Conférence de presse PARENA : « En un mot je résume que le régime d’IBK est d’une gouvernance calamiteuse … » dixit Tieblé Dramé

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Tiébilé Dramé
Tiebilé Dramé

Oui le petit monsieur est de retour pour tacler, jongler  une fois de plus la gouvernance du Président Ibrahim Boubacar Keita, il s’agit bien du président du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) M Tieble Dramé. Pour ce face à face avec les hommes des médias, hier jeudi 14 février à la maison de la presse, le président Tieblé avait pour thème deux sujets d’actualité d’intérêt national particulier, à savoir : la crise sécuritaire au Centre c’est-à-dire les régions de Mopti et Ségou et la crise financière qui font planer de gros nuages sur la stabilité du Mali.

Maliweb.net A l’entame de son exposé, le président Tieble n’a pas eu le temps de faire cadeau au régime et vite il le charge d’incompétent et d’illégitimité à pourvoir dirigé le Mali.  Car explique-t-il qu’en ce début d’année 2019, le Mali est confronté à plusieurs crises dont la combinaison menace les fondations de notre Nation à travers  une crise sécuritaire persistante qui s’est étendue du nord au centre et qui a causé en 2018 la mort de plus de 1800 personnes ; une crise politique née de la dernière élection présidentielle organisée sous l’empire de la fraude ; une crise institutionnelle qui plonge dans un déficit de légitimité la quasi-totalité des institutions constitutionnelles ; un mécontentement social sans précédent, une multiplication vertigineuse des grèves des travailleurs, toutes catégories confondues et enfin  une grave crise financière résultant de la mauvaise gouvernance endémique du pays. Cette mauvaise gouvernance est le principal ferment de la grogne sociale généralisée. La mauvaise gouvernance reste au cœur de la crise malienne. Sans bonne gouvernance, il est impossible de lutter avec succès contre le terrorisme qui endeuille chaque jour le Mali. Sans bonne gouvernance, il est illusoire de stabiliser le Mali. Or, dans ce domaine, rien n’a changé au Mali depuis au moins cinq ans. Au contraire, la crise de gouvernance a atteint des proportions alarmantes.

L’année 2017 avait déjà enregistré 716 personnes tuées sur tout le territoire. Le nombre élevé de morts en 2018 est le reflet d’une situation sécuritaire particulièrement dégradée notamment au Centre et au Nord-est. Sur les 1814 victimes de l’insécurité en 2018, 1026 ont été tuées au Centre du Mali. Parmi elles : 697 civils, 85 membres des forces armées et de sécurité du Mali, quatre soldats de la paix, 236 hommes armés ou présumés armés (sous cette catégorie ont été classés, les membres des groupes terroristes, des milices, les chasseurs donsos et peut-être des civils présentés comme djihadistes ou terroristes). Explique-t-il Tieble Dramé, avant d’ajouter qu’au Centre du pays, il faut également signaler 70 enlèvements. Les familles sont sans nouvelles des disparus comme les cas de 21 pêcheurs enlevés, le 13 décembre dernier, à Mérou (Ké-Macina) par des hommes armés non identifiés. Des six pêcheurs enlevés à Touara (Ké-Macina) seul un, Lassine Téréta a pu s’échapper, grièvement blessé. Il a été soigné au centre de santé de Ké-Macina.

En 2018, il y a eu cinq fois plus de morts au Centre du Mali qu’en 2017. Il y a eu six fois plus de civils qui ont perdu la vie au centre qu’en 2017.  Le gouvernement doit dire la vérité aux Maliens sur la situation au Centre : Qui sont les protagonistes de la guerre du centre ? D’où viennent-ils ? Des non Maliens participent-ils à la guerre du centre ? D’où proviennent les armes de guerre utilisées au centre ? Qui en sont les fournisseurs ? Pour cela , il a formulé de séries de recommandations  au  régime d’IBK qui devrait : se démarquer en paroles et dans les faits de tous les groupes armés irréguliers et illégaux; mettre en place, de toute urgence, une commission indépendante d’enquêtes pour faire la lumière sur les graves violations des droits humains perpétrés au centre ; rechercher et punir tous les auteurs et complices des crimes abominables commis au centre ; enquêter sur l’origine des armes de guerre et leur circulation dans les régions de Ségou et Mopti ; démanteler les check-points illégaux installés dans le centre des observateurs indépendants des droits de l’homme ; organiser des patrouilles régulières FAMAS- Force MINUSMA ; convoquer des assises régionales sur la restauration de la sécurité, de la stabilité et sur la bonne gouvernance au centre.

