Après l’investiture d’Ibrahim Boubacar Kéita au stade du 26 Mars, Koulouba a abrité loin des suffocations du périmètre vert de Yirimadio, la conférence de presse animée conjointement par le trio gagnant de la guerre au Mali à savoir François Hollande, Idriss Deby et IBK pour avoir bénéficié des circonstances du coup d’Etat et monter victorieusement à Koulouba. Plusieurs sujets ont été évoqués entre autres, la crise dans le septentrion malien, la démocratie malienne, la Syrie, le socialisme en pleine expansion en Afrique de l’ouest et qui a favorisé l’avènement d’IBK, le terrorisme.
Après avoir fait la genèse de la crise malienne, IBK a évoqué les lapidations, coup de fouet, afflux massif des électeurs lors du vote. Selon lui, le Mali était en attente et à la recherche d’un chef suite aux crises politico-sécuritaires que nous avons connues. Il a également parlé des milliards débloqués pour aider le Mali, l’intégrité absolue pour la commande des affaires publiques et la compétence, toutes choses qui ont conduit au choix dans la formation de l’attelage gouvernemental.
Répondant à la question relative aux otages français, Hollande est formel : « Je n’ai fait que penser à la question. Nous ne pouvons réussir sans une coopération. La France restera au Mali tant que la menace existe. Nous avons la disponibilité d’agir non seulement au Mali mais dans toute cette région. Nos armées sont au service de la sécurité ».
Evoquant les élections passées au Mali, le président français a déclaré que la France n’a pas cherché à imposer un candidat, que lui Hollande savait qu’IBK était déjà populaire, mais qu’il ne savait pas qu’il pouvait acquérir un score de 77%. Visiblement satisfait de cette boutade, le Prince de Jour hocha la tête.
Par rapport à la Syrie, la solution est politique, a fait savoir Hollande. Car il y a des islamistes d’une mobilité exceptionnelle et qui sèment la terreur dans la population.
Il urge donc de lutter contre le terrorisme transfrontalier. Cela est d’autant plus vrai que des véhicules de 4 ministres maliens ont été attaqués dans cette région. La sécurisation de Kidal est aussi une question récurrente. Le président français se félicite que des élections y soient tenues et que des militaires maliens y soient entrés.
Quant à Déby, concernant le retrait des troupes de son pays, il a dit que le Tchad a intervenu avec plus de 2000 soldats. Il estime qu’il y a un surplus que son pays doit retirer. Il pense aussi que la mise sous tutelle de toutes les forces présentes peut être une panacée à la gestion des troupes multinationales. « Nous suivons la situation pour dégraisser au fur et à mesure. La menace terroriste existera. Elle existe à la frontière du Mali. On oublie certains pays qui, de nature, fabriquent les terroristes » a-t-il dit.
Pour le président tchadien, évoquant la crise centrafricaine, il pense qu’il y a des risques d’une guerre entre musulmans et chrétiens. Et de déclarer : « Les forces du mal sont présentes ».
Et à Hollande de renchérir : « le chaos engendrera le terrorisme avec des femmes victimes de viols ». Avant que IBK ne conclut en ces termes : « La dérive a commencé et peut aller loin si l’on ne fait rien ».
Issiaka Sidibé