Tiébilé Dramé, ce processus doit crever les abcès, panser les blessures, tirer les leçons des secousses et des épreuves traversées, dessiner les contours du Mali post-crise et poser des fondations plus solides de l’édifice sur lequel reposera notre commune volonté de vivre ensemble. Il a décliné les trois étapes qui constituent ce processus.
La première prévoit des discussions inter-maliennes pour résoudre la crise du Nord qui passe par l’organisation de mini-conférence nationale, d’un congrès des communautés du Nord pour la paix, la cohabitation intra et intercommunautaire, la réconciliation et la cohésion nationales. La mini-conférence regroupera toutes les communautés et sensibilités du Nord, y compris les groupes armés qui déposeront les armes et qui se plieront aux lois de la République, a fait savoir M. Dramé. A l’en croire, les conclusions de ce congrès des communautés du Nord seront soumises pour amendement et validation aux assises de toutes les Forces vives de la nation afin de sceller un nouveau Pacte national de paix.
La deuxième étape s’axe sur l’organisation des élections transparentes et crédibles pour asseoir la légitimité des autorités qui en seront issues. Pour le président du Parena, au vu de la gravité de la situation, “le prochain président de la République doit être conçu, perçu comme un président d’une transition issue des urnes dont les missions seront de refonder la République, de créer les conditions politiques et institutionnelles d’un renouveau démocratique, de chercher et de parachever un consensus autour d’un nouveau Pacte pour la paix et la cohésion de la nation”.
La troisième étape prévoit, selon M. Dramé, des assises nationales ou des Etats généraux qui vont regrouper toutes les Forces vives de la nation afin de réfléchir sur les causes profondes de l’effondrement de l’armée, sans oublier le dysfonctionnement des institutions, des crises institutionnelles et sécuritaires.
Ces Etats généraux dessineront le visage d’un nouveau Mali, mais amenderont et valideront également les conclusions du congrès des communautés du Nord. Ils prendront en plus les dispositions pour le passage à une Ve République, plus sociale, plus solidaire, plus démocratique, a souhaité le conférencier.
S’agissant des éventuelles exactions et toutes les autres formes de violence au nord, le président du Parena a invité le président intérimaire et le Premier ministre à rappeler à l’ordre, et sanctionner ceux qui, au sein des forces armées, se livrent à ces actes dont la finalité, pour lui, est de détruire ce qui nous reste de ce pays.
Au cours de cette cérémonie, plusieurs contributions pour une sortie de crise ont été faites pour appuyer les dires de Tiébilé Dramé.
Ousmane Daou