 Le Mali: au bord d’un effondrement financier

Foutaise dira Tieble Dramé  aux tenants du pouvoir qui répètent à loisir que le Mali est la 3è économie de l’UEMOA avec un Produit intérieur brut de 16 milliards de dollars US avec un taux de croissance annuel de 5% au contraire  le Mali est la 6e économie de l’espace . Pour lui cette propagande vise à masquer une faillite financière sans précédent imputable à la mauvaise gestion, à la mauvaise gouvernance du pays. Réagissant à la grave crise qui couve, le Premier ministre a annoncé des mesures d’économie de 14 milliards de francs CFA sur le train de vie de l’État. Si ces économies de 14 milliards se réalisaient, elles ne seraient qu’une goutte d’eau dans l’océan du gap, du trou béant de 500 à 600 milliards de manque à gagner pour le budget d’État.

Dira-t-il toujours qu’en 2018, malgré leur bonne volonté, les principaux services pourvoyeurs de recettes n’ont pas été en mesure d’atteindre les objectifs assignés : un gap de 32% pour les impôts, 33% pour les Douanes et 71% pour les Domaines selon les chiffres officiels communiqués aux parlementaires par le ministère des Finances. Sur les 253 milliards attendus des Domaines, seuls 86 milliards ont été collectés. Ainsi la “pression fiscale” qui était de 16% est tombée en dessous de 12% faisant perdre au Mali 4 points. Que sont devenus ces centaines de milliards ? Au Sénégal, cet effort fiscal est de 21%. Au Togo, il est de 26%

Plus loin, il donnera  quelques exemples d’évaporation financière grossière comme au niveau du secteur minier, les recettes fiscales sont passées de 48 milliards de francs CFA en 2016 à 8 milliards de francs CFA en 2018 alors que la production d’or n’a pas cessé d’augmenter. Par ailleurs, dans ce secteur, aucun dividende n’a été versé à l’État (pourtant actionnaire) pendant la période écoulée. En termes de dividende, le PMU n’a pas versé un sou à l’État en 2016 et 2017. En 2014 et 2015, cette société avait versé à l’État actionnaire à 75% plus de 2, 635 milliards de francs CFA. En 2016 et 2017: zéro! 2018: 460 millions de francs CFA alors que le chiffre d’affaires du PMU ne cesse de croître. Plus de 3 milliards et demi ont été ainsi subtilisés au détriment des Maliens. Dans ces conditions, l’on peut expliquer pourquoi les autorités sont incapables de payer la dette intérieure qui s’élève au moins à 200 milliards de francs CFA entraînant asphyxie du secteur privé pris à la gorge, précarité et morosité sociales, fragilisation des banques, érosion de la confiance entre le secteur bancaire et l’État. Dans ces conditions, s’explique aussi l’incapacité de l’État à respecter les engagements pris avec les partenaires sociaux. En plus  2018 était, comme chacun le sait une année électorale. Elle a été une année de prédation et d’évaporation financières rarement connue dans ce pays. Au bord d’un effondrement financier aux conséquences imprévisibles, l’État malien a été incapable de payer sa quote-part pour assurer la couverture vaccinale des enfants contre les maladies. C’est un pays frère et ami comme le Niger qui s’apprête à faire don au Mali de vaccins contre la tuberculose. Elle résulte de la mauvaise gouvernance, de la mauvaise gestion et de la prédation des ressources publiques.

Pour terminer sa conférence, Tieble Drame dira que la responsabilité du Président de la République IBK est lourdement engagé face à la situation chaotique du Mali et qu’il aura des comptes à rendre aux maliens. « En un mot je résume que le régime d’IBK est d’une gouvernance calamiteuse et si on ne change pas la gouvernance du régime, on part dans le gouffre »  Conclut ‘il.

Bokoum Abdoul Momini/Maliweb.net

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4 COMMENTAIRES

  1. “Le problème selon le conférencier, c’est qu’en 2018, les principaux services pourvoyeurs de recettes n’ont pas été en mesure d’atteindre les objectifs assignés : un gap de ……33% pour les Douanes…”

    DANS L’UN DES MES POSTS DANS LES COMMENTAIRES D’UN ARTICLE J’AVAIS PRÉDIT EN 2015 CETTE CHUTE EN RECETTE DOUANIÈRE:

    https://www.maliweb.net/economie/douanes/douane-une-recette-exceptionnelle-de-434-milliards-cfa-en-octobre-1227842.html.

    VOILA EXACTEMENT CE QUE J’AVAIS ÉCRIT:

    pkagame 4 Nov 2015 at 18:00 PM

    « Il y a un changement (pénalités, consignation, augmentation de taux etc..) qui permet à la douane de faire cette croissance de recette. Ce changement, bien que optimisant, reste entièrement sur le dos des opérateurs du secteur privé. A un état digne de ce nom, cette croissance pourrait donner un sens de devoir à faire des contreparties (réinvestissements), afin d’encourager les acteurs concernés (importateurs, transporteurs, transitaires, agents de douanes etc..)…. Sauf que hélas je vous garantis que ce ne sera pas le cas pour ce système d’irresponsabilité actuel que pratique l’état malien vis à vis du revenu de la douane:

    Premièrement, l’état se trompe quand il se laisse emporté par le plaisir d’amasser plus en optimisant les recouvrements (droits de douanes) sans aucune contrepartie (ex., réinvestissement dans les infrastructures routières, administratives – facilitant les opérations d’importation, les procédures de transit, et aussi un programme d’exonérations/récompenses pour encourager les opérateurs performants. Plutôt, l’état ne fait que tendre la main pour imposer de plus en plus aux citoyens du secteur privé grâce auquel l’essentiel des emplois est créé au Mali.

    C’est facile de se vanter de faire tel ou tel nombre de milliards mensuels pendant que les infrastructures du fonctionnement même des opérations économiques sont presque néants. L’état dangereux de la route de Kati-Samé (siratou), où des milliers de camions passent nuit et jour (à haut risque de tomber sur les maison), l’état délabré (poussiéreux) de la grande cour de la douane a Kati, l’absence des structures de la protection civile (pompiers et ambulances) a Kouri ou à Diboli (frontière Mali-Sénégal ) où des milliers de camions citernes à essence prolifèrent dangereusement au quotidien…sont tous autant des exemples palpables du manque de responsabilité de l’état malien, qui n’a évidemment qu’une SEULE MAIN…celle qui ne fait que soutirer les fonds et fuir…mais qui ne sait jamais réinvestir là où il faut.

    Maintenant l’on vient à la télé se vanter on a fait “le double” bla bla…-là ne pas la question…. C’est plutôt à quoi ces doubles servent? Qu’est qui est amélioré à travers ces doubles? A moins que le tout ira encore dans les “surfacturations” 🙄 🙄

    CONSÉQUENCE

    Les conséquences de la méthode PRENDRE one-way sans retour sont inévitables: sans contrepartie palpable, l’état peut s’attendre (dans 2 ou 3 ans) à une chute prochaine de ces mêmes recettes (présentement “doublées”), car PRENDRE sans RENDRE… ne marche nulle part pour long terme. Sans songer à l’ amélioration des structures du fonctionnement (les infrastructures routières et celles de l’administration des douanes et du transit etc..), encourager les acteurs (les opérateurs) en éliminant leurs difficultés… la douane malienne finira par aliéner les acteurs économiques et, de ce fait, voir une diminution naturelle dans le volume global de l’importation… donc une chute éventuelle de recettes douanières.

    Apparemment, l’état malien ne fait rien de long terme, en réalité. Le cas actuel de ce festival de recette de la douane malienne est comme si l’on doublait le workload d’une machine sans l’entretenir (graissage etc..) et donc continuer à se leurrer : «oh elle produit le double ! ».

    RECOMMANDATION

    Pour continuer dans cette lancée de croissance, l’état doit réinvestir en ciblant deux volets:

    -Réinvestir une partie de revenus douaniers dans l’infrastructure (routes du corridor Bamako- Kayes-Dakar [déjà foutue]), moderniser les structures administratives de la douanes a Kati, a Diboli, a Kouri), mettre en place les structures de la protection civiles partout aux postes frontaliers.
    – Mettre en place un programme (des “incentives”)– de récompense aux opérateurs les plus performants (en forme d’exonérations spéciales etc.).

    Sans actions palpables, il est probable d’ici 2018 que ces mêmes recettes chutent au moins à 50%…car aucun opérateur malien ne continuera à travailler dur sur les routes cassées… et courir le risque d’endommager ses logistiques…juste pour payer un état irresponsable…ça ne vaudra pas le cout en réalité.»

    • Ce n’était pas une prophétie, mais juste du bon sens. Encore je prédis que tant que nos autorités ne penseront pas un programme de RÉINVESTISSEMENT CIBLÉ DANS CE SECTEUR POURVOYEUR DE RECETTE LES CHUTES EN RECETTES VONT CONTINUER DE L’ANNÉE EN ANNÉE. Ce que nos autorités n’ont pas compris est que notre SYSTÈME DE RECETTE a besoin de grandir en confluence avec notre croissance économique et démographique. Or, pour ce faire, on a besoin d’optimiser trois (3) volets de notre SYSTÈME DE RECETTE a travers des investissements robustes:

      1. FONCTIONNEMENT/FONCTIONNAIRES (bon salaires etc..)

      2. OPÉRATEURS ÉCONOMIQUE (Financement -garantie- crédit pour achat des logistiques, récompenses pour les meilleur performances, élimination absolue de rackette policière sur les routes)

      3. INFRASTRUCTURES (construction de bonnes routes, d’établissements techniques, de structures de sécurité et de protection civiles ..sapeur pompiers, ambulances, camps de repos pour chauffeurs, points de dépannage équipés de grue-remorques sur nos principaux corridors ex., Bko- Kayes-Dakar, BKO-Sikasso-Abidjan etc.. )

      HÉLAS! Pour le moment, parmi ces trois (3) volets cités seul le premier (1) a son compte: seul les douanier ont quelque choses. L’opérateur économique est accablé et les infrastructures sont presque néant. Un cercle vicieux s’installe: l’état prend l’argent et refuse de construire de bonnes infrastructures routières pour la fluidité des importations, les routes se cassent, puis les logistiques de l’ opérateur s y cassent, les dépenses s’accumulent et l’opérateur s’endette. Et l’on attend que la douane fasse plus des recettes… d’où viendra alors cette recette?

      Il faut attendre 2021 pour peut-être voir une nouvelle croissance dans nos recettes douanière. L’état pourra peut-être compenser ce gap plutôt au niveau des impôts, surtout s’il mène une politique fiscale contre les propriétaires d’ immeubles (des milliers a travers le pays) qui ont long temps exploité le manque de vigilance de l’État sur leurs business de location (sans payement de taxe). L’État doit déployer une machine formidable de taxe foncière pour gagner l’argent s’il est intelligent. Les maliens sont devenus trop fou pour le foncier …au lieu d’investir l’argent dans les productions industrielles ou agricoles ou services techniques, et créer de l’emploi, ils jettent des capitaux dans l’immobilier (et sans payer la taxe). Ça ne doit pas continuer ainsi!

